Le ministère de l’Agro-industrie, de la Sécurité alimentaire, de l’Économie bleue et de la Pêche a signé un accord avec la Commission de l’océan Indien (COI) portant sur la surveillance des pêches dans la région. Le but étant de combattre la pêche illicite, non-déclarée et non-réglementée. L’Union européenne (UE) y apporte aussi son soutien par le truchement du programme ECOFISH.
Le Plan Régional de Surveillance des Pêches (PRSP) est un mécanisme mis en place depuis 2007 entre les États-membres de la Commission de l’océan Indien (COI). Il a par la suite été étendu aux États côtiers d’Afrique orientale. Les huit États concernés, soit Maurice, Madagascar, Comores, Seychelles, La-Réunion (France), Kenya, Mozambique et Tanzanie, totalisent des Zones économiques exclusives de 6,4 millions de kilomètres carrés. D’où l’importance de la collaboration pour surveiller une zone aussi vaste.
Maurice vient de renouveler son partenariat avec la COI sur le Plan de Surveillance des Pêches. La signature de l’accord s’est déroulée vendredi dernier, entre le ministre de l’Agro-industrie, de la Sécurité alimentaire, de l’Économie bleue et de la Pêche, Arvin Boolell et le responsable du dossier des pêches de la COI, Marc Maminiaina, en présence du ministre délégué, Fabrice David.
Dans une déclaration faite à l’issue de la cérémonie de signature, Arvin Boolell a souligné l’importance de ce nouvel accord, soutenu par l’UE à travers le programme ECOFISH et la Commission de l’océan Indien. Celui-ci définit un plan régional de surveillance visant à répondre à la problématique urgente de la pêche illicite, non-déclarée et non-réglementée.
Mettant en avant l’importance de cette initiative pour Maurice, quatrième exportateur mondial de thon transformé, le ministre a appelé à une mobilisation collective des pays de la région, y compris des États non membres comme la Somalie et le Kenya. Face aux ressources limitées de patrouille de Maurice, il a rassuré que des aides sont apportées par la France (Réunion), ainsi que par des partenaires internationaux tels que les États-Unis, l’Inde, l’Australie et le Royaume-Uni dans le cadre du partenariat Quad.
Par ailleurs, Arvin Boolell a précisé que la pêche illégale engendre des pertes financières substantielles, estimées à plus de 15 milliards de dollars, affectant les pays de toute la région. Il a souligné que la voie à suivre a déjà été tracée, bien qu’il s’agisse d’un processus continu nécessitant des efforts soutenus. Il a ajouté que la surveillance est renforcée grâce à des outils technologiques, tels que les transpondeurs et les systèmes de surveillance par satellite. À cet égard, il a lancé un appel à une coopération régionale accrue afin de protéger et de dynamiser le secteur de la pêche, qui joue un rôle essentiel dans l’économie bleue.
Dans son intervention, le ministre délégué David a insisté sur l’importance de l’unité face au défi posé par les activités illégales dans l’immensité de l’océan Indien. Qualifiant ces activités illicites d’ennemi invisible mais actif, il a rappelé que l’accord récemment signé dépasse les cinq îles de l’océan Indien, à savoir Maurice, Madagascar, les Seychelles, les Comores et La-Réunion, pour s’étendre aux États côtiers africains.
L’accord permet la mise en commun des ressources humaines, techniques et financières sur une zone maritime collective de plus de 7 millions de kilomètres carrés, la Zone économique exclusive (ZEE) de Maurice couvrant à elle seule environ 2,3 millions de kilomètres carrés. Cet effort de collaboration vise à renforcer la surveillance régionale, garantir la sécurité alimentaire, promouvoir le développement économique et protéger la biodiversité marine, a déclaré Fabrice David.