À l’approche de Divali, les devantures des maisons se décorent de dessins colorés tracés sur le sol. Ces œuvres surnommées le rangoli, symbolisent la lumière, la prospérité et le partage. Chaque motif, chaque teinte raconte une part d’histoire, mêlant foi, tradition et créativité.
Originaire de l’Inde ancienne, le rangoli puise ses racines dans le mot sanskrit ranga, qui signifie « couleur », et avali, « rangée ». Il s’agit littéralement d’une « rangée de couleurs».
Réalisé à l’entrée des maisons, le rangoli est considéré comme un geste d’accueil et de pureté. Dans de nombreuses familles, il est confectionné tôt le matin sur un sol soigneusement nettoyé. Traditionnellement, la base du rangoli est faite de poudre de riz, de farine blanche ou de calcaire. Aujourd’hui, les poudres colorées, les pétales de fleurs, le sable teinté ou même les paillettes viennent enrichir la palette des artistes. Si certains motifs s’inspirent du lotus, du paon ou du swastika symbole ancien de bonne fortune, d’autres laissent libre cours à l’imagination et reflètent la touche personnelle de chaque foyer.
Pour Aparna Bhiwajee, artiste, créatrice de design de rangoli et passionnée de culture indienne, le rangoli représente bien plus qu’une simple décoration de sol. « C’est une offrande, un geste de gratitude et de lumière que l’on dépose à la porte de sa maison pour attirer les bénédictions et partager des ondes positives avec ceux qui franchissent le seuil », confie-t-elle. Elle a commencé à réaliser ses premiers rangolis à l’âge de 15 ans, une passion qui ne l’a jamais quittée et qu’elle perfectionne chaque année à travers de nouveaux motifs et inspirations.
Le rangoli peut se réaliser en famille ou entre amis, un moment de partage qui demande parfois jusqu’à trois heures de travail, selon la complexité du motif choisi. Aparna Bhiwajee ajoute que le design vient souvent avec l’inspiration et les choses qui attirent son attention au moment de créer. Elle aime mêler les styles traditionnels à des touches plus modernes, inspirées des tendances actuelles. Cette année, l’un de ses rangolis s’inspire du pichwai design et des motifs que l’on retrouve sur les saris, des modèles à la fois raffinés et symboliques.
Comment réaliser un rangoli chez soi
Faire un rangoli ne demande pas de matériel sophistiqué, mais un peu de patience et de soin. Voici les étapes principales :
- Préparer le sol.
Nettoyez soigneusement l’espace choisi, généralement à l’entrée de la maison ou sur la varangue. Le sol doit être sec et lisse pour que les poudres adhèrent bien.
- Dessiner la fleur de lotus
Au centre du cercle, tracez un grand lotus ouvert. Commencez par un petit cercle au milieu, puis ajoutez plusieurs pétales disposés en couches.
Les pétales intérieurs peuvent être plus petits et les extérieurs plus larges pour donner de la profondeur.
- Remplir de couleurs.
Saupoudrez délicatement les poudres colorées dans chaque partie du motif. Vous pouvez aussi utiliser du sable teinté, de la poudre de calcaire, le rix, ou les grain sec ou de la farine colorée ou même des pétales de fleurs pour un rendu naturel.
Chaque rangoli est unique. Il n’existe pas de modèle parfait : l’essentiel est de créer avec joie et intention positive.
- Ajouter les finitions.
Quelques petites lampes à huile (diyas), des bougies ou des grains de riz dorés peuvent sublimer le dessin.
