- En mars, la consommation énergétique a atteint un pic de 600 MW, alors que le CEB dispose d’une capacité maximale de 626 MW.
- Le CEB aura recours à une « powership » pour une fourniture entre 90 MW et 100 MW à partir du début de l’année prochaine.
Le pays est sur la corde raide en ce qui concerne la sécurité énergétique, avec une pointe de 600 MW enregistrée en mars dernier, alors que la capacité maximale de production du Central Electricity Board (CEB) est de 625 MW. « Nous ne sommes pas dans une situation confortable », a affirmé, hier, le ministre de l’Énergie et des Utilités publiques, Patrick Assirvaden, lors d’une rencontre avec la presse.
Afin de répondre à la demande croissante à moyen terme, le CEB a décidé d’avoir recours à une unité de production énergétique à partir de janvier de l’année prochaine, pour une durée de quatre ou cinq ans. Des appels d’offres seront lancés dans les prochaines semaines.
Le ministre Assirvaden a expliqué que le CEB joue un rôle important en tant que facilitateur de l’économie en fournissant l’énergie électrique à tous les opérateurs publics et privés, ainsi qu’à la population en général. Le problème principal est que les centrales électriques du CEB et des Independent Power Producers (IPP) sont équipées de moteurs vieux de plus de 25, voire 30 ans, et rien n’a été entrepris au cours de ces dernières années pour remédier à la situation.
« Les pannes de moteurs sont récurrentes. Les IPP font face aux mêmes problèmes et doivent parfois interrompre la production pour procéder à des révisions des moteurs, entraînant des coupures occasionnelles d’électricité dans certaines régions. Le CEB doit régulièrement recourir aux turbines à gaz de la centrale de Nicolay, qui devraient normalement être utilisées qu’en cas d’urgence en raison de leur coût élevé de production, soit Rs 17 le kilowatt. L’aide de gros établissements hôteliers doit parfois être sollicitée », explique Patrick Assirvaden.
Le ministre fait comprendre que la construction d’une centrale ou l’installation de nouveaux moteurs prend au minimum deux ans et demi. Or, la consommation est en hausse constante, en particulier aux heures de pointe entre 18h et 21h. La sécurité énergétique est une priorité pour le gouvernement afin de satisfaire non seulement les consommateurs, mais également les nouveaux investisseurs. Tout en poursuivant la transition énergétique en encourageant l’introduction de toutes les formes d’énergies renouvelables, le ministre a affirmé avoir sollicité un plan du CEB en vue d’assurer la sécurité d’approvisionnement, d’où la proposition de mettre à contribution une unité flottante de production d’électricité.
Le projet envisagé par le gouvernement prévoit une Powership basée dans la région portuaire, notamment dans les parages de Le-Goulet, et devant être alimentée en produits pétroliers à partir de la centrale électrique de Fort Victoria. Outre les frais portuaires du navire en question, le gouvernement compte conclure un accord avec le navire responsable de la production énergétique concernant le prix par kWh.
Le ministre a souligné que l’objectif d’avoir recours à une unité flottante vise à introduire une solution mobile, flexible et rapide à déployer pour la production d’électricité ; à réduire la dépendance aux installations fixes vieillissantes ou polluantes ; à renforcer la résilience du réseau électrique face aux aléas climatiques et à l’augmentation de la demande ; et à assurer une transition progressive vers des sources plus durables, tout en réduisant temporairement le recours au charbon.
Plusieurs pays ont fait appel à des unités mobiles de production énergétique, dont le Ghana, l’Indonésie, le Liban, le Bangladesh et des pays de la région d’Afrique de l’Ouest.