Un deuxième groupe de pèlerins avec le Père Mongelard prend l’avion le 16
C’est la simplicité des retrouvailles, dans la continuité du pèlerinage sur “la Terre Sainte”, qui nous a le plus émus, hier après-midi, à l’aéroport de Plaisance. Après près de deux heures d’attente, les 15 pèlerins mauriciens ont pu retrouver leurs familles, au terme de longs jours d’angoisse, de peur et d’incertitudes. C’est la foi de ces pèlerins, au visage fatigué, qui leur aura permis de tenir le coup.
“Nous sommes très fatigués, mais contents et soulagés de rentrer dans notre pays”, dit, d’emblée, Judith Calambi. Elle fait partie des 36 pèlerins bloqués à Bethléem depuis dimanche dernier. Si elle a su garder son calme devant les ministres Alan Ganoo et Stephan Toussaint venus les accueillir à leur descente du vol TK 160, elle a aussitôt fondu en larmes en voyant ses enfants… Une scène joyeuse, mais pourtant déchirante, car ces mères et pères de famille viennent de loin, de très loin même.
«Nous sommes là avec la famille, et c’est tout ce qui compte»
Dans la salle d’attente, ce sont surtout leurs enfants, pour la plupart d’âge adulte, qui faisaient les cent pas. Sharone, dont les parents Bernadette et Harold Sew faisaient partie du groupe de pèlerins, se confie. Les yeux fixés sur la porte de sortie de l’aéroport, elle témoigne. “J’ai cessé de regarder les infos tellement j’angoissais. L’attente fut pour nous interminable, même si eux, ils avaient toujours l’air serein.” C’est aussi ce qui se dégageait de ces personnes aux visages fatigués : une certaine sérénité, malgré les circonstances.
Bernadette et Harold Sew sont reconnaissants. “Le trajet n’a pas été facile, mais nous sommes là avec la famille, et c’est tout ce qui compte”, dit Bernadette. Son époux Harold ajoute qu’ “avant d’aller au pèlerinage, tous nos proches et amis nous demandaient de prier pour eux; finalement, pendant ces derniers jours, ce sont eux qui ont prié pour nous et nous avons senti tout l’amour qu’ils nous envoyaient. Nous leur en sommes éternellement reconnaissants.”
À côté, un papa avec deux enfants en bas âge attendent, eux aussi, impatiemment l’arrivée de leur maman. Loin des caméras et des ministres, ils ne peuvent cacher leur joie en voyant arriver K. Frederic… en larmes. “Lorsque j’ai vu apparaître l’île Maurice sur l’écran, je n’ai pu que ressentir de la joie. Je suis contente de m’en être sortie. Nous entendions le son des sirènes, c’était effrayant, mais on est restés soudés, et on était tous très bien encadrés”, confie K. Frédéric, qui nous avoue que son époux et ses parents ont décidé de ne rien dire aux enfants. “Nous voulions leur épargner ce stress. Ils sont trop jeunes pour comprendre”, dit-elle.
Si quelques pèlerins ont choisi de partager quelques mots avec la presse et les badauds, ils ont été nombreux à vite quitter l’aérogare, sans doute, pressés de revoir leur maison…