Une quinzaine de jours bientôt depuis que le bateau de pêche taïwanais, le FV Yu Feng No 67, se trouve drossé sur le banc de sable, à moins d’un mile nautique de l’île du Sud dans l’archipel de Saint-Brandon.
À son bord se trouvent encore 78 000 litres de fioul, avec un potentiel de pollution non négligeable, d’autant que la mer dans cette partie de l’océan Indien est très houleuse. Finalement, devant l’absence de décision de la part de l’armateur ou encore de l’agent, le gouvernement a pris la décision d’avoir recours à une société sud-africaine, Bridge Maritime Ltd, pour mettre à exécution une opération de sauvetage. C’est ce qu’a confirmé, vendredi, le Premier ministre par intérim, Steven Obeegadoo, qui a dû monter en première ligne devant la détérioration de la situation.
Même si à ce jour, la cellule de crise à l’Hôtel du Gouvernement maintient qu’il n’y a aucun risque de marée noire, les préoccupations demeurent par rapport à la cargaison de carburant à bord. Ainsi, l’évolution des conditions atmosphériques à Saint-Brandon, avec une mer houleuse jusqu’en début de semaine, placent les autorités sur le qui-vive. Le dernier bulletin pour Saint-Brandon indique que le vent de l’est-sud-est souffle à une vitesse de 20 à 30 km/h avec des rafales de l’ordre 55 km/h. La mer restera forte avec des houles du sud-ouest de l’ordre de 2,50 mètres.
L’autre raison de ces craintes est que le tug devant être utilisé pour l’étape de depolluting du FV Yu Feng No 67, qui est basé à Mombassa, ne devra rallier la zone sinistrée que dans une dizaine de jours, soit jusqu’à Noël, avec à son bord les équipements nécessaires pour cette opération. Dès son arrivée sur les lieux, ce remorqueur sera engagé dans l’opération du délestage du carburant à bord, éliminant du même coup la menace d’une éventuelle marée noire.
Une épave au large de l’île du Sud
Mais avant de franchir cette étape, le Salvage Master de Bridge Maritime Ltd, Neil Scott Willains, et Samuel Rochecouste, de la société Immersub, devront être sur place dès ce matin. Ils sont partis à destination de l’île du Sud dès hier matin, à bord du catamaran Oman. Sur place, ils effectueront des plongées dans la zone et procéderont à l’inspection générale du bateau. Un premier rapport de constat avec des recommandations préliminaires devra être soumis au gouvernement dans les meilleurs délais pour confirmer les prochaines étapes.
Des sources bien informées avancent que vu que la décision de la salvage operation ne concerne que le depolluting, l’épave du FV Yu Feng No 67 restera sur place comme une épave au large de l’île du Sud. La possibilité que l’armateur puisse prendre le relais est considérée comme étant assez remote, même si en fin de semaine, la compagnie a fait transmettre un e-mail aux autorités maritimes du pays, laissant comprendre qu’elle pourrait intervenir d’un moment à l’autre.
Dans un autre ordre d’idées, le Premier ministre suppléant a déclaré que le ministère de l’Environnement travaille avec un consultant afin d’évaluer la situation d’un point de vue écologique et s’assurer que les mesures appropriées soient prises en temps opportun. Le Dornier est aussi utilisé pour la surveillance des lieux, ainsi que le CGS Valiant et le CGS Barracuda. Deux enquêtes sont en cours, notamment du côté de la Shipping Division et de la police. Le capitaine du Yu Feng No 67 est en détention et est accusé provisoirement de endangering safe navigation.