Chaude séance parlementaire en ce début d’avril qui vaut à trois députés de l’opposition, nommément Arvin Boolell, Paul Bérenger et Rajesh Bhagwan, la suspension jusqu’à la fin la session, à moins que, d’ici là, ils présentent des excuses sans réserve à la Chambre, option qui n’est nullement envisageable au sein de l’opposition. Par contre, une démission du Parlement l’est.
Des chiffres officiels émanant des autorités, on apprend que 97,8% des candidats ont pris part aux examens du National Certificate of Education (NCE) sur les 14 298 enregistrés (en d’autres termes, 13 983 candidats ont pris part aux examens et 315, eux, étaient absents).
La deuxième vague de la pandémie de coronavirus domine toujours le pays avec l’extension de la zone rouge dans des localités du sud, notamment à Surinam, Chemin-Grenier, Chamouny et Chamarel, alors que des agglomérations Belle-Terre, Camp-Fouquereaux, Belle-Rive, Midlands et 16e Mille sont enlevées des régions à haut risque des Nos 15, 16 et 17, ainsi que l’extension du confinement au 30 avril, tout en cautionnant la reprise des activités économiques, sujette à l’obtention du Work Access Permit et au maintien des gestes barrières.
Si la pandémie a contraint les Mauriciens à célébrer Pâques à domicile, elle a aussi fortement impacté sur les ventes dans les grandes surfaces, y compris celles d’œufs, de lapins, de cloches et autres poussins en chocolat et bien d’autres produits festifs si l’on en croit des responsables de supermarchés. « Ventes inférieures d’au moins 30% sur ce week-end de Pâques par rapport à une période normale » (Pierre Yves Martin, de Jumbo, dixit) ; « Les gens ne peuvent plus flâner dans les rayons et se faire plaisir comme avant » (Andrew Sin, d’Intermart, dixit).
Même si l’ensemble des examens de Primary School Achievement Certificate (PSAC) se sont déroulés dans la tranquillité dans pratiquement toutes les écoles avec la participation de 17 406 candidats, soit 94%, il n’empêche qu’il y ait eu 1 044 absences pour ces examens, mais ce chiffre correspond toutefois, plus ou moins, au taux d’absence habituel pour ces examens, particulièrement au niveau des repeaters.
À la veille du week-end du 10-11 avril, le nombre de cas positifs de Covid-19 passe à 553, dont 37 patients en dialyse de l’hôpital de Souillac (à propos des contaminations à cet hôpital, le ministre Jagutpal soutient que « Mo pa pou dakor ki ena fay »), alors que de nouvelles délimitations allégées entrent en vigueur dans les circonscriptions Nos 15, 16 et 17, mais les villages du sud Surinam, Riambel, Chemin-Grenier, Rivière des Galets et Chamarel restent en zone rouge.
La campagne de vaccination en vue de l’immunité collective se poursuit — injection de la deuxième dose de Covishield à partir du samedi 10 avril, en attendant la reprise de l’injection la première dose avec une prochaine cargaison attendue incessamment, soit un don de 100 000 doses du vaccin Sinopharm de la Chine, ce qui permettra d’augmenter le nombre de personnes vaccinées qui, à ce jour, monte à un peu plus de 206 229, soit 18% de la population (à noter que pour atteindre ce qui est connu comme la Herd Immunity, on devra avoir vacciné 60% de la population, objectif fixé pour le mois d’août).
La pluviométrie enregistrée en ce vendredi 16 avril dans les régions sud et sud-est de l’île est des plus exceptionnelles — à titre d’exemple, durant dix heures seulement, soit de 4h à 14h, les environs de l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam, Plaisance, ont reçu 375 millimères de pluie, soit le double de la pluviométrie pour un mois d’avril, alors que Riche-en-Eau recevait 178,8mm de pluie.
La forte pluviométrie a semé la panique dans le sud et le sud-est de l’île, littéralement coupés du reste du pays — les dégâts causés dans les champs et les maisons par les inondations et les débordements conséquents des cours d’eau ressentis davantage le long de la côte sud-est, comprenant des agglomérations comme Mahébourg, Ferney, Bois-des-Amourettes, Rivière-des-Créoles ou encore Bambous-Virieux ; 13 travailleurs des champs dans la région de La Ferme Coco, piégés par le débordement d’un cours d’eau, secourus par des éléments de la SMF, des MFRS et de la NCG, alors qu’une quinzaine d’étudiants prenant part aux examens de SC et de HSC contrariés.
Le ministère de la Santé est sur la sellette après les décès de patients dialysés dont les proches en colère réclament justice et un cas de négligence médicale alléguée suite au décès par asphyxie du bébé du couple Vicky et Sweta Ram (l’accouchement qui devait avoir lieu par césarienne a été faite pare voie basse). Dans ce dernier cas, une enquête a été confiée au Medical Council pour faire la lumière sur ce drame.
Dans le cas de décès de patients dialysés à l’hôpital de Souillac, le conseil des ministres institue un Fact Finding Committee présidé par l’ex-juge Deviyanee Beesoondoyal (qui aura pour assesseurs les Drs Chitson et Mareachealee) pour faire toute la lumière sur les circonstances entourant ce drame humain, soit « enquire into the recent death of renal dyalisis patients. » Deux réactions à la suite de cette décision du Cabinet sont à retenir, celles du leader de l’opposition Xavier Duval et celles d’Ivan Collendavelloo, le premier nommé se demandant « si le ministre de la Santé ne devrait pas step down le temps de l’enquête puisque sa responsabilité politique est engagée » (alors qu’Arvin Boolell, du PTr, plus incisif, affirme que « la moindre des choses qu’il aurait dû faire, c’est de soumettre sa démission ») et le second nommé déclarant : « J’accueille extrêmement favorablement et avec grand soulagement la décision du Cabinet d’instituer un FFC. »
Une première retombée du cas de négligence médicale alléguée suite au décès par asphyxie du bébé du couple Vicky et Sweta Ram : le Dr Salickram Dassaye, le gynécologue de service au SSRNH, responsable de l’accouchement de la mère, a été sommé de se mettre en retrait de ses fonctions à l’hôpital, alors que deux gynécologues du privé sont cooptés au Medical Neglicence Standing Committee.
Une démarche de l’ICTA visant à « filtrer les discours haineux et des contenus qui pourraient menacer la paix sociale à Maurice » est décriée par l’opinion publique, qui y voit une menace à la liberté d’expression, alors que Me Antoine Domingue, acerbe, s’y montre très critique (« La « consultation » de l’ICTA est une tentative de contrôler les Mauriciens, qui équivaut à ce qu’était le KGB en Russie avant la fin du régime communiste et ce qui se passe aujourd’hui en Chine »), alors que d’aucuns soulignent que les lois actuelles sont déjà bien ficelées avec des paramètres bien définis pour contrôler les abus, tout en précisant qu’il existe un tribunal de l’ICTA pour sanctionner les éventuels dérapages, alors que ce tribunal agisse pour ce dont il a été créé.
Rétrospective 2021 : une autre année horribilis frappant pratiquement tous les secteurs