Rodrigues | Marché de poulet de table : Bala Poultry aménagera un abattoir semi-industriel

Baladirou Fine Meats, plus connu comme Bala Poultry, est un Joint Venture entre deux partenaire de Rodrigues. Cette compagnie compte mettre sur pied un abattoir semi-industriel moderne et productif, à moindre coût, qui éventuellement fonctionnerait à l’énergie solaire tout en étant autonome en eau. Dans la même foulée, elle compte assurer une distribution et une disponibilité constante de viande de poulet sur le marché local.

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En assurant une chaîne de production de l’élevage à l’assiette du consommateur, en respectant la chaîne de froid, trois problèmes fondamentaux auxquels font face les femmes éleveurs de poulets seront résolus, soit la disponibilité irrégulière de poussins, la non-disponibilité d’aliments, ainsi qu’un marché et un prix qui n’étaient pas garantis pour les éleveurs. Bala Poultry s’est fixée comme objectif de transformer le petit business des femmes entrepreneurs en une activité durable génératrice de revenus.

Ces dernières seront des partenaires à part entière dans ce projet et pourront se partager les dividendes après le remboursement de l’emprunt qui aurait été contracté pour la mise sur pied du projet. Un projet au coût de plusieurs millions de roupies. Dans ce contexte, un Business Plan a déjà été élaboré.

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Bala Poultry, qui travaille essentiellement avec les femmes et qui ambitionne d’avoir 150 membres, produira ses propres poussins pour le marché rodriguais et s’assurera que ses membres ne sont jamais à court de poussins et que la production de poulet est continue. Elle se chargera de l’importation d’aliments en grande quantité afin que ceux-ci soient toujours disponibles, tout en assurant un contrôle sanitaire. Et une fois que les volailles seront prêtes pour l’abattage, elle s’occupera également de cette tâche. Le but en est de réduire les importations de poulet congelé et assurer que les commerces sont toujours approvisionnés afin de satisfaire les consommateurs.

Des femmes éleveurs/productrices de poulets, qui n’ont pas froid aux yeux, malgré les difficultés qu’elles rencontrent en cours de route. À l’instar de Marie Noëlle Ayadee, une mère de famille habitant Grande-Montagne, qui s’est lancée dans l’élevage de poulets de table et de pondeuses depuis plus de dix ans. « Après la séparation d’avec le père de mes enfants, il a fallu que je trouve une source de revenus. Aujourd’hui, c’est vraiment devenu ma passion. Au départ, j’ai commencé mon entreprise avec l’élevage de 15 poulets. Au fur et à mesure, j’ai évolué et aujourd’hui je suis passée à 300 poulets d’âge différent », explique cette mère courage. Elle abat elle-même ses poulets dans son arrière-cour quand ils sont prêts afin d’honorer ses commandes. Le surplus, elle les garde dans un congélateur dans sa cuisine, pour être sûre de pouvoir honorer d’autres commandes éventuelles.

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Pourtant, cette activité est semée d’obstacles. « Des fois, ce n’est pas facile d’avoir des poussins. Et régulièrement, il y a des pénuries d’aliments. Ou quand ils sont prêts, il n’y a pas de marché. Ou alors on a des commandes et on n’a pas de poulet », dit-elle. Des raisons pour lesquelles Marie Noëlle Ayadee est très enthousiaste au projet de Bala Poultry. « Je pense que ce projet répondra aux exigences et aux attentes de ses membres. Nous n’aurons plus de problème d’approvisionnement en poussins, en aliments ou d’accès à un marché garanti à un prix convenable. Nous n’aurons même pas besoin de procéder à l’abattage. On ne peut pas demander mieux », soutient-elle.

Lise Christiane Jean Baptiste, une habitante de Patate-Théophile s’est lancée dans ces activités d’élevage il y a plus de 13 ans. Elle aussi a commencé à une petite échelle avec 35 poulets qu’elle élevait dans des cages à l’extérieur de sa maison. Après quelques années, elle a pu faire construire un bâtiment en dur où elle élève 300 à 500 poulets. « Au départ, cela n’a pas été facile. Il y a eu pas mal de pertes. Par la suite, j’ai reçu une formation et j’ai changé ma manière de fonctionner. Mis à part les problèmes récurrents tels que le manque d’aliments ou le manque de poussins, il y a également un gros problème de manque d’eau en période sèche. C’est très dur d’aller chercher autant d’eau pour autant de poulets. Mais on continue malgré les contraintes, car ce métier permet à ma famille de vivre bien », confie-t-elle.

Elle aussi accueille favorablement le projet qui sera mis en chantier. « C’est un projet très intéressant et novateur. Enn mari proze sa. Pou mwa se enn gran zafer. C’est un projet professionnel », soutient-elle.

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