Principales récriminations : falsification de PV, élections, enrichissement et constructions illicites
Les largesses de la NHDC également pointées du doigt
Depuis les premiers articles parus dans les colonnes de Week-End en 2022, il ne se passe plus une semaine sans que des témoignages nous parviennent au sujet de la récurrence des mauvaises pratiques au sein des copropriétaires des appartements et centres commerciaux de l’organisation étatique de la National Housing Development Co. (NHDC) Ltd. Les langues se délient au point où les contestataires consentent désormais de s’exprimer à visage découvert, à l’instar de Michael Boncœur, un résident du bloc appartements Éperviers à La Tour Kœnig, qui dénonce l’« emprise malsaine » d’un petit groupe de résidents usant de moyens de pression pour arriver à leurs fins. C’est magouille et compagnie ! Élections, enrichissement et constructions illégaux demeurent les principaux griefs relatés dans les missives adressées aux différentes instances. Sauf que la situation reste inchangée.
Tout commence le 3 juin 2022. Se tient, ce jour-là, une assemblée générale visant à élire le nouveau syndic du bloc appartements Éperviers. À la fermeture du dépôt de candidatures à la NHDC, le 18 mai 2022, Michael Boncœur était le seul résident à avoir postulé pour succéder à l’ancien syndic, Claude Alcide, décédé quelques mois auparavant. C’est écrit noir sur blanc. Du coup, rien ne laissait entrevoir le scénario d’un coup de théâtre de dernière minute, mais c’était sans compter la présence, à ce scrutin, d’un groupe de quatre résidents du bloc appartements, flanqués du très controversé cadre de la NHDC, Gérard Rawoteea qui, usant de moyens de pression, couperont l’herbe sous les pieds de Michael Boncœur, en se faisant élire en tant que nouveau syndic. Pris au dépourvu et face à ce qu’il semble considérer comme une cabale, Michael Boncœur dit avoir eu toutes les peines du monde pour conserver son flegme à l’issue du verdict «dans la mesure où je savais pertinemment que ce scrutin était illégal. Mais je devais produire des documents liés aux règlements de copropriété pour prouver mes arguments et convaincre la NHDC d’invalider la nomination du nouveau syndic.»
Non seulement les quatre nouveaux membres du syndic ne s’étaient pas manifestés, le 18 mai 2022, à l’appel à candidature pour le poste, mais au bout de quelques jours de recherches assidues, Michael Boncœur découvre que « ces derniers ne présentaient pas les qualités minimales recommandées par la loi pour être élus syndics au motif qu’ils sont à l’origine de constructions illégales sur leurs copropriétés. » Aussi, il s’avère que l’un des quatre élus est un locataire de l’appartement où il réside et n’est, donc, pas éligible pour le poste. Et pour couronner le tout, Michael Boncœur dit avoir découvert que « le procès-verbal de ladite assemblée générale a été falsifié par un des quatre poulains de Gérard Rawoteea, avec pour toile de fond la hausse de la rémunération mensuelle du syndic passant de Rs 6,000 à Rs 10,000. De quel droit se sont-ils arrogés cette prérogative ? »
Le rapport qui
étaye les dires…
Tous ces éléments valent leur pesant d’or dans la décision de Michael Boncœur d’envoyer, le 8 juin 2022, une lettre de contestation à Steven Obeegadoo, ministre des Terres et du Logement; à Jairaj Sonoo, CEO de la New Social Living Development (NSLD) Ltd, filiale de la NHDC, et à Vijay Naraidoo, alors COO de la NHDC. Selon Michael Boncœur, « Vijay Naraidoo a eu une écoute attentive à mes protestations en me promettant qu’il allait remédier à la situation et ki li pou enn manier blok kass syndik. J’ai pris ses promesses pour argent comptant, sauf que ce n’était finalement que de la poudre aux yeux. » Les mois s’égrènent jusqu’à que les protestataires apprennent, fin-novembre, que la NHDC a non seulement entériné la nomination du «groupe de 4» en tant que syndic du bloc appartements Éperviers, mais que le champ est laissé libre à Gérard Rawoteea pour gérer la comptabilité du syndic et d’encaisser les allocations mensuelles de Rs 32,000 fournies par l’État. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour Michael Boncœur, d’autant qu’il est mis au parfum de la suspension de Gérard Rawoteea de ses fonctions de Housing Estate & Committee Development Officer à la NHDC, au lendemain du scrutin du 3 juin 2022.
L’affaire prend une autre tournure le 20 mars 2023 lorsque Michael Boncœur tombe, par hasard, sur un rapport confidentiel de 10 pages rédigé par un haut cadre de la NHDC. « Je concède un point. Dans ce rapport, il est écrit que je n’étais également pas éligible à briguer le poste de syndic car je ne suis pas un copropriétaire du bloc appartements, contrairement à ma femme. Sauf que le reste du document apporte de l’eau au moulin à mes protestations concernant le fait que l’élection était illégale », soutient-il. Tout porte à croire que les membres du groupe de 4 syndics ont eu vent des contours sans équivoque de ce rapport (voir plus loin), dans la mesure où ils avaient déjà remis leur lettre de démission le 9 mars 2023. Forcément, le bloc appartements Éperviers se retrouve sans syndic et la tenue d’une nouvelle assemblée générale élective s’impose comme une évidence.
« Rs 111,182 pour des soi-disant réparations »
Persuadés que la NHDC, après avoir longtemps fait preuve d’indulgence envers certains fieffés filous, était prête à resserrer la vis, Michael Boncœur et d’autres habitants tombent des nues, le 19 juin dernier, en découvrant l’auteur de la lettre convoquant tous les copropriétaires à l’élection du nouveau syndic devant se tenir le mercredi 19 juillet 2023 à 18h. « C’était à ne plus rien comprendre ! La lettre de convocation désignait un des démissionnaires comme étant le président du Conseil Syndical d’Éperviers, mais ce n’est pas ça le pire », soutient Michael Boncœur qui met en avant le fait que « face à ma conjointe qui s’est portée candidate audit scrutin pour devenir syndic, il y avait un résident qui n’est pas un copropriétaire et donc inéligible. À mes yeux, cette démarche s’apparente à une nouvelle cabale contre mes proches. » Prenant son courage à deux mains, ce dernier va à la rencontre d’un haut cadre de la NHDC qui, après maintes tergiversations, ordonnera l’annulation pure et simple de l’assemblée générale élective du 19 juillet.
Sauf que notre interlocuteur ne sera pas au bout de ses surprises en apprenant que la NHDC a versé un montant de Rs 192,000 sur le compte… du syndic, en juillet dernier, alors que celui-ci avait prétendûment claqué la porte. «Des Rs 192,000 versées sur le compte, Rs 111,182 ont été décaissées pour des soi-disant travaux de réparations à certains compartiments du bloc appartements», dit-il. What next ? Ne sachant plus à quel saint se vouer pour que ce sentiment d’impunité soit coupé à la racine, les habitants d’Éperviers lancent un vibrant appel au ministre de tutelle, Steven Obeegadoo, pour qu’il intervienne en leur faveur en mettant un terme à ces méthodes très peu conventionnelles.
Condensé du contenu du rapport
confidentiel rédigé par la NHDC
Image above, taken in March 2023, capturing the illegal grill business of Mr *****, currently acting as “group syndic” and managing the government grant. The grill was built and is running without permit on the common spaces of the NHDC residence Epervier. According to the Police, the gate present on the photo (on the left) was not originally build by NHDC but was illegally installed by him to allow his outside suppliers ans client to penetrate the compound and serve/use his personal business.
Officers of NHDC organized the general assembly without respecting all the rules, regulations, processes and laws.
There was 51 persons attending which was below the quorum needed, as per civil code regulations the syndic did not vote for the amendment of Act 2018 and the minutes of proceeding not indicate that as they didn’t have majority of all co-owners they should have held a second vote.
The presence sheet at the general assembly (664-30) did not have a date, hat “ratures”, and no ID was taken to justify who is signing it.
The persons to be elected on that day had not applied as candidate during the deadline given for application, as indicated in the first invitation letter. Only one person expressed their intention to act as candidates for the post of syndic by the closure date indicated on the first convocation letter.
Gérard Rawoteea wrote in the second convocation letter that anyone can come forward during the assembly to apply which goes against the code.
Proxy vote was not allowed during the election as per section 664-32 of Civil Code because the assembly voted they shouldn’t be and M. Rawoteea stated that the “assembly is supreme and can decide to reject proxy” in his interview with us in March.
2 minutes of proceedings have been handed over by alleged syndic and there are recorded discrepancies…
Minutes of proceedings have not been circulated between all members, allowing them to review and advice of any modifications…
The total sum of Rs 352,000 has been paid to the “newly elected members” of Epervier, yet during our visits, some residents complained that some routine maintenance work have not completed. There are arrears on Epervier’s CWA Bill of 2023 found in the investigation file available for consultations if needed…