Le deuxième déversement conséquent de fioul en moins de deux mois dans le Rivulet Terre Rouge, à l’estuaire de ce cours d’eau, classé en tant que site Ramsar, suscite des inquiétudes. C’est ce que fait comprendre la Platform Moris Lanvironnman dans un communiqué, tirant la sonnette d’alarme sur cette dégradation de l’environnement à un endroit aussi sensible, accueillant 14 espèces d’oiseaux migrateurs réguliers ainsi que trois spèces de plantes endémiques.
Conséquemment au premier déversement en début d’année au Rivulet Terre Rouge, la Marine Biotechnology Products Ltd avait sollicité la Mauritius Wildlife Foundation (MWF) en vue d’entreprendre une étude d’impact sur la faune et la faune du Terre Rouge Bird Sanctuary. Tout semble indiquer que l’exercice est toujours en cours que survient un nouveau cas de pollution aggravé, attribué à la société Washright Services Ltd cette fois.
Dans son analyse, Platform Moris Lanvironnman note qu’au moins « une usine ou installation située près de Rivulet Terre Rouge et dont les drains ou canaux d’évacuation d’effluents ou autres trouvent leur chemin vers le ruisseau n’a rien appris en guise de leçon du précédent cas. Que se passe-t-il dans ces usines pour que des fuites de fioul si importantes se produisent ? »
Platform Moris Lanvironnman ajoute que dans les deux cas, les unités mises en cause appartiennent à deux conglomérats qui devraient être en mesure de veiller au bon fonctionnement de leurs installations afin que ces fuites ne se produisent pas. Ces groupes de compagnies et d’autres groupes emploient non seulement des Health and Safety Officers mais aussi des Sustainability Managers et Officers dont le rôle est de s’assurer de la qualité et de la fiabilité des installations.
Ainsi, Platform Moris Lanvironnman s’interroge au sujet de la responsabilité des services techniques de ces sociétés de même que celle incombant au ministère de l’Environnement.
« Les compagnies utilisant le fioul et situées dans la zone industrielle de Riche-Terre, comme dans toute autre zone industrielle ou ailleurs, doivent s’assurer que leurs installations sont non seulement aux normes mais aussi que toutes leurs installations sont soumises à des audits techniques et environnementaux fréquents. Il ne sert à rien de produire des Environmental, Social and Governance (ESG) Reports flatteurs chaque année si dans la réalité le management et les cadres ne font pas ce qu’il faut pour s’assurer que le maximum de mesures de protection a été pris et que ces mesures fonctionnent. Sinon, ces rapports ne seraient que du Greenwashing », dénoncent les animateurs de Platform Moris Lanvironnman, qui réclament des amendes plus lourdes dans des cas de déversement de fioul.
D’un point de vue général, Platform Moris Lanvironnman attire l’attention sur le fait qu’« un déversement de fioul dans la nature a forcément un impact sur la biodiversité terrestre et aquatique car il s’agit d’un hydrocarbure, qui est par nature très polluant. Il est difficile de se débarrasser de fioul dans un milieu aquatique, comme le drame du Wakashio l’a montré : plus de deux ans après, il y avait encore des restes dans les sédiments sur une partie de la côte Sud-Est, même après nettoyage. »