Le syndicaliste Reeaz Chuttoo : « Le démantèlement de l’État-Providence se poursuit »
La Confédération des Travailleurs des Secteurs Privé et Public (CTSP) a eu, hier, une réunion de travail avec le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad. Reeaz Chuttoo déclare que le ministre a confirmé qu’à partir de janvier, une somme de Rs 2 750 par enfant, tout inclus sera accordé. Le syndicat craint des pertes d’emploi dans ce secteur. Une première réunion de mobilisation est annoncée ce vendredi.
« Après la pension, le démantèlement de l’État-Providence se poursuit. » C’est ainsi que réagit Reeaz Chuttoo de la CTSP, après la rencontre d’hier. « Le ministre nous a dit qu’il ne fait que respecter les décisions du budget. La subvention sera donc de Rs 2 750 par enfant, tout inclus. Soit, le salaire, le loyer, le matériel scolaire, entre autres. Si une école a dix enfants, elle n’aura que Rs 27 500 », dit le syndicaliste.
Dans cette conjoncture, le syndicat prévoit qu’il y aura des pertes d’emploi dans le secteur. « Selon les règlements de l’ECCEA, pour dix élèves, il faut trois enseignants. Comment les écoles vont assurer les salaires de trois personnes avec Rs 27 500 et couvrir tous les autres frais ? Cela veut dire que le préscolaire coûtera très cher aux parents », estime-t-il.
Une éventualité qui s’inscrit dans la logique de l’État-Providence, poursuit Reeaz Chuttoo. « Le préscolaire gratuit était une demande de la CTSP depuis 15 ans et qui était finalement devenu une réalité. Maintenant c’est un retour en arrière », s’insurge-t-il.
La pertinence d’une telle mesure, ajoute-t-il, est qu’il a été démontré que l’échec et la déscolarisation découlent souvent du fait que les enfants n’ont pas eu accès au préscolaire. « C’est pour cela qu’il y a des groupes qui sont toujours défavorisés. Ensuite, nous viendrons verser des larmes de crocodile en disant que nous voulons combattre la drogue ou mettre les SDF sur les registres sociaux. Il faut prévenir à la base, en donnant accès à l’éducation », prévoit-il.
Pour Reeaz Chuttoo, l’option des écoles préscolaires du gouvernement n’en est pas vraiment une, puisqu’il n’y en a pas suffisamment. Il dénonce également la politique « d’austérité » du gouvernement qui, dit-il, agit comme si le pays était déjà en faillite.
Face à cette situation, la CTSP organise une première réunion de mobilisation des employés du préscolaire, ce vendredi, pour décider de la marche à suivre.
