Nécrologie : Patrick Athaw, chorégraphe émérite

Le monde de la danse contemporaine à Maurice perd un de ses plus illustres fils. Patrick Athaw, âgé de 68 ans, a succombé hier matin à une crise cardiaque massive. Certes, ces dernières années, l’on aurait pu croire que Patrick Athaw aurait pris du recul par rapport à la création artistique. Mais son héritage sur scène est immense.

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Patrick Athaw a traversé le temps. Depuis ses premiers pas de danse dans les années 70, alors que ces activités étaient la chasse gardée d’une élite, par la force de son caractère, sa détermination de la génération post-indépendance de réussir à la force du poignet, il a su se frayer un passage sous les feux de la rampe. Mais aussi en termes de création artistique.

Au cinquième étage du ministère du Logement au SILFW Building de la rue Edith Cavell, où il exerçait professionnellement, la présence de Patrick Athaw ne passait pas inaperçue. Son exubérance le précédait toujours et ne ce sont pas ses collègues, en particulier Philippe, qui était plus qu’un mentor artistique à ses côtés, qui diront le contraire.
Au quotidien comme sur scène Patrick Athaw ne faisait jamais dans la demi-mesure. Les jours précédant ses spectacles, dont les répétitions, et au lendemain de ses performances, trouvaient leur extension entre les tables de dessins du Drawing Office. Aucun pari artistique ne lui faisait peur et il les a relevés avec élégance et souplesse.

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Ce n’est nullement un hasard qu’au fil d’une longue carrière de danseur et de chorégraphe, que Patrick Athaw se verra attribuer en 1991 la Rose d’Or. A cette époque, Scope, qui lui avait consacré sa Une, soulignait que « c’est un chorégraphe toujours aussi passionné mais davantage réaliste qui, vingt années plus tard, est chargé de la direction artistique pour West Side Story. Un défi de taille car les danseurs auront à jouer la comédie, et les chanteurs à maîtriser leurs mouvements sur scène ».

Nando Bodha, qui a été l’un de ses contemporains au collège, note à l’annonce du décès de Patrick Athaw que « pour avoir été des nôtres, depuis notre enfance et notre adolescence si empreinte de belles choses au collège Royal, je sens un profond sentiment de perte tragique ». Il n’hésitera pas à ajouter qu’« artiste jusqu’au bout des ongles, avec un réel raffinement et une créativité étonnante, il a traversé le temps et les différents styles avec grâce. Pour avoir donné à la délicieuse mélodie Beti de Rama Poonoosamy, chanté par Zul Ramiah, un ballet somptueux, je lui dis merci. »

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En conclusion, Nando Bodha dira que « je le lui dis encore quand Patrick avec Anna Patten sous la direction artistique de Selvan Naidu avait permis de créer la première rencontre de FUSION, ballet moderne et Khatak pour la télévision mauricienne et pour TV5 dans les années 90 ».
Les funérailles auront lieu le mercredi 2 novembre à 10h, au Sacré Coeur, Beau-Bassin.

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