- Le thermostat pourra cependant descendre jusqu’à 9 degrés dans certaines régions
Les Mauritius Meteorological Services (MMS) ont présenté le Seasonal Outlook pour l’hiver, qui a débuté ce mois-ci. Les prévisions sont que pour la période hivernale, soit jusqu’à octobre, il fera plus chaud que d’habitude, avec cependant des températures qui pourraient baisser jusqu’à 9°, notamment sur le Plateau Central. Quant à la pluviométrie, la moyenne saisonnière normale, soit de 600 mm, est attendue.
« Nous prévoyons ainsi pour l’hiver des phénomènes d’anticyclones avec des vents forts ainsi que des périodes de pluies qui représentent d’ailleurs généralement 33 % du taux de pluviométrie générale pour l’année entière. Nous sommes actuellement dans une période de transition, ce qui expliquerait pourquoi il fait froid par moments et chaud ensuite. C’est aussi ce que nous observons entre octobre et novembre par exemple », déclare l’Acting Director de la Météo, le Dr Prithiviraj Bonneeady.
La pluviométrie sera proche de la moyenne saisonnière, soit 600 mm pour Maurice, notamment sur le Plateau Central, dans l’Est et dans le Sud et 490 mm pour Rodrigues. Quant au thermostat, il affichera quelques degrés de plus que d’habitude. L’hiver sera « slightly above normal temperature », avec une température de 24° en journée et de 17° en soirée sur le Plateau Central. Les régions côtières afficheront 29 degrés en journée et 19° en soirée.
« Il faudra cependant faire attention au passage des anticyclones, qui amèneront des poussées d’air frais, ce qui favorisera une baisse de température. Par exemple, jeudi, nous avons enregistré 15° Celsius dans une des stations de l’île. Il y aura donc des températures pouvant descendre jusqu’à 9° à certains endroits, notamment ceux du Plateau central », a précisé l’Acting Director.
Les prévisionnistes annoncent aussi beaucoup de vents, pouvant parfois atteindre les 90 km/h. « Évidemment, ces conditions météorologiques pourront affecter plusieurs secteurs, dont ceux de la construction, où il sera conseillé aux maçons de ne pas s’aventurer en hauteur par exemple en cas de Strong Wind Warning », a-t-il dit.
Le Dr Prithiviraj Bonneeady a mis l’accent sur les climats extrêmes auxquels le pays et le monde entier doivent actuellement faire face. « Avec le changement climatique, nous aurons des phénomènes météorologiques extrêmes. D’ailleurs, nous l’avons vu récemment au Brésil ou encore en Inde. Nous aurons donc des périodes de fortes pluies lorsque des systèmes actifs frontaux traverseront l’île avec des variations de température et des vents forts. Il faudra se préparer à cela », prévient-il.
Passant en revue l’évolution du temps de ces derniers temps, il confirme que janvier a été l’un des mois les plus secs que le pays ait connus depuis 30 ans. De son côté, le cyclone Garance a ramené un peu de pluie en février, avec mars aussi l’un des plus secs. Avril a été dans les normes saisonnières. « Les rapports internationaux indiquent que la région africaine a connu la décennie la plus chaude et les températures de la mer ont été les plus chaudes ces 10 dernières années », indique-t-il en évoquant les effets de La Niña sur la région africaine, avec notamment des événements météorologiques extrêmes au Botswana.
L’Acting Director a aussi expliqué que d’autres phénomènes sont actuellement sous surveillance, dont la Madden-Julian Oscillation, qui est une fluctuation majeure de l’atmosphère tropicale, caractérisée par des « impulsions » de nuages et de précipitations se déplaçant vers l’Est, qui se répètent généralement tous les 30 à 60 jours. Il a ainsi parlé de la nécessité de transformer le secteur en utilisant des Advanced Weather Modellings.
Répondant à une question de la presse sur les prévisions pluviométriques pour la saison et sur le taux prévisionnel de remplissage des réservoirs, il a déclaré que même si cela n’est pas du ressort de la MMS, les techniciens de la station sont en communication avec les départements concernés.
Il est aussi revenu sur le système d’alerte actuellement en place à Maurice et à Agaléga. « Notre système d’alerte est l’un des meilleurs au monde, mais personne ne peut prévoir exactement quand auront lieu des précipitations et de quelle intensité elles seront, par exemple. Nous l’avons d’ailleurs vu en Australie. It is beyond our capacity », s’appesantit le Dr Prithiviraj Bonneeady.