Ouverture de la pêche à la senne : Mahébourg donnera le ton

Des jeunes et des femmes intéressés à cette technique de pêche

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La pêche à la senne va démarrer cette semaine et durer pendant sept mois. Des pêcheurs qui ont pris connaissance de l’état de leurs filets (gardés sous scellés dans les bureaux des Fisheries) hier, vont les remettre en condition avant de prendre la mer, ce mercredi. C’est à Mahébourg qu’aura lieu le coup d’envoi de l’ouverture de la pêche à la senne.

C’est le village de Mahébourg qui accueillera l’ouverture officielle de la pêche à la senne à Maurice et à Rodriques, ce mercredi 1er mars. Une cérémonie protocolaire aura lieu à 11 heures, avant que les pêcheurs ne démarrent leurs activités en mer. Mais, auparavant, c’est-à-dire demain, les pêcheurs de la localité et des différentes régions côtières de l’île assisteront à une messe dans le cadre de l’ouverture de la pêche à la senne qui sera célébrée à l’église Notre Dame des Anges à 16 heures.
Depuis hier matin, les sennes qui sont mises à la disposition des pêcheurs détenteurs de permis spécifiques pour cette pêche ne sont plus sous scellés.
À Mahébourg toujours, les pêcheurs ont pris connaissance de l’état des filets et des parties qui devront être raccommodées. Ils se sont rendus à Port-Louis pour acheter le matériel nécessaire afin de faire les reprises et consolider les sennes. Si à partir de ce mercredi de nombreux pêcheurs vont s’embarquer dans une autre technique de pêche, ils ne sont pas pour autant des détenteurs de permis. Ils travailleront avec ceux qui en détiennent. « Il y a 15 pêcheries à travers le pays, chacune compte un petit nombre de pêcheurs autorisés à pêcher à la senne. Certaines pêcheries comptent entre 10 et 20 pêcheurs, dans d’autres il peut y en avoir deux, voire cinq. Ce sont pour la plupart d’anciens pêcheurs », explique Kenzy Brunet, secrétaire de la Mauritius Fishermen’s Cooperative Federation.
« Une expérience unique »
Du côté de Tamarin, Arnaud Lenflé, ancien pêcheur, plaide pour que les autorités octroient plus de permis pendant la saison de la pêche à la senne. « Il y a pas mal de jeunes et aussi des femmes qui ont envie d’en faire leur métier. Il faut leur donner cette occasion », avance Arnaud Lenflé. Il voudrait aussi que les autorités revoient la Fisheries Act 2017 sur la dimension des filets. « Il faudrait passer de 500 mètres de long à 1000 mètres », dit-il. Arnaud Lenflé souhaite que le ministère de l’Économie bleue, des Ressources marines, de la Pêche et de la Marine étende les zones autorisées à la pêche à la senne.

« Les Japonais, eux, ont le droit d’exploiter nos ressources en haute mer comme ils l’entendent ! Tandis que nous, nous ne pouvons pas aller plus loin « relève Arnaud Lenflé. Ce dernier, qui insiste sur la révision des conditions dans lesquelles travaillent des pêcheurs à la senne, demande au ministère concerné d’ouvrir une ligne de communication plus régulière avec ces derniers. « Lorsque nous ne pouvons pas travailler pour des raisons liées au temps, on nous demande de participer à des programmes de nettoyage pour être rémunérés. Ce qui n’est pas possible, car nous devons entretenir nos bateaux, équipements et casiers. Si le ministère de tutelle était à notre écoute, nous aurions pu faire part de nos revendications », explique le pêcheur de Tamarin.

À 19 ans, Adriano Maison-Rouge, footballeur au sein de la sélection de Maurice des moins de 20 ans, est aussi pêcheur. Le jeune homme, qui habite à Tamarin, participera à sa deuxième saison de pêche à la senne. « C’est une expérience unique et que j’apprécie énormément », confie le jeune homme. Ce dernier qui, vient d’une famille de pêcheurs de père en fils, explique qu’il a mis fin à sa scolarité pour faire de la pêche son métier. « J’ai appris toutes les techniques de pêche avec mon père, Guillaume, et mes oncles. Au départ, je pêchais pour le plaisir pendant le week-end et les vacances d’école. Mais depuis que j’ai réalisé que la pêche peut être une source de revenus, j’ai préféré me consacrer à cette activité. D’ailleurs, si l’occasion m’est donnée pour me parfaire à travers une formation, je la saisirai, car j’aimerais apprendre de nouvelles techniques puisque je souhaite avoir mon propre bateau plus tard », dit-il.

Adriano Maison-Rouge sera le plus jeune pêcheur de son équipe. Comme il ne détient pas encore son permis de pêcheur, il aura pour tâche de rabattre les poissons vers le filet.
Pendant sept mois — le temps que dure la période de la pêche à la senne —, Adriano Maison-Rouge vivra au rythme des marées et du temps. Les pêcheurs de sa région espèrent ramener plusieurs centaines de kilos de poisson de différentes variétés, si ce n’est une à deux tonnes à chaque sortie. À compter du 1er mars, le marché devrait être davantage approvisionné en poissons frais.

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