Rodrigues: la résurgence de la fièvre dengue suscite la peur

Le commissaire à la Santé, Nicolas Volbert, confirme six cas avérés et 16 cas suspects

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Actuellement à Rodrigues, c’est presque la panique. Et cela, à cause d’éléments autour d’une résurgence de la dengue dans l’île depuis plusieurs semaines. Le fait que le 17 janvier, le commissaire de la Santé, Nicolas Volbert, avait indiqué sur les ondes de la MBC Rodrigues que quatre cas de dengue avaient été détectés et enregistrés dans l’île, soit deux à Fond-La-Bonté, un à Bigarade et un autre à l’Anse-aux-Anglais. Et que tous les patients avaient été pris en charge et admis à l’hôpital. Il avait également demandé à la population de prendre toutes les précautions nécessaires et d’utiliser des produits répulsifs contre les moustiques. Le commissaire Volbert, joint au téléphone hier matin, a confirmé qu’il y a eu effectivement six cas de dengue et 16 cas suspects dans l’île. Certains patients guéris sont en convalescence et pour les 16 cas suspects, des tests ont été envoyés à Maurice et les résultats attendus.
Sur les réseaux sociaux, des habitants de l’île dénoncent ce qu’ils estiment être le manque d’informations ou de considération au regard de la situation. Une internaute a même décrit en détail sa mésaventure en accompagnant ses proches à l’hôpital le 14 janvier. « Mo fami depi dimans dernie malad, met serum fer retourn dan lakour. Zordi ler reale (une semaine après), heureusement ariv atan lerla pou fer test. Li ti fini gagn deng. Trwa lezot dimoune inn gagn letan malad ankor », fait-elle comprendre. Et ce n’est pas tout. Avec les averses de ces derniers jours, les moustiques prolifèrent à la vitesse grand V. Les précautions d’usage ne font pas grand effet. « Nou pran prekosion, nou koup lerb tou dan lakour me lerb la repouse vit vit », dira une dame d’un certain âge. Dans plusieurs régions, des campagnes de pulvérisation et de fumigation sont entreprises afin de ralentir la prolifération des moustiques.
Un communiqué officiel récent fait état de neuf cas de dengue du 1er au 19 janvier. Et dans l’après-midi du 21 janvier, des témoins ont vu plusieurs dizaines de personnes être conduites au centre résidentiel de Baladirou et encadrées d’un fort contingent de policiers en uniforme. Une grande majorité de la population s’interroge sur les chiffres réels. Est-ce que des tests sont effectués sur les patients qui se rendent à l’hôpital avec de fortes fièvres ? Est-ce que les informations fiables sont communiquées à la population ? La situation est-elle alarmante ou est-elle sous contrôle ? Autant de questions qui préoccupent la population dans l’île.

C’est quoi la dengue ?La dengue, aussi appelée grippe tropicale, est une maladie infectieuse causée par le virus du même nom. Le virus est transmis à l’humain par des moustiques de type Aedes. La dengue progresse actuellement de manière très importante et est inscrite aujourd’hui au rang des maladies dites « ré-émergentes ». Une bonne majorité de personnes infectées ne présentent que de légers symptômes.La dengue classique peut se manifester brutalement après quatre à dix jours d’incubation par l’apparition d’une forte fièvre, souvent accompagnée de maux de tête, de nausées et de vomissements.
Les symptômes peuvent persister pendant deux à sept jours. La convalescence peut s’étendre sur environ deux semaines. La dengue dite « classique », bien que fort invalidante, n’est pas considérée comme une maladie sévère. Cependant, chez certains patients, la maladie peut évoluer vers une dengue sévère.
Une personne qui est infectée deux fois est plus à risque de contracter une dengue sévère. Le virus est transmis à l’être humain par la piqûre du moustique Aedes mais aussi par le moustique tigre. Un moustique peut contaminer plusieurs personnes.
La maladie peut être diagnostiquée par la détection du virus à travers des tests antigènes. Il n’existe pas de traitement spécifique contre la dengue et les symptômes associés à la maladie sont traités avec des antalgiques.

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