Prévention catastrophe : Simulation d’un crash à l’aéroport SSR

L’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam était en état d’alerte hier matin, après le crash du vol BL 100 de Vulture Air… Cet exercice de simulation – nommé Fireball 2025 et qui a mobilisé 200 personnes de différentes institutions, à Plaisance, hier – est obligatoire, chaque deux ans. Il permet à l’aéroport SSR de tester l’efficacité de son service d’urgence et ainsi de démontrer sa capacité à accueillir les avions de différentes destinations. Cependant, certains badauds massés autour de l’aéroport ont cru qu’il y avait réellement un incendie. Ils n’ont pas manqué de filmer et de partager les vidéos sur les réseaux sociaux….

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Une épaisse fumée noire se dégage près de la piste 14. Dans la foulée, une symphonie de sirènes, mêlant gyrophare de la police, pompiers et ambulance, se déploie. Des véhicules foncent droit sur le lieu du sinistre. L’Airbus A220 de Vulture Air, vient tout juste de se crasher avant l’atterrissage. L’avion en provenance de La Réunion transportait 40 passagers et 8 membres d’équipage. Les pompiers, premiers sur les lieux, tentent de circonscrire les flammes et d’évacuer les occupants. Les officiers de la SMF et de la police régulière arrivent en renfort.
Le service de santé fait un premier constat des blessés, allongés sur l’herbe. Les blessés graves sont pris en charge sous une tente montée rapidement par la SMF, pour les premiers soins. Cinq ambulances sont mobilisées pour cela. Les blessés sont par la suite transférés vers l’hôpital Jawaharlal Nehru de Rose-Belle. L’hélicoptère de la police est également en stand by pour les évacuations d’urgence.
Pendant ce temps, l’Emergency Operations Command suit toutes les opérations sur des écrans disposés dans la salle et reste en contact avec les équipes sur le terrain, pour un suivi de la situation. C’est là que les décisions importantes sont prises. Toutes les institutions impliquées dans la gestion de cette catastrophe sont représentées. Prakash Mohabeersingh, directeur des opérations et Chairperson de l’Airport Crisis Committee, explique : « dès que nous recevons l’information qu’il y a eu un crash, nous informons les pompiers et l’opération de l’aérodrome. Les équipes de secours sont aussi mobilisées. »
La priorité demeure l’évacuation des passagers. Après les premiers soins, une réunion avec les familles est prévue. Un service psychologique est également mis en place. « Nous devons nous assurer que les familles et le public en général soient informés de la situation. C’est pour cela qu’il y a un Media Centre qui émet des Press Releases régulièrement. Cela permet également de prévenir la désinformation. »
Le Crisis Management Committee prend les décisions qui s’imposent, dans cette situation et tient les hautes autorités du pays informées. « Si nous jugeons important de fermer l’aéroport, par exemple, nous devons en discuter avec les Higher Quarters. »
Le Media Centre s’apprête à communiquer les premières informations officielles. L’ASP Suhail Lidialam, responsable du Police Press Office, entouré de Geerish Appaya, responsable de la communication d’AML et d’une représentante de la compagnie aérienne, indique que le crash est survenu à 10h50, le 22 octobre. « La police, les pompiers, l’équipe de secours de l’aéroport et toutes les autorités concernées travaillent en collaboration pour gérer cette situation. Les opérations de l’aéroport seront affectées. Des vols seront annulés. »
Pas plus d’infos pour le moment. Rien sur le bilan humain. « Nous vous donnerons les informations dès qu’elles seront disponibles. Nous ne pourrons répondre aux questions pour le moment. La zone affectée a été sécurisée », précise Geerish Appaya.
L’équipe de communication retourne immédiatement au Media Centre, pour recueillir de nouvelles informations. Un nouveau point de presse sera effectué, dès qu’il y aura suffisamment d’éléments importants à communiquer.
Toute cette opération se passe sous l’œil vigilant de Lormus Bundhoo, Chief Executive Officer d’Airports of Mauritius Ltd. Il explique : « Cet exercice est une obligation internationale. Nous le faisons chaque deux ans. Cela nous permet de tester l’efficacité du service d’urgence de l’aéroport. En même temps, nous développons le mécanisme de commande en situation d’urgence. »
La communication entre les différentes institutions engagées est aussi passée au crible. « Cet exercice a mobilisé 200 personnes et coûté plus de Rs 1 million. Cela fait partie de notre Preparedness Plan. Nous devons être prêts à agir en cas d’urgence. La priorité est de sauver des vies. »
Quant à savoir s’il est satisfait des réactions sur le terrain, Lormus Bundhoo avance : « Il paraît que tout se passe bien. Cependant, nous devons être prêts pour la situation réelle. Cet exercice nous permettra d’apporter les corrections là où il faudra. »
Cette simulation de crash – qui a eu lieu près de la piste d’atterrissage, avec la route reliant Mahébourg juste à côté – n’a pas manqué de susciter la curiosité des passants. Beaucoup de voitures se sont arrêtées en dépit du fait qu’il y avait un officier de police qui gérait la circulation. Certains, croyant à un incendie réel, ont fait des vidéos qu’ils ont partagées sur les réseaux sociaux…

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