Port du voile – Reza Uteem: « ENS Africa d’Afrique du Sud prend très au sérieux cette affaire »

Le ministre du Travail : « La discrimination à l’encontre des travailleurs ne peut être tolérée dans une société plurielle comme celle de Maurice »

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« J’ai personnellement parlé au directeur d’ENS Africa Afrique du Sud. Ils prennent cette affaire très au sérieux et nous espérons toujours qu’ENS Africa Mauritius revienne à de meilleurs sentiments et réintègre ces deux employées licenciées ». C’est ce qu’a déclaré le ministre du Travail et des Relations industrielles, Reza Uteem, à une interpellation du député Khushal Lobine au sujet du licenciement de deux employées d’ENS Africa Mauritius pour le port du voile sur leurs lieux du travail. Il ajoute que le ministère du Travail attend un avis légal du Directeur des Poursuites Publiques (DPP) avant d’envisager des actions légales à l’encontre de ce cabinet d’avocats.

Revenant sur les circonstances du licenciement de ces deux employées, le ministre a déclaré que celles-ci ont déposé une plainte auprès du ministère au sujet de leur licenciement. « On 23 July 2025, my Ministry conducted an enquiry at ENSafrica Ltd (Mauritius), and met with Me Thiery Koenig, Senior Attorney, Director and Mr Maxime Sauzier, Senior Counsel, Chairman, among others. The firm is agreeable to pay all dues prescribed by law upon termination but is not agreeable to reinstate the workers. I wish to highlight that, although one of the reasons of termination being misconduct, no disciplinary hearing was held by the employer to provide the workers with an opportunity to answer any charge against them. I am also not aware if the employer reported any alleged threat which they apparently had received to the police for enquiry», a dit le ministre Uteem.

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Le ministère a saisi l’Employment Relations Tribunal afin de demander la réintégration des licenciées. Parallèlement, leur demande d’adhésion au programme Workfare a été transmise au ministère de l’Intégration sociale, de la Sécurité sociale et de la Solidarité nationale pour le versement d’une allocation.

« My Ministry has been informed by the Equal Opportunities Commission (EOC) that Mrs N.A. and Ms M.A. lodged individual complaints against their employers thereat on 25 and 30 June 2025 respectively. Both complainants alleged that they had been discriminated on the basis of their creed as they had been required by their employer to stop wearing their headscarves (hijab) at their place of work. ENSafrica Ltd (Mauritius) has not yet given its version to the EOC », a ajouté le ministre.

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Répondant à une autre interpellation supplémentaire de Khushal Lobine relative à des cas similaires de discrimination, il a révélé que depuis 2022 trois cas ont été signalés à son ministère :

le 10 mars 2022, un conducteur de bus a signalé une demande de congé le dimanche pour assister aux offices religieux

le 3 avril 2023, un éducateur de foi musulmane s’est plaint de s’être vu refuser l’accès à son lieu de travail en raison de sa barbe et

le 1er juillet 2025, la Private Enterprise Emoployees Union a signalé un conflit concernant l’interdiction faite aux employés de la National Social Inclusion Foundation (NSIF) d’afficher des symboles religieux sur leur bureau.

Les deux premiers cas ont été résolus à la satisfaction des travailleurs et le troisième est toujours en cours de médiation.

« La discrimination à l’égard des travailleurs ne peut être tolérée dans une société plurielle comme celle de Maurice. L’article 11 de la Constitution garantit le droit de chaque citoyen à pratiquer sa religion et l’article 16 protège chaque citoyen contre la discrimination, y compris fondée sur les croyances et la religion. L’article 5 de la Workers Rights Act stipule très clairement qu’aucun employeur ne doit traiter de manière discriminatoire un travailleur qu’il emploie. L’article 64 de la loi de la Workers Rights Act prévoit en outre qu’un licenciement ne peut être prononcé en raison, entre autres, de la race, de la couleur, de la caste ou de la religion d’un travailleur, a déclaré le ministre du Travail », fait comprendre le ministre

Il indique que le gouvernement a pris note avec inquiétude de cette affaire et la possibilité de prendre des mesures à l’encontre du Cabinet d’avocats est à l’étude. « Mon ministère œuvre au renforcement de la législation du travail afin de prévenir les violations des droits humains des travailleurs, y compris les cas de discrimination », dit-il. Il ajoute qu’il a pris en considération la proposition formulée par Khushal Lobine pour mener une campagne médiatique sur la nécessité des employeurs de respecter les droits des travailleurs.

Adrien Duval demande au ministre du Travail de faire de cela un cas exemplaire pour que la discrimination ne se répète pas sur les lieux du travail.

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