Octobre Rose : Des “femmes warriors” montrent la voie contre le cancer

Elles sont des “femmes warriors”. Et jeudi, au Plaza, trois d’entre elles ont osé prendre la parole. Pour ces trois femmes, Ferozia Bundhoo, Chitra Jugernauth et Karishma Jeeloll, la journée d’Octobre Rose revêt une signification importante pour la célébration de la vie. Cette rencontre, placée sous le thème “Psychological care for breast cancer patients” animée par le Dr Anjum Heera Durgahee, psychologue, a permis aux femmes souffrant de cancer de reprendre confiance en elles.

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Le Dr Durgahee, psychologue chargée de la thérapie des patientes atteintes du cancer du sein, a rassemblé un bon nombre de femmes au Plaza, à la suite d’une journée de causerie et d’activités organisée par Link to Life, dans le cadre du mois placé sous le signe d’Octobre Rose. Des femmes qui sont libérées dans leurs têtes et qui arrivent à penser autrement malgré une mastectomie.
Leurs témoignages sont poignants. Ferozia Bundhoo a raconté que lors de sa thérapie auprès du Dr Anjum Heera Durgahee, le thème qui l’a le plus plu a trait à la couleur des vêtements à chaque séance. « Ces couleurs égayent nos vies et nous rassemblent. Cela nous montre que chaque couleur symbolise notre combat et nous aide à retrouver graduellement notre féminité », dit-elle. Elle a fait état aussi de cette joie de vivre qui émane lors des sessions de thérapie en groupe, ce qui lui a aussi permis de mieux gérer son temps.
Chitra Jugernauth a évoqué, pour sa part, sa volubilité retrouvée. « Octobre Rose est l’occasion de se remémorer comment nous surmontons en tant que femme l’épreuve du cancer. Moi, je ne souhaite pas m’attarder sur la maladie, mais plutôt comment j’ai su organiser ma vie avec elle. Quand je regarde toutes les femmes de Link to Life présentes aujourd’hui, je fais un flash-back de la souffrance causée par le cancer pour chacune d’entre nous. J’étais timide autrefois, j’avais peur de prendre la parole. Le Dr Anjum célèbre notre anniversaire et montre que chaque célébration est synonyme de vie. Nous le faisons en groupe dans une ambiance pleine d’émotion et de partage. Nous nous sentons spéciales ce jour-là et le geste est symbolique quand nous coupons le gâteau, c’est comme une renaissance », partage-t-elle. Faire apparaître un sourire chez une femme souffrant du cancer est un exercice qui inspire Chitra.
« Nous sommes des femmes warriors et notre combat pour la vie doit inspirer d’autres femmes en souffrance », a témoigné pour sa part Karishma Jeeloll. « nous sommes dans le même bateau et au sein de notre groupe de thérapie, nous apprenons à améliorer notre vie. Le Dr Anjum a aussi mis en place le “positive jar”, et quand nous avons le mémo en main, nous comprenons la puissance des mots qui nous font avancer. Link to Life est une ONG qui a permis aux femmes warriors de s’ouvrir à la vie et de la célébrer chaque jour. »
Intervenant, le Dr Anjum Heera Durgahee dira que le cancer du sein est associé à la maternité, car il touche un organe symbolique de maternité, de séduction et de douceur. Et il affecte non seulement la femme mais aussi tout son entourage. Elle prône avant tout un « combat collectif ».
Chargée de la thérapie à Link to Life, la psychologue Durgahee accompagne une centaine de femmes et les aide à se retrouver face aux épreuves. « La vie ne s’arrête pas au cancer. Je montre à ces femmes la résilience et la valeur de leurs corps. À travers des échanges, des causeries et partages et surtout des activités, la femme atteinte de cancer retrouve graduellement de la confiance. »
Pour elle, il est important d’avoir un suivi auprès d’un psychologue. « Le cancer du sein touche la féminité et pour une femme, perdre ses cheveux ou un sein est une étape difficile. D’où la nécessité d’un accompagnement. La femme apprend à mieux canaliser ses émotions car parfois, elle a aussi peur du regard de son mari. L’épineuse question étant : M’aimera-t-il toujours ? Elle a aussi peur d’affronter le regard des autres. Ayant subi une ablation, elle ne se sent plus femme. »
Selon la psychologue, il faut briser ces stéréotypes de la féminité. « Chacun a son parcours de vie, et une femme atteinte de cancer reste toujours féminine, il faut juste qu’elle soit bien dans sa tête et dans son corps. »

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