L’association SOS Patrimoine en Péril/Save our Heritage a envoyé plusieurs correspondances, durant la semaine aux ministères de l’Agro-industrie et de l’Industrie, par rapport à la remise en vente du terrain à Roches-Noires. Comme plusieurs organisations non gouvernementales (ONG), l’association engagée dans la protection du patrimoine était aussi montée au créneau contre le projet Roches Noires Smart City porté par PR Capital (Mauritius) ltd. Avec le terrain de Roches Noires de nouveau sur le marché, l’association s’inquiète quant aux futurs acquéreurs et demande aux autorités de rester vigilants.
« Notre association salue la décision du ministère de l’Environnement de rejeter la demande EIA pour le projet de développement de la Smart City des Roches Noires », indique d’emblée Arrmaan Shamachurn président de l’association. « Cependant, malgré le rejet de la demande d’EIA, la zone de Roches Noires (au-delà du site du projet de ville intelligente) reste vulnérable et nous pensons qu’une action urgente de l’État est nécessaire pour éviter toute nouvelle situation compliquée. En effet, nous avons été informés qu’un appel d’offres a été lancé le 15 juin 2025 par Roches Noires Resorts & Residence Ltd pour l’achat de trois portions continues de terrain », indique-t-il.
À cet effet, SOS Patrimoine demande au ministère de l’Agro-industrie d’envisager la désignation de cette zone à Roches Noires ou de toute autre zone en tant que réserve privée sur la base de la protection, l’amélioration ou la restauration des écosystèmes naturels, de l’habitat de la faune ou de l’habitat d’espèces végétales ou animales rares, menacées ou en voie de disparition ; de la conservation des caractéristiques géologiques ou morphologiques significatives du terrain ; et de la conservation de l’air, du sol ou de l’eau. Et ce, en vertu de la Native Terrestrial Biodiversity and National Parks Act 2015.
Arrmaan Shamachurn souligne que l’expertise de la Commission internationale du géopatrimoine (ICG) peut être sollicitée pour évaluer la valeur du patrimoine géologique du site. « Nous comprenons également qu’une somme d’argent a été allouée à chaque ministère dans le dernier budget national pour la recherche », ajoute-t-il. En outre, ce dernier recommande l’acquisition obligatoire par l’État de cette réserve privée proposée, conformément à la Land Acquisition Act et à d’autres paramètres juridiques, « en vue de la création d’un parc national élargi, parallèlement au parc national existant du Bras d’Eau, conformément au Bras d’Eau National Park Management Plan, étant donné que l’appel d’offres est toujours en cours. »
SOS Patrimoine demande aussi que des consultations soient menées auprès du Collectif Mauricien Pour Roches Noires « pour en savoir plus sur le projet qu’ils souhaitent mettre en œuvre et discuter d’une éventuelle collaboration pour la création d’une réserve privée puis d’un parc national dans cette région. » Le président de l’association rappelle également que des courriers avaient été adressés à l’ancien ministre de l’Agro-industrie, Maneesh Gobin, mais qu’ils sont restés sans réponse.