- Narendranath Gopee (FCSOU) : « Indécent et non-éthique de la part du gouvernement ; la PSC doit rectifier le tir »
Une centaine de médecins de la Medical Unit de la Sécurité sociale se disent angoissés et très inquiets. Ils expliquent : « nous avons été employés par ce ministère depuis 2016. Nous sommes des professionnels reconnus sur la place publique. Cependant, notre recrutement au sein de la Medical Unit a été fait suivant un exercice de renouvellement de contrats réguliers, sur chaque une ou deux année(s). Or, pour bon nombre d’entre nous, nos contrats sont arrivés à expiration fin mai dernier. À ce jour, le ministère concerné n’a pas engagé les procédures de renouvellement. »
La Medical Unit de la Sécurité sociale comprend un pool de médecins, généralistes et spécialistes, du privé et du public, recrutés pour s’occuper des personnes âgées, des handicapés et d’enfants atteints de diverses pathologies.« Cette situation nous pose problème, car nous continuons à émettre des prescriptions sur des ordonnances portant le sceau de l’État, alors qu’aux yeux de cette même administration publique, nous n’avons plus de statut officiel pour Perform. Une question que nous nous posons, c’est de savoir si c’est bien éthique », font-ils comprendre.
Ils poursuivent : « Admettons que, demain, l’un d’entre nous établisse un mauvais diagnostic ou fasse une erreur, et que cela résulte en une perte de facultés, de maladies ou même d’une perte de vie, qui endossera alors la responsabilité? Est-ce nous qui porterons le chapeau parce que nous avons officié comme médecin? Cela nous paraît injustifié que nous soyons pénalisés par la faute d’un retard administratif ! »
De plus, soutiennent ces médecins, « nous sommes en permanence sur le qui-vive ». À tout moment, disent-ils, « nous pouvons recevoir des consignes du gouvernement que nos contrats ont été Terminated et que nous devons lev pake ». Aussi risquent-ils de se retrouver à la rue du jour au lendemain. « Nous ne disons pas cela à la légère, car il y a eu des précédents. Du coup, nous ne pouvons faire de projets car nous sommes en permanence dans l’incertitude », indiquent-ils.
Ces médecins se sont regroupés au sein d’une union à caractère syndical, la Social Security Medical Practitioners’ Union. Ce 28 juin, un groupe de ces professionnels de la médecine a sollicité une rencontre avec la Sécurité sociale afin d’en avoir le cœur net eau sujet de leurs cas. « De par la nature de notre recrutement, nous devons nous soumettre régulièrement, chaque année ou chaque deux ans, à une nouvelle interview par un board, qui décide si oui ou non nous continuons notre parcours au sein de l’unité des médecins de la Sécurité sociale », expliquent ces médecins. « Cet état de choses nous semble discriminatoire. Nous sommes des professionnels à part entière et respectés sur la place publique. Nous soumettre à un traitement de cette sorte, c’est désavouer notre statut. C’est indigne et insultant ! » disent-ils.
Qui plus est, ces médecins avancent que « d’autres collègues, dans le passé, ont été recrutés sans qu’ils n’aient de contrats. » « N’est-ce pas là une pratique ostracisante et humiliante ? » L’annonce récemment dans le dernier exercice budgétaire du recrutement d’une centaine de nouveaux médecins fait aussi tiquer ces professionnels de la médecine : « Peut-être qu’on nous maintient dans nos services jusqu’à ce que cet exercice de recrutement ait lieu, et alors nous nous entendrons dire : Vos contrats ont expiré : au revoir !”. »
Gopee : « Indécent et “unethical”, la PSC doit rectifier le tir »
Pour le syndicaliste Narendranath Gopee, de la FCSOU, « gouvernma pe bien mal azir net dan sa ka la ». Il poursuit : « Il est clair que ces médecins ne constituent pas une quantité négligeable. Ce sont des professionnels qui méritent le respect, et il faut un minimum de décence eu égard à leur statut. L’erreur d’origine provient de l’exercice du PRB, qui recommande des recrutements sur des bases annuelles. C’est une très mauvaise pratique qu’il faut absolument stopper ! Car ce n’est ni plus ni moins que de l’exploitation de main-d’œuvre. »
Le syndicaliste poursuit : « la ministre de tutelle ne peut faire grand-chose. C’est à la Public Service Commission (PSC) de changer la donne. Nous suggérons que la PSC recrute une fois pour toutes ces médecins et leur confère leur statut légal et professionnel mérité. Une fois cette anomalie corrigée, ces médecins bénéficieront de leurs pleins droits et privilèges. Il ne sera plus question de repasser des interviews chaque année, comme si leurs qualifications étaient remises en question régulièrement. C’est un manque d’égard envers cette profession et ceux qui la pratiquent. »
Narendranath Gopee ajoute : « selon les dispositions légales, dans les cas de ces médecins dont les contrats n’ont pas encore été renouvelés, c’est une situation malsaine qui perdure. Bien que le non-renouvellement implique tacitement que ces médecins sont encore et toujours employés par le gouvernement et qu’ils bénéficieront de tous leurs droits, il ne faut pas écarter le risque que, d’un moment à l’autre, ce même employeur puisse décider de mettre un terme à ces contrats. Ce qui est non-éthique et indécent de la part du gouvernement ! »