PRISON: 25% de la population carcérale à Maurice atteinte du VIH

L’hôtel Aanari de Flic-en-Flac accueille aujourd’hui et demain la 5e réunion du comité de pilotage de l’AHPPN. Réunissant une vingtaine de pays de l’Afrique et des membres de l’UNODC (United Nations Office on Drugs and Crime), cette réunion vise à élaborer le plan de travail pour 2012 s’agissant spécifiquement de la réduction des risques en matière de propagation du VIH/sida en milieu carcéral. Présent à l’ouverture de la conférence, ce matin, Jean Bruneau, Commissaire des Prisons, a déclaré que « le travail entamé par mes prédécesseurs est en bonne voie. Pour atteindre nos objectifs, il nous faut surtout concentrer nos efforts sur la formation et le suivi médical et psychologique des détenus PVVIH. »
« Maurice est le pays de la région Afrique à avoir pris le leadership en matière de réduction de risques dans ses prisons. Et c’est pour cette raison, pour apprendre de cette expérience Mauricienne, que nous avons décidé que Maurice allait accueillir la 5e réunion de l’AHPPN, afin qu’il y ait un meilleur partage et échange de bonnes pratiques avec les autres pays membres de l’AHPPN qui souhaitent suivre l’exemple de Maurice. » Le Dr Ehab Salah, project coordinator de l’UNODC, a ainsi ouvert la conférence, ce matin. Selon le Dr Ahmad Saumtally, de la AIDS Unit et représentant le Dr Amita Pathack, responsable du National AIDS Secretariat (NAS), « 25% de la population carcérale de Maurice est atteinte du VIH. Le virus se propage essentiellement via l’utilisation commune de matériel pour l’injection des drogues, les pratiques sexuelles et aussi le tatouage. » Jean Bruneau, lui, affirme que « le travail visant à réduire les nouvelles infections au VIH et à contrôler l’épidémie au sein de nos prisons a démarré sous mes prédécesseurs. C’est un travail de très longue haleine. Mais je dois souligner que l’équipe qui m’entoure est très “committed” à vouloir réaliser du bon travail. »
Les priorités, estime le Commissaire des Prisons, « sont la formation continue et les suivis tant médicaux que psychologiques. Le facteur médical est très important dans ce contexte. Aussi, j’invite les détenus à suivre les formations qui sont dispensées au sein de nos prisons, car je crois fermement dans la “peer to peer education”. Les détenus sont les meilleurs relais de l’information auprès de leurs semblables. » Pour M. Bruneau, « mener à bon port ce projet nécessite une bonne collaboration entre la prison et les différents partenaires, que ce soient l’État, les ONG et les autres acteurs dans cette lutte, comme l’AHPPN. »
« Dans le monde entier, deux mesures de réduction de risques posent problèmes et sont sujettes à controverse : il s’agit des traitements de substitution aux opiacés et du programme d’échange de seringues. Cependant, Maurice a eu le courage d’instituer ces mesures, autant dans la communauté que dans ses institutions carcérales. C’est un exemple à suivre dans le cadre de cette conférence », a souligné le Dr Ehab Salah. Le représentant de l’UNODC a, de ce fait, invité les participants Africains à la conférence à « profiter du mieux du “study tour” qui aura lieu les prochains jours auprès des organismes et prisons afin d’acquérir le plus de connaissances et de savoir-faire. »
Une vingtaine de représentants des institutions carcérales et autres organismes liés de l’Ouganda, de la Zambie, du Ghana, du Lesotho, de l’Afrique du Sud, de la Côte d’Ivoire, du Zimbabwe, de la Namibie, du Kenya, du Rwanda, du Malawi, de l’Égypte et du Mozambique participent à cette conférence.

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