Night Market à Port-Louis : Dame nature joue les trouble-fêtes

• Plusieurs marchands ambulants mécontents de ne pas avoir obtenu de stands…
Le Night Market qui devait prendre son envol vendredi dans la capitale, plus précisément à la rue Desforges, a pris du plomb dans l’aile, la faute aux caprices du ciel. Quand bien même l’événement a été annulé, des dizaines de colporteurs ont bravé les conditions météorologiques défavorables pour écouler leurs stocks le long de la route. Le scénario était le même hier soir. Un autre épisode a semé le trouble : la protestation ayant eu lieu devant la mairie de Port-Louis mardi. Plusieurs marchands ambulants, mécontents de ne pas avoir obtenu de stands pour participer au Night Market, ont exprimé leur colère. Ils ont exigé des explications de la part des autorités municipales et dénoncé de présumées irrégularités dans l’attribution des emplacements.
Environ 750 marchands saisonniers sont autorisés à opérer lors des Night Markets dans différentes régions du pays. C’est la réponse du ministre Shakeel Mohamed à la PNQ du leader du l’opposition, Joe Lesjongard, au Parlement, vendredi, trois jours après le courroux exprimé par une poignée de colporteurs frustrés de ne pas avoir été sélectionnés pour opérer le long de la rue Desforges durant cette période festive, estimant qu’ils sont des habitués de ce secteur. Face au feu roulant des questions de Joe Lesjongard, Shakeel Mohamed a assuré que l’exercice de sélection s’est déroulé dans la plus grande transparence et qu’il n’y a point eu de favoritisme, affirmant que la mairie examine actuellement plusieurs solutions alternatives pour les non-sélectionnés. Shakeel Mohamed s’est d’ailleurs rendu à la rue Desforges vendredi soir pour s’assurer que ce premier épisode du Night Market se déroule dans les meilleures conditions eu égard aux averses qui ont arrosé la capitale durant toute la journée, ayant contraint les organisateurs d’annuler l’événement. Mais grâce au temps clément qui a prévalu durant la soirée, de nombreux colporteurs ont pu travailler à leur guise.
La mise en place d’un marché nocturne réglementé durant la période festive, combinée à l’autorisation accordée aux commerçants d’exposer leurs produits devant leurs boutiques sous certaines conditions, continue à faire couler de l’encre. Pour le Front commun des commerçants, la décision est incompréhensible. Son président, Raj Appadu, voit d’un mauvais œil cette démarche qui favorise, selon lui, certains intérêts. « La période festive constitue un moment clé pour les commerces établis, qui misent sur l’augmentation du flux de clients pour améliorer leur chiffre d’affaires annuel. Avec la présence accrue des marchands ambulants et des vendeurs saisonniers, nos opportunités se réduisent comme peau de chagrin, alors que nous continuons à payer taxes, loyers et charges fixes », dit-il. La Street Vendors Association et son président Hyder Raman soulignent que « même si on ne s’oppose pas au principe d’un marché nocturne, il est anormal que les marchands ambulants déjà régularisés ne soient pas autorisés à y exercer, contrairement aux vendeurs saisonniers. La mesure revient à cautionner l’illégalité et ne protège pas réellement les petits commerçants respectant les règles. »
Face à ces critiques, le lord-maire, Aslam Hossenaly, défend la décision des autorités. Selon lui, il était essentiel de réglementer une situation qui, chaque année, entraîne tensions et désordre dans l’espace public. Il rappelle qu’une Expression of interestavait été lancée et que toute personne souhaitant travailler durant la période festive devait impérativement se faire connaître auprès des autorités.
HT
Association of Mauritian Retailers (AMR)
Dominique Filleul : « Nous demandons une gestion
plus efficace et organisée de l’espace public »
La General Retailers Association (GRA), fondée en 2020, change d’appellation. Cette décision a été entérinée au restaurant Opium, à Bagatelle, vendredi, au cours de l’Assemblée Générale Annuelle regroupant tous les membres de l’organisation. Elle est désormais connue comme l’Association of Mauritian Retailers (AMR).
À en croire Dominique Filleul, président de cette association, « ce changement d’appellation et de logo était, d’une part, nécessaire pour se différencier d’un autre organisme très connu portant le même nom, et constitue, d’autre part, une étape majeure dans sa modernisation et son engagement renouvelé auprès des acteurs du secteur du retail. »Dominique Filleul demande par ailleurs une régulation stricte des foires commerciales, commerces de rues et des franchises douanières afin de protéger, dit-il, les commerçants locaux et d’assurer une concurrence équitable.
Cinq ans se sont écoulés depuis la création de la GRA, devenue l’AMR depuis vendredi. « En seulement cinq années d’existence, notre association a su s’imposer comme une voix crédible, claire et déterminée pour les commerçants de Maurice. Elle est née d’une idée simple. Unir nos commerçants autour d’une structure et un environnement économique et réglementaire », souligne Dominique Filleul. À l’aube de 2026, ce dernier croit dur comme fer dans la réussite de cette entreprise : « L’année écoulée a illustré de manière remarquable notre capacité à honorer cette mission. L’un des moments les plus importants de 2025 a été le lancement, en mars, d’un vaste processus de restructuration interne. Pour renforcer notre professionnalisme et améliorer notre fonctionnement, le comité a décidé de collaborer avec un cabinet de conseil externe Neos Analytics. »
En présence du ministre du Commerce, Micheal Sik Yuen, il s’est dit soulagé que « les dysfonctionnements observés il y a quelques semaines au niveau du Mauritius Standards Bureau (MSB), sur fond des retards et incohérences dans les procédures d’inspection et de certification affectant directement la chaîne d’approvisionnement, ont été réglés. Nous avons pris en main en menant des représentations fermes mais constructives auprès du ministère concerné qui a accueilli nos préoccupations avec attention et plusieurs pistes d’amélioration sont en cours d’implémentation. »
Il fait ressortir que « chaque retard au niveau du MSB entraîne des coûts supplémentaires pour les importateurs, notamment au niveau du stockage, du transport, voire des pénalités logistiques. Mais au bout de la chaîne, c’est le consommateur mauricien qui en subit les conséquences, avec des ruptures de stock et une hausse des prix. »
Dominique Filleul a soulevé la question de la « concurrence déloyale des commerces informels »en soulignant l’importance d’une prise de conscience de la part des autorités : « Loin de nous l’idée de jeter les marchands ambulants en pâture, mais le nombre de foires a fortement augmenté ces dernières années, souvent sans licence ni enregistrement officiel, avec des produits vendus à des prix artificiellement bas. L’association appelle à un encadrement rigoureux en matière d’importation, de licences et d’autorisations commerciales. Nous avons ainsi entrepris des représentations auprès du ministère des Administrations régionales afin de demander une gestion plus efficace, organisée et sécurisée de l’espace public. »

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques