Rue Edith Cavell, Port-Louis : vocation professionnelle de l’école culinaire Aline Leal

Proposer un plat principal et un dessert, ou une entrée et un plat principal à moins de Rs 500 pour quatre convives. C’est le pari que relèvent mensuellement les élèves de l’École culinaire Aline Leal, première école à vocation professionnelle gérée par l’Adolescent Non-Formal Education Network(ANFEN), qui existe depuis 2021. Récemment, c’était l’occasion pour quelques partenaires du réseau de découvrir le nouveau menu Indépendance, concocté par les élèves, et de visiter l’enceinte de l’établissement, sise rue Edith Cavell, à Port-Louis.

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Une déclinaison du poisson salé sous forme de vindaye et chatini accompagné de riz blanc, fricassé de dholl embrevade et de chutney de bringelles, et en dessert, des gâteaux coco et un alouda. Le directeur de l’ANFEN, Viken Vadeevaloo, fait ressortir qu’« une fois par mois, les élèves préparent un repas à l’intention de leurs hôtes, qui ne sont autres que les parrains et partenaires de l’école. »

L’École de cuisine Aline Leal s’est installée en 2021 dans l’ancien emplacement ayant servi d’hôpital de la marine entre 1859 et 1900 rue Edith Cavell, après avoir connu des travaux de rénovation et de mise à niveau pour abriter une école de cuisine.
À ce jour, l’établissement occupe deux salles de classe, une cuisine et une pâtisserie, une boucherie climatisée, une chambre froide, un garde-manger et une légumerie…Bref, les espaces nécessaires pour assurer l’hygiène et la sécurité alimentaire. « La chaîne du froid est respectée », précise Viken Vadeevaloo, qui proposait une visite guidée des lieux récemment.

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Cette école de cuisine est la première à vocation professionnelle du réseau ANFEN, et accueille en ce moment 20 élèves. Selon son directeur, la sélection pour intégrer l’établissement est rigoureuse. « Les élèves doivent être motivés à faire la cuisine et être prêts à travailler, car ils prennent part aux examens nationaux de National Curriculum 3 (NC3) du Mauritius Institute of Training and Development (MITD). Ils ont aussi un stage en entreprise, notamment à l’hôtel. Il faut qu’ils soient disposés à intégrer le milieu professionnel, qui est très dur », dit-il en précisant qu’il bénéficie « d’une formation poussée pour pouvoir le faire ».

Les élèves de l’école de cuisine sont également initiés aux mathématiques, à l’anglais, au français, de même que des cours d’aptitudes à la vie quotidienne. Mais ils ont aussi, bien sûr, des cours théoriques et pratiques de cuisine.

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« Le cours théorique comprend notamment l’apprentissage des valeurs nutritionnelles des produits, l’hygiène, le stockage… Les cours pratiques, eux, sont dispensés deux fois par semaine et, exceptionnellement, plus fréquemment à l’approche des examens, pour mieux se préparer », soutient Viken Vadeevaloo.
L’école est financée par ses partenaires, issus de divers milieux, tels que des ambassades, des grandes surfaces, des firmes de comptabilité, des banques… Le directeur de l’ANFEN ajoute que: « l’école dépense Rs 150 000 par élève par an. Les cours sont payants et les apprenants doivent s’acquitter d’une somme de Rs 500 mensuellement. C’est une manière de les responsabiliser et de les valoriser. »

« L’idée est de vendre des gâteaux surgelés à des compagnies, notamment dans le cadre des fêtes et des anniversaires, pour lever des fonds », prévoit-il ;
L’ANFEN est une organisation ombrelle fédératrice de 21 ONG opérant des écoles prenant en charge des enfants ayant été en difficulté d’apprentissage, notamment au niveau du CPE/PSAC, depuis 24 ans. Elles sont nombreuses à opérer des ateliers techniques offrant aux jeunes, surtout ceux n’ayant pas encore 16 ans, d’être exposés à des métiers.

Éventuellement, fort de cette expérience, l’ANFEN pourrait envisager la création d’autres écoles à vocation professionnelle, laisse entendre Viken Vadeevaloo.
« Notre objectif est d’avoir un centre d’excellence. L’idée est de transformer plus d’écoles en institutions préprofessionnelles ou vocationnelles, et que les élèves aient l’occasion de se former pour passer l’examen national dans leurs domaines respectifs. »

Les écoles du réseau qui ont les moyens peuvent s’y engager, dit-il. « Ce qui est important, c’est que les élèves développent aussi la résilience. Il faut la bâtir chez eux et les rendre prêts à faire le pas. Ce qui importe, c’est le Readiness. Ce n’est qu’ainsi qu’on pourra les sortir de la pauvreté », laisse-t-il entendre.

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