PORT-LOUIS: Les habitants exhortent la MPL de faire exécuter le jugement

Avec un jugement, en juin dernier, en faveur de la municipalité de Port-Louis, ordonnant à une compagnie de téléphonie mobile de démanteler l’antenne relais qu’elle avait installée sur le toit d’un immeuble de leur quartier, ces habitants du Ward IV à Port-Louis avaient cru voir enfin la lumière au bout du tunnel. Mais il n’en est rien. L’antenne est toujours en opération et la municipalité ne semble pas pressée de faire exécuter le jugement. Ces habitants ne savent plus à quel saint se vouer.
« Le magistrat de la troisième instance du tribunal de Port-Louis a certes donné à cette compagnie de téléphonie mobile une année pour démanteler l’antenne relais qu’elle a installée en 2008 sur un bâtiment de notre quartier et de restaurer le site comme il était avant ce développement illégal, parce que cette compagnie n’avait aucun permis de développement, comme stipulé d’après la loi. Mais ce que nous ne comprenons pas, c’est que cette compagnie continue d’opérer son antenne relais au vu et au su de tous, et la municipalité de Port-Louis, ne semble aucunement pressée de faire respecter l’exécution de ce jugement », s’indigne Samad, le porte-parole des habitants de ce quartier de Ward IV, à Port-Louis, qui luttent depuis 2008 pour le démantèlement de cette antenne dans leur quartier. Par ailleurs, « cette compagnie n’est-elle pas en train de commettre un outrage à la cour en continuant à opérer son antenne ? », se demande-t-il.
Selon ces habitants, leurs démarches auprès de la MPL sont restées vaines jusqu’ici pour faire exécuter ce jugement de la cour. « Ki municipalite pe atann pou ki li obliz sa kompani-la aret opere, aster ki la cour inn trouve ki li pe oper ilegalma ? », s’interroge encore Samad.
Mais au-delà de l’aspect légal de cette affaire, c’est leur santé, leur sécurité et leur paix d’esprit qui sont au coeur des préoccupations de ces habitants :
« Depi ki finn instal sa lantenn-la, nou nepli viv…sa inn gat mo lavi ! », se lamente Maryse Fook Sheung qui habite le quartier depuis 30 ans. « Mon époux est mort alors que mes enfants étaient en bas âge… Cette maison est non seulement un souvenir de mon défunt époux qui l’a fait construire, mais aussi un héritage familial pour mes enfants… J’ai travaillé dur pour élever mes deux enfants et maintenant, dans mes vieux jours, au lieu de pouvoir jouir paisiblement du fruit de mon travail, je vis dans l’angoisse », se plaint-elle.
Marie-Angèle Nallétamby, une autre habitante du quartier qui s’émeut des effets néfastes de cette antenne sur leur santé (voir encadré) : « Souvent, je me mets au bord du lit le matin et je pleure, parce que toute une nuit je n’ai pas dormi et pourtant j’ai toute ma journée de ménage à faire », explique cette ménagère qui habite ce quartier depuis une quarantaine d’année. Son époux Clency y habite depuis son enfance et lui non plus ne peut jouir d’une retraite paisible. « Il porte un appareil auditif et il crie pour se faire entendre, car il dit entendre un hurlement », explique Marie-Angèle.
Datchna Chinasamy, outre ces inconvénients sanitaires, se plaint de l’inesthétisme de cette antenne. « C’est un véritable eyesore… Auparavant, j’avais une vue imprenable sur la montagne du Pouce… maintenant j’ai vue sur cette horrible “Tour Eiffel” ! », déplore-t-il.
Autre préoccupation des habitants : le déclin de la valeur foncière de leur propriété : « Toutes les études démontrent qu’à cause de ces antennes, la valeur des maisons dégringole», s’alarme Samad pour sa part.
« Nou viv enn sel fwa ! Nou pa kapav ki expoz nou la vi kumsa… Nou ena drwa viv en paix ! », martèle Maryse Fook Sheung.
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Des effets néfastes sur la santé
– 75 % des recherches scientifiques indiquent des effets néfastes sur la santé.
– Sur 971 études en date (http://wwws.powerwatch.org.uk/science/studies.asp), 652 concluent que ces antennes affectent la santé.
– Il n’existe aucune étude sur ce que peut présenter comme menace à la sécurité publique une antenne de trois mètres surplombant un haut bâtiment dans l’éventualité d’une catastrophe.
– Aucun des habitants du quartier ne s’est plaint d’un problème de réception téléphonique.
– L’Appraisal Institute (www.appraisalinstitute.org), un organisme international d’évaluateurs, a conclu qu’une antenne relais dans un quartier résidentiel diminue la valeur foncière d’une résidence.
– Une antenne relais constitue une horreur (eyesore) dans un quartier, détériorant son esthétisme.

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