Les procédures de la PSEA n’ont pas été respectées
Le management reprochait aux deux membres du personnel enseignant d’avoir incité des élèves à manifester
C’est un nouveau chapitre dans le feuilleton du New Educational College qui dure depuis quelque temps. Suite à une manifestation des élèves contre les conditions prévalant dans cet établissement de l’Est, deux enseignantes avaient été suspendues. Mais le ministère de l’Éducation vient d’annuler ces suspensions, car les procédures de la Private Secondary Education Authority (PSEA) n’avaient pas été respectées.
Le 4 mars dernier, répondant à une interpellation de la députée Annabelle Savabaddy, le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, avait indiqué qu’un comité indépendant avait été institué pour enquêter sur la gestion des fonds d’un collège de l’Est. L’affaire New Educational College ayant été portée sur la place publique par l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), tout le monde a compris à quel établissement le ministre faisait référence.
Toutefois, cela n’a pas empêché le Management de continuer à agir contre certains règlements de la PSEA, comme cela a été démontré dans la suspension de deux éducatrices. Le 4 avril dernier, les deux enseignantes ont reçu une lettre de la direction, indiquant qu’elles ont été suspendues pour Serious Professional Misconduct. Il leur était reproché d’avoir incité les élèves à tenir une manifestation dans l’enceinte du collège et à se comporter violemment envers la rectrice. La lettre de suspension mentionnait également qu’elles ont encouragé les élèves à ne pas se rendre au collège.
Un comité disciplinaire a été programmé pour le 25 avril. Tout laissait croire que les deux enseignantes allaient être renvoyées définitivement, suivant ce comité disciplinaire, comme tel a été le cas pour deux autres collègues, au début du mois de mars. Cependant, cette fois-ci, le cas a été porté au ministère de l’Éducation, qui a délégué un de ses Permanent Secretaries, comme Officer-in-Charge à la PSEA. Il a ainsi été décidé de stopper cette suspension et de réintégrer les deux enseignantes, car les procédures n’avaient pas été respectées.
D’après les règlements de la PSEA, dans ce genre de situation, le Management du collège doit d’abord écrire à l’employé concerné pour l’informer des faits qui lui sont reprochés et lui donner dix jours pour sa défense, en écrit. S’il n’y a pas de consensus entre les deux parties, une demande est alors envoyée à la PSEA, pour l’institution d’un comité disciplinaire. C’est l’autorité qui a le dernier mot.
Or, dans le cas présent, ces étapes n’ont pas été respectées et le Management a choisi d’aller vers un comité disciplinaire de son propre chef. D’où l’intervention du ministère, à travers l’Officer-in-Charge de la PSEA, pour que la suspension des deux enseignantes soit annulée.
Sollicité sur cette affaire, Arvind Bhojun, président de l’UPSEE, s’est dit satisfait de la tournure des événements. « Heureusement que nous avons un ministre à l’écoute et un Officer-in-Charge qui prend son rôle au sérieux. Ce qui a pu éviter deux licenciements. Malheureusement, dans deux autres cas, au début de mars, deux autres enseignants ont déjà perdu leur emploi dans les mêmes conditions. Aujourd’hui, ils sont en train de chercher de l’emploi partout »,fait-il ressortir.
Par ailleurs, il évoque le cas d’un autre employé de ce même collège qui avait été renvoyé en 2022 à la suite d’un comité disciplinaire. « La PSEA n’a pas réagi à l’époque, ni pour les deux autres cas au début de mars. Il a fallu que le ministère soit alerté pour qu’il y ait une action dans le présent cas. » Il se demande ainsi s’il n’est pas temps de démanteler la PSEA et laisser le ministère s’occuper lui-même de la gestion des collèges privés : « L’ancien directeur Shiv Luchoomun est parti, mais nous dirions que les problèmes demeurent à la PSEA. Si on ne met pas de l’ordre, il n’y aura pas de changement. »
Arvind Bhojun dit également attendre les retombées du comité indépendant annoncé par le ministre à l’Assemblée nationale le 4 mars dernier. Il ajoute avoir aussi appris que l’actuel Manager ne serait pas enregistré à la PSEA et se demande ce que l’autorité attend pour agir.
Suivant ces événements, les deux enseignantes ont reçu une lettre de la direction du collège, leur indiquant que leurs suspensions avaient été levées et qu’elles sont en mesure de reprendre leur poste, à la rentrée du deuxième trimestre.