Le ministre de la Santé et du Bien-être, Anil Bachoo, a effectué, jeudi, une visite du site de l’ancien quartier des médecins à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam National (SSRN) à Pamplemousses. Il était accompagné de plusieurs experts et parties prenantes. Ces anciens logements seront réaménagés pour accueillir la Division de la biologie et du contrôle des vecteurs, actuellement basée à Curepipe. Ce déménagement s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités de production de moustiques mâles stériles, une composante clé de la stratégie nationale de lutte contre les maladies vectorielles.
« Comme annoncé dans le budget 2025-26, le gouvernement adopte une approche innovante reposant sur la technique des insectes stériles (TIS). Cette méthode consiste à relâcher dans la nature des moustiques mâles rendus stériles en laboratoire. En s’accouplant avec des femelles, ces derniers empêchent la reproduction, réduisant ainsi progressivement la population de moustiques, et donc les risques de transmission de maladies telles que le chikungunya et la dengue », explique le ministre.
Anil Bachoo souligne que cette méthode, testée avec succès lors d’une phase pilote, est plus sûre et plus respectueuse de l’environnement que les techniques traditionnelles, telles que la fumigation ou l’utilisation de larvicides chimiques. Il a souligné qu’en dépit du faible nombre de cas actuellement enregistrés – une quarantaine de cas de chikungunya et aucun cas de dengue à ce jour à Maurice – il est impératif de se préparer à la saison estivale, période propice à la prolifération des moustiques. « Dans de nombreux pays, le chikungunya et la dengue ont de graves répercussions, notamment sur l’économie et le tourisme, un secteur vital pour Maurice. Il est donc essentiel de mettre en œuvre rapidement des stratégies efficaces afin de préserver notre santé publique, notre économie et notre image à l’international », ajoute-t-il. Il précise aussi que le transfert de la division à Pamplemousses permettra de doter les équipes d’infrastructures modernes et mieux adaptées à leurs besoins.
De son côté, le Dr Diana Iyaloo, responsable de la Vector Biology and Control Division, affirme que le projet pilote, mené sur une zone de 20 hectares à Port-Louis durant les deux à trois dernières années, a permis avec succès une réduction de 70 % de la population de moustiques. Forts de ces résultats, les services du ministère s’apprêtent à étendre la stratégie à l’échelle nationale, avec pour double objectif : limiter l’usage d’insecticides et contrôler durablement la prolifération des moustiques. « La relocalisation à l’hôpital SSRN permettra à la Division d’augmenter significativement sa capacité de production, en passant de 80 000 à 250 000 moustiques mâles stériles produits chaque semaine, grâce à des équipements modernisés et à des installations plus performantes », dit-il.