– Seize nouveaux cas d’usagères de drogues entre janvier et avril de cette année
– Fin mars 2024, des 8 090 patients, 412 sont des femmes inscrites au programme de thérapie à la méthadone
La quatrième députée de la circonscription de Port-Louis Ouest/Grande-Rivière-Nord-Ouest (No 1), Arianne Navarre-Marie, a voulu savoir du ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, quelles sont les mesures de traitement et de réhabilitation qui sont prises par son ministère à l’égard des Mauriciennes, usagères de drogues. Il a expliqué que depuis 2018, « des unités de traitement des addictions ont été ouvertes dans les cinq zones régionales de santé ». Celles-ci dispensent des prestations à quelque 6 500 personnes par an, « dont environ 7%, soit 455, sont des femmes ». Il a poursuivi : « En 2023, 907 nouveaux cas ont été enregistrés. Parmi, environ 7%, soit 63, sont des femmes. » Il a aussi indiqué que « de janvier à avril, 16 nouveaux cas de femmes usagères de drogues ont été enregistrés ».
Face à cette tendance qui va en augmentant, Kailedh Jagutpal a fait remarquer que « partout dans le monde, les femmes sont les plus vulnérables à la pauvreté, à un accès limité à l’emploi et à la dépendance économique ». La consommation de drogues « augmente la vulnérabilité des femmes à la violence et à l’exploitation, notamment en raison de dépendances qui peuvent être exploitées ».
De fait, a-t-il soutenu, « mon ministère s’est donné pour priorité de fournir une attention particulière à la protection, à la réhabilitation et à la réintégration des consommatrices de drogues ». En collaboration avec la NSIF (National Social Inclusion Foundation), les ressources de l’Ong Chrysalide, dédiées aux femmes depuis des années, ont été considérablement renforcées en augmentant le nombre et la qualification de ses professionnels « afin d’offrir un accompagnement sur mesure et optimal aux usagères de drogues qui ont suivi un traitement de sevrage ou de substitution au sein du système de santé public ».
Le ministre a fait ressortir que même si les femmes sont numériquement moins nombreuses que les hommes en matière de consommation de drogues, « une attention toute particulière leur est portée ». Et, comme pour tous les patients, quelle que soit leur pathologie, « tous bénéficient d’une prise en charge holistique, spécifique et centrée sur le patient et un parcours de soins complet ».
Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), les femmes représentent un tiers des consommateurs de drogues dans le monde et un cinquième du nombre estimé d’utilisateurs de drogues injectables. Les risques de contracter le VIH, l’hépatite C et d’autres maladies transmissibles par le sang « sont plus élevés chez les femmes que chez les hommes », a relevé le ministre.
Il a expliqué : « Mon ministère a pris des mesures spécifiques pour accompagner et traiter les femmes victimes de drogues. Elles ont accès au programme de thérapie de substitution à la méthadone, qui constitue une stratégie fondamentale de réduction des risques liés aux troubles liés à la consommation d’opioïdes. » Programme qui, pour rappel, a été mis en place en 2006 suite aux recommandations de l’UNODC. À fin mars 2024, « 8 090 patients étaient inscrits au programme de thérapie de substitution à la méthadone, dont 412 femmes », a-t-il indiqué.
Kailesh Jagutpal a fait compendre qu’il existe cinq centres de soins de jour à la méthadone opérationnels autour de l’île où les patients reçoivent leur traitement. Dans trois de ces centres, l’intégration se fait exclusivement en externe, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, à savoir le centre de soins de jour à la méthadone de Sainte-Croix, le centre de jour à la méthadone de Bouloux et le centre de soins de jour à la méthadone de Mahébourg.
Par contre, dans deux centres, « l’accueil se fait à la fois à l’extérieur et en résidence, soit au centre Frangipane, qui est exclusivement réservé aux hommes, et au centre Orchidée exclusivement réservé aux femmes », a-t-il précisé. À ce propos, il a déclaré a déclaré que « l’initiation résidentielle à la méthadone et la réhabilitation, qui est dispensée au centre Orchidée, a démarré en juillet 2022 ». Ce centre se situe dans les locaux de l’hôpital Brown Sequard. Elle a donné davantage de détails, explicitant : « À ce jour, quelque 327 patients ont fréquenté ce centre, soit 104 en 2022, 176 en 2023 et 47 de janvier 2024 à fin avril 2024. » Il a assuré que ce service est offert « avec tous les codes de confidentialité qui vont de pair et est adapté au type de médicament principal concerné ».
Tous les centres d’accueil de jour à la méthadone disposent « d’une équipe formée et pluridisciplinaire composée d’un psychiatre, d’un médecin hygiéniste/médecin hygiéniste principal, d’une infirmière spécialisée, d’un psychologue, d’un assistant médical spécialisé et d’un travailleur social d’Ong pour une bonne prise en charge des patients », a-t-il encore élaboré. Après un bilan médical et psychosocial complet, holistique, les patients sont mis sous méthadone.
Navarre-Marie: Merci, M. le ministre. Le ministre, est-il au courant qu’il y a actuellement une vidéo en circulation sur les réseaux sociaux où une femme qui se dit usagère de drogue fait un appel pressant pour être réhabilitée ? Si oui, quelles sont les mesures prises par son ministère ?
Jagutpal: Mr Speaker, Sir, no, I am not aware of any video. I would request the hon. Member to share the video with me. Obviously, I will send the video to the Harm Reduction Unit of my Ministry so that necessary arrangement can be made to offer help to this woman.