(Chagos) La passe de tous les dangers : Maldives aux prises d’une crise politique

L’opposition accuse le président Ibrahim Solih de soutenir Maurice sur la revendication de Blenheim Reef contre un pot-de-vin de Rs 1,5 milliard

Avec la Special Chamber de l’International Tribunal for the Law of the Sea (ITLOS), annonçant, vendredi, le Ruling sur la délimitation de la frontière maritime au Nord de l’archipel des Chagos, les Maldives se retrouvent aux prises d’une grave crise politique. L’opposition dans l’archipel au Nord de l’océan Indien, menée par le Deputy Leader de People’s National Congress, Adam Shareef Umar, est revenue de l’avant avec de graves allégations de pot-de-vin proférées à l’encontre du président maldivien, Ibrahim Mohamed Solih.

- Publicité -

Dans une correspondance en date du 20 août 2022, ce dernier avait écrit officiellement au Premier ministre de Maurice, Pravind Jugnauth, pour faire état du soutien aux revendications de Maurice en termes de délimitation de la Zone économique exclusive (ZEE), faisant l’objet de litige entre les deux États riverains de l’océan Indien.

La contestation de la prise de position de la présidence des Maldives a fait l’objet d’une motion de l’opposition et adoptée au Parlement. Dans cette perspective, le chef juge de l’archipel a été informé de la teneur de ce développement imposant au président Solih l’obligation de rendre publique la correspondance officielle du 22 août 2022 adressée au Premier ministre de Maurice, Pravind Jugnauth, aussi bien que de répondre aux allégations de pots-de-vin de Rs 1,5 milliard versés par Pravind Jugnauth en faveur du président Solih.
Cette affaire de changement de position des Maldives au sujet de la revendication ayant pour point de départ le Blenheim Reef avait déjà soulevé une première vague de protestations à la conclusion des Hearings sur cette affaire l’année dernière devant la Special Chamber de l’International Tribunal for the Law of the Sea.

- Publicité -

Aujourd’hui, à la veille du jugement, ceux qui défendent la thèse territoriale des Maldives reviennent en force, présentant quasiment les mêmes arguments mais assortis d’allégations de corruption.

Dans la conjoncture, des sources autorisées avancent que Maurice a tout intérêt de garder ses distances de cette sinistre affaire, évitant du même coup toute ingérence dans les affaires intérieures des Maldives. L’objectif de Port-Louis demeure de Stay Focussed par rapport aux procédures engagées devant la Special Chamber de l’ITLOS et de prendre connaissance des attendus, vendredi, de ce jugement, susceptible de confirmer les prétentions de souveraineté de Maurice sur l’archipel des Chagos.

- Advertisement -

Pour ce qui est de la situation aux Maldives, la presse internationale mande que « the Parliament on Monday approved an emergency motion submitted by the opposition seeking the contents of a letter sent by Maldives to Mauritius regarding the territorial dispute between the two countries over Chagos. The motion was submitted by People’s National Congress (PNC) deputy leader Adam Shareef Uma ».

Le parlementaire Adam Shareef exige des explications du gouvernement des Maldives, justifiant ce changement de position par rapport à la frontière maritime au Nord des Chagos, notamment les arguments mis en avant dans la correspondance officielle du 22 août 2022.

Intervenant lors des débats d’hier au Parlement à Male, Adam Shareef a accusé le gouvernement d’avoir fait fi des conseils et opinion des Top Legal Experts de l’archipel et d’avoir agi contre les intérêts du pays. « The seas in Southern Maldives, especially the Chagos area, has significant fishing points such as Sathoarahiya and other points. The territory we are losing will result in an irrevocable loss to the Maldivian fisheries sector and the country as a whole », a-t-il déclaré tout en réclamant une enquête sur les Secretive Deals passés avec Maurice. La motion a été adoptée à une majorité de 23 sur 42 membres de la Chambre.

De son côté, le leader adjoint de l’opposition, qui a piloté les allégations de pots-de-vin de Rs 1,5 milliard, affirme que «  this exchange was made without the approval of the Maldivian Parliament and therefore in violation of Articles 115 and 151 of the country’s Constitution ». Il réclame la démission du president Solih.

Pour sa part, le chef de la diplomatie des Maldives, Abdulla Shahid, repousse les allégations de l’opposition comme étant Misleading affirmant que le président Solih n’avait rien promis contre le vote à l’assemblée générale des Nations unies.
Affaire à suivre au niveau de l’océan Indien…

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques