Kan Oye Fong Weng-Poorun (SHA) : « Briser le cycle de la récidive et combattre la dépendance »
434 détenus aux prises avec des problèmes d’addiction
Le premier centre de réhabilitation dédié des Mauritius Prisons Services (MPS) a été inauguré à la prison de Petit-Verger, à Pointe-aux-Sables. La Secretary for Home Affairs (SHA) auprès du Premier ministre, Kan Oye Fong Weng-Poorun, a officié à l’événement en présence du commissaire des prisons, Dev Jokhoo, et d’autres personnalités ont officié à l’événement. Kan Oye Fong Weng-Poorun a qualifié l’inauguration du centre de Petit-Verger de « symbole d’espoir et de transformation pour les détenus ».
Elle en a profité pour saluer le dévouement du personnel pénitentiaire à ce projet. La SHA a aussi soutenu que « favoriser la réhabilitation et aider les détenus à reconstruire leur vie en vue de leur réinsertion sociale reflète la nouvelle approche adoptée par l’administration pénitentiaire mauricienne. Cette approche devrait insuffler une culture positive au sein de l’administration pénitentiaire et réduire la récidive, tout en contribuant à la lutte contre la toxicomanie ».
Kan Oye Fong Weng-Poorun a mis en exergue que « le gouvernement s’est engagé à lutter contre le problème de la drogue et à briser le cycle de la récidive, qui s’élève actuellement à 70% ». Elle ajoute : « 434 détenus sont actuellement aux prises avec une dépendance à la drogue. Pour que le programme de réhabilitation soit couronné de succès, une étroite coordination entre toutes les parties prenantes, y compris les familles des détenus, est indispensable. »
La SHA concède : « Les détenus rencontrent des difficultés considérables, notamment à leur libération, comme la recherche d’emploi; d’autant qu’ils ont aussi à se battre contre leur dépendance aux substances. Afin de remédier à ces problèmes, le gouvernement prévoit de collaborer avec le secteur privé pour créer des opportunités d’emploi à l’intention des anciens détenus, contribuant ainsi à pallier la pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs. »
Kan Oye Fong Weng-Poorun a appelé à une réflexion plus approfondie sur le système de justice pénale et a suggéré la création d’un tribunal dédié à la réhabilitation. Ce tribunal offrirait « un cadre de soutien, fondé sur des pratiques restauratives et ancré dans la compassion et la justice, plutôt que sur une approche purement punitive », a-t-elle précisé.
De son côté, le commissaire des prisons fait ressortir que « la dignité, le sens de la vie et l’espoir sont les piliers de la nouvelle approche mise en œuvre au sein de l’administration pénitentiaire mauricienne ». Le CP Jokhoo insiste : « La réinsertion représente une réelle opportunité pour les détenus. De même, la réhabilitation constitue un investissement précieux pour l’avenir. »
Ce premier centre de réhabilitation et de réinsertion s’inscrit dans le cadre des efforts soutenus du gouvernement pour lutter contre la toxicomanie et réduire la récidive. Dans un premier temps, il accueillera une cinquantaine de détenus qui suivront un programme de réhabilitation multidisciplinaire complet s’étendant sur six mois. Ce programme vise à lutter contre la dépendance et les troubles du comportement grâce à une série d’interventions, allant du soutien psychologique et des traitements de la toxicomanie à la désintoxication, en passant par des modules de changement de comportement et de développement personnel. Il comprend également des formations aux Life Skills et à la formation professionnelle, un soutien à l’alphabétisation et à la scolarité, ainsi qu’un volet de préparation à la libération et de réinsertion sociale pour accompagner les détenus dans leur réintégration de la vie active.
Une équipe de dix agents pénitentiaires spécialement formés, accompagnée de psychologues et d’animateurs du programme, supervisera le parcours de réhabilitation des détenus. Cette initiative bénéficie également de la collaboration de plusieurs Ong, qui apportent leur expertise et leurs ressources.

