NHRC – Communication : Satyajit Boolell appelle à une réforme sur la délinquance

Le président de la National Human Rights Commission (NHRC), Me Satyajit Boolell, Senior Counsel, tire la sonnette d’alarme car le système de justice pénale, tel qu’il fonctionne actuellement, et qui ne parvient pas à freiner la spirale de la récidive. Il reprend trois constats inquiétants : les détenus sont de plus en plus jeunes, la majorité purge des peines courtes allant de quatre à six mois, et plus de 70 % d’entre eux retombent dans la délinquance après leur sortie. Ces points ont été mis en avant par le commissaire des Prisons, Dev Jokhoo. Pour Satyajit Boolell, ces chiffres révèlent l’urgence d’une réforme en profondeur.

- Publicité -

« Si l’incarcération de courte durée engendre une récidive massive, il faut repenser nos méthodes traditionnelles et envisager des alternatives, surtout pour les jeunes délinquants », affirme l’ancien Directeur des Poursuites Publiques, qui maintient que la prison ne doit pas devenir une Revolving Door mais bien un lieu de passage vers la réinsertion.

Satyajit Boolell s’appesantit sur la responsabilité des tribunaux, souvent saisis d’affaires mineures mais cruciales dans la trajectoire des jeunes contrevenants. Il propose l’introduction du concept de Lay Magistrates pour assister les District Magistrates. Ces citoyens, issus de la société, pourraient mieux aider la Cour à comprendre le contexte de certains délits.

- Publicité -

Par ailleurs, le président du NHRC regrette l’affaiblissement des Chambers Sessions, ces séances durant lesquelles magistrats, Probation Officers et policiers échangeaient sur la situation familiale et sociale des accusés. « Faute de temps et accablés par les retards accumulés, les magistrats n’ont plus recours à ces outils pourtant essentiels pour comprendre la réalité des délinquants », estime-t-il.

Le président de la NHRC a aussi évoqué l’absence de suivi après la prononciation d’une peine. « Une fois la sentence donnée, le lien entre le juge et l’accusé s’interrompt totalement. Cela prive la justice d’un retour essentiel sur l’efficacité des sanctions », déplore-t-il. Il suggère une approche plus suivie, où les magistrats resteraient informés de l’évolution des condamnés. Une telle démarche, estime-t-il, encouragerait la réhabilitation et renforcerait le sens de la justice.

- Advertisement -

Il est d’avis que la véritable réforme doit s’amorcer dès la mise en accusation. Il appelle à « un changement de culture » dans la manière de juger, de sanctionner et de réintégrer les délinquants. « Il est temps de remplacer la Revolving Door par un pont : un pont qui mène de la délinquance à la réforme, et de la prison à la contribution sociale », conclut-il.

Cette Newsletter comprend l’éditorial de Touria Prayag, membre de la NHRC. Elle partage aussi les détails d’une journée passée à la prison de Beau-Bassin. Jean Marie Richard, partage les points forts d’un forum-débat sur la réhabilitation des prisonniers.  Vujay Ramanjooloo a parlé de la place de la santé mentale en prison. Cette Newsletter comprend d’autres sujets découlant du mandat de la Commission des Droits de l’Homme.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques