Prix du livre Jeunesse africaine 2025 : « Ludo le Dodo » décroche le premier prix

Ludo le Dodo, histoire imaginée et écrite par Céline Chowa, et illustrée par Henry Koombes, paru aux éditions Vizavi en 2016, a décroché le premier prix de la catégorie Premières lectures lors de la première édition du Prix du livre Jeunesse africaine 2025, à Nairobi. Le travail de Henry Koombes a doublement marqué le jury, qui a attribué la mention spéciale 2025 à L’imagier de Tikoulou, paru chez le même éditeur mauricien en 2019.
Ludo le Dodo s’adresse aux touts petits (dès l’âge de deux ans) qui découvrent le monde. Ludo fête ses trois ans avec sa famille et ses petits camarades, et raconte les préparatifs qui s’annoncent festifs dans un cadre bien mauricien. « Bonjour ! Je suis Ludo le Dodo et je vis à l’Île Maurice ! Et toi, comment t’appelles-tu et où habites-tu ? »
Ludo le Dodo reflète la pédagogie basée sur l’interactivité que privilégie l’auteure dans sa pratique d’enseignante à l’Ecole du Nord depuis plus de 20 ans. Le livre est construit à partir d’une grande variété d’images chatoyantes, de dialogues et de jeux. Éveillant sa curiosité, il met ainsi l’enfant en contact avec le livre avant qu’il sache lire, et il enrichit sa relation avec son entourage.
Quant à L’imagier de Tikoulou, qui est « un dictionnaire d’images » signé Henry Koombes, il propose 500 images accompagnées de 500 mots en français, anglais et créole. Ainsi, à travers 45 thèmes de la vie quotidienne, l’enfant retrouve les mots de sa langue maternelle et leurs traductions dans les deux autres langues.
Ce nouveau prix littéraire vise à récompenser « l’excellence de l’édition jeunesse francophone en Afrique tout en créant des passerelles inédites avec les mondes éditoriaux anglophones ». Il se décline en trois catégories : Premières lectures, qui a vu la consécration de Ludo le Dodo de Céline Chowa & Henry Koombes (Vizavi); Roman jeunesse, avec Fatou et le secret d’anniversaire, de Laurence Marianne et Amélie-Anne Calmo (Akoma Mba), du Cameroun; et Roman ado, avec Il faut vaincre Trimobe, d’Andrea Razafi et Owlfens (Karné), de Madagascar. Il fait aussi place à une mention spéciale avec la distinction de L’imagier de Tikoulou d’Henry Koombes (Vizavi), Maurice. Le jury était composé d’élèves et d’enseignants francophones.
Pour le Pdg d’eKitabu, Will Clurman, « ce prix est bien plus qu’une récompense : il s’agit de créer des connexions », entre les Africains francophones et anglophones. Il s’agit d’une « démarche pionnière, pensée pour favoriser la diffusion des histoires africaines et bâtir une dynamique panafricaine du livre jeunesse ». Will Clurman estime qu’avec la mise en lumière des livres jeunesse et le rapprochement des mondes éditoriaux francophones et anglophones, « nous ouvrons de nouvelles opportunités pour que la littérature africaine s’épanouisse, circule et inspire des lecteurs à travers le continent et au-delà ».
L’initiative de la création de ce prix remonte à mars de cette année. Une cinquantaine d’éditeurs venus de 15 pays étaient réunis à Lomé, au Togo, pour le 1er forum des éditeurs jeunesse d’Afrique. eKitabu, soit livre numérique en swahili, est une plateforme numérique fondée en 2012 avec, pour objectif, de rendre accessible des contenus éducatifs de qualité dans des langues locales avec le soutien des partenaires public et privé et de ses utilisateurs. Et, lors du forum des éditeurs, elle a acheté les droits de 11 titres jeunesse parmi les 107 présentés par les éditeurs, pour être publiés en français au Kenya et distribués dans toute l’Afrique de l’Est.