Le MSM a tenu une conférence de presse ce lundi 15 décembre au Sun Trust Building, animée par la commission de l’Éducation du parti. Un point de presse qui était consacré à l’éducation animée par l’ancienne ministre de l’Éducation, Leela Dookun-Luchoomun, et l’ancienne PPS, Joanne Tour.
«  Ledikasyon an-ba, lao ena paran inkyet, bann elev angoise ek bann ansenyan trakase. Sistem pe vinn de pli an pli elitist ek pe marginaliz bann zenn » C’est en ces termes que Leela Dookun-Luchoomun a dressé un constat sévère du système éducatif, évoquant les récents changements apportés sous la nouvelle vision du gouvernement. Elle parle de critiques et d’incompréhensions face à des décisions prises sans réelle clarté.
L’ancienne ministre a martelé que ces mesures exerceront une pression supplémentaire sur les élèves et leurs familles, contraintes de trouver les moyens financiers pour assurer l’éducation préprimaire de leurs enfants. Une situation qu’elle juge particulièrement difficile pour les parents à faibles revenus, d’autant plus que certaines allocations ont été supprimées.
Selon elle, le pays se dirige vers une éducation à deux vitesses. Elle estime que ces décisions sont irréfléchies, car aucune consultation n’a été menée avec les pédagogues concernés. « Nou pa kapav pran bann desizyon baze simplement lor ban hearsay», insiste-t-elle, dénonçant également une incohérence dans la manière dont les changements sont présentés au public. Les propositions avancées ne sont, selon elle, pas acceptables.
Leela Dookun-Luchoomun a rappelé que lorsque le MSM était au gouvernement, une approche holistique de l’éducation avait été mise en place, intégrant les arts, la créativité, les compétences en communication et les valeurs citoyennes. Elle estime qu’avec le système actuel, les enfants sont poussés vers les leçons particulières, alimentant une véritable « rat race », qu’elle dénonce ouvertement.
Elle est également revenue sur la question de la mixité dans les écoles nationales, s’interrogeant sur les raisons de sa suppression. Pourquoi démanteler un système sans justification claire, alors que la mixité n’a pas été remise en cause dans les écoles privées, ni au niveau préprimaire, primaire ou universitaire, ni même dans les cours particuliers, où garçons et filles étudient ensemble, souligne-t-elle. Selon elle, la mixité favorise le vivre-ensemble, le respect, la compréhension mutuelle et l’égalité des genres dès le plus jeune âge.
L’ancienne ministre dit rester dans l’incompréhension face à cette décision et se demande si une étude a été menée avant de procéder à un tel changement.
Elle a également pointé ce qu’elle qualifie de contradictions dans le discours gouvernemental. D’un côté, la ministre Navarre-Marie affirme l’importance de l’égalité des genres, mais de l’autre, la nouvelle loi introduit des incohérences qu’elle juge graves.
Leela Dookun-Luchoomun a dénoncé le caractère payant des études universitaires à temps partiel, estimant que cette mesure pénalise lourdement les personnes souhaitant poursuivre leurs études tout en travaillant. Une facilité qui, selon elle, a été supprimée sans considération pour ceux qui cherchent à améliorer leur situation par l’éducation.

