PREET RAMSURN, DE HEP SUPPORT: « Nu pe assiz lor enn bombe à retardement » 

 » C’est le message lancé par Hep Support, LEAD, le Centre Idrice Goomany, le Groupe A/Lacaz A et Dhiren Moher qui animaient une conférence de presse le 1er décembre à l’occasion du World Aids Day.
A Maurice, la prise en charge de ces patients – dont 2039 cas ont été enregistrés rien qu’en 2010 – est inexistante, selon les travailleurs sociaux. Or, 75% des patients qui vivent avec le VIH sont co-infectés avec l’hépatite, disent-ils, faisant ressortir que le nombre de décès des patients vivant avec le VIH-Sida est en hausse constante en raison de la co-infection avec l’hépatite. « Il faut porter une attention immédiate aux hépatites afin que les victimes ne soient pas abandonnées à leur sort », réclament ces organisations qui font un plaidoyer pour que les hépatites soient reconnues au même titre que la tuberculose, la malaria ou le VIH-Sida et soit inclues dans le Global Fund.
Loin des grands discours du 1er décembre, Preet Ramsurn de Hep Support, Danny Phillipe de LEAD, Imran Dhanoo du Centre Idrice Goomany, Cadress Runghen du Groupe A/ Lacaz A et Dhiren Moher de la Commission de l’Océan Indien sont venus de l’avant pour parler de « la réalité de la situation du VIH-Sida à Maurice. » Si les autorités se targuent d’une « situation sous contrôle », ces travailleurs sociaux tirent la sonnette d’alarme, d’autant plus avec l’incidence des hépatites dans notre société peu consciente de leur propagation à Maurice. « Les victimes porteuses du VIH ne meurent pas du virus, mais d’hépatite virale », indiquent les travailleurs sociaux. Or, les traitements pour les hépatites, dont les coûts sont onéreux – soit quelque Rs 400 000 – sont quasi inexistants à Maurice. Preet Ramsurn fait ressortir que si 2039 victimes d’hépatites ont été recensées en 2010, « jusqu’ici, on ne sait pas ce qu’il est advenu de ces patients. Il n’y a pas de prise en charge. Tous ces cas dépistés ne sont que des numéros. » Mais face à la situation, notamment au niveau des risques dans les prisons et auprès des toxicomanes, « il est urgent que les autorités prennent cette maladie en main car nu pé asssiz lor enn bombe à retardement », prévient Preet Ramsurn.
De même, un pressant appel est lancé pour « une lutte honnête » contre le VIH-Sida à Maurice. Pour les travailleurs sociaux, « d’un côté, les experts discutent de la maladie, participent à des forums dans des hôtels cinq étoiles et, de l’autre, les victimes meurent à la belle étoile. » Un contraste qui donne à réfléchir compte tenu de la précarité dans laquelle vivent de nombreuses victimes qui peinent à survivre. Certes, les autorités ont entrepris des actions pour combattre le VIH-Sida à Maurice mais, en faisant le bilan, on constate qu’il existe de nombreuses défaillances. « Et surtout, nous sommes encore très loin du zéro stigmatisation, du zéro discrimination », disent les travailleurs sociaux.

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