Rodrigues : consultation de Navarre-Marie sur la Gender Policy avec l’ARR

Dans le cadre de sa mission officielle à Rodrigues, la ministre de l’Égalité des Genres et du Bien-être de la Famille, Arianne Navarre-Marie, a effectué deux visites de courtoisie marquantes hier matin, soit au chef commissaire Franceau Grandcourt, puis à la commissaire des Affaires féminines, Christianne Agathe. Ces échanges ont permis d’approfondir le dialogue autour des réformes en cours, des réalités locales et des engagements partagés en faveur des droits des femmes, des enfants et des familles.
Lors de cette première entrevue avec le chef commissaire de l’Assemblée Régionale de Rodrigues, Arianne Navarre-Marie a présenté les grandes lignes de la Gender Policy élaborée en collaboration avec l’Union européenne, ainsi que les réformes majeures envisagées pour renforcer l’efficacité des services du ministère. Elle a souligné la nécessité d’un accompagnement plus structuré des familles, en mettant en lumière les efforts déjà déployés à Rodrigues à travers un service intégré de soutien familial.
Franceau Grandcourt a salué cette démarche tout en insistant sur la spécificité de l’île : son tissu social, ses réalités géographiques et son engagement constant envers le respect des droits des enfants. Il a également évoqué les besoins concrets des familles rodriguaises, appelant à une approche sensible et adaptée dans la mise en œuvre des politiques nationales.
De côté, la commissaire Agathe a exposé les défis liés au manque de personnel, notamment l’absence de staff dédié pour chaque division, ce qui limite la capacité d’action sur le terrain. Elle a également souligné l’importance de revoir le système DOVIS (Domestic Violence Information System) afin de mieux répondre aux cas de violence domestique dans le contexte rodriguais.
La question de l’autonomisation économique des femmes a été abordée avec attention, notamment à travers les différents plans d’aide proposés par l’EDB, le SME et la Commission des affaires féminines. Deux projets de loi en préparation — le Domestic Abuse Bill et l’Adoption Bill — ont également été discutés, avec un accent particulier sur les consultations menées avec les ONG locales et les retombées partagées avec Maurice.
Les deux parties ont exprimé la nécessité que les lois et règlements nationaux tiennent compte du contexte rodriguais, afin d’éviter toute imposition législative non préparée qui pourrait entraver leur mise en œuvre. La Commissaire Agathe a réaffirmé le bon fonctionnement de la Gender Cell à Rodrigues et sa collaboration étroite avec la Gender Unit du ministère, dans une dynamique constructive pour faire avancer la cause de l’égalité et du bien-être.
Par ailleurs, sous la présidence toujours de la ministre de l’Égalité des Genres et du Bien-être de la Famille, une session de Brainstorming, réunissant acteurs institutionnels et partenaires communautaires, a été organisée. Cette rencontre visait à élaborer des recommandations pour la régulation des Centres de Développement de la Petite Enfance (CDCC) à Rodrigues. La commissaire Agathe a évoqué la spécificité des structures rodriguaises : des crèches reconnues par la Commission mais non-enregistrées auprès du ministère, en raison de normes nationales jugées trop contraignantes pour le contexte de Rodrigues. Ce constat a posé les bases d’une réflexion collective sur la nécessité de concilier les impératifs de sécurité et de développement de l’enfant avec les réalités locales.
Les discussions ont mis en lumière les attentes des parents : le besoin de paix d’esprit lorsqu’ils confient leurs enfants, et la confiance dans un environnement garantissant leur sécurité et leur épanouissement. Les intervenants ont insisté sur l’importance de normes claires et protectrices, tout en reconnaissant que les structures Home-Based de Rodrigues ne peuvent être évaluées selon les mêmes critères que celles de Maurice. La situation des enfants ayant des besoins spécifiques dans les crèches a également été abordée. La Brigade pour la protection de la famille a partagé son évaluation des structures accueillant les enfants, soulignant que les crèches s’efforcent, autant que possible, d’assurer leur sécurité et leur encadrement.
Ce dialogue a permis d’ouvrir la voie à un cadre réglementaire respectueux des spécificités culturelles, géographiques et sociales de Rodrigues, tout en garantissant la sécurité physique et affective des enfants. Il ne s’agit pas d’abaisser les exigences, mais de les adapter avec intelligence et sensibilité, en tenant compte des ressources disponibles et des réalités vécues par les familles et les éducatrices. Cette session incarne une volonté commune : celle de bâtir un avenir où chaque enfant, quel que soit son lieu de naissance, évolue dans un environnement sûr, stimulant et empreint de dignité.

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