SC & HSC: Le succès de la régionalisation se confirme

Le nombre remarquable de collèges régionaux ayant cette année obtenu des lauréats ainsi que la répartition des classés sur l’ensemble du pays ont été la bonne note durant la semaine écoulée dans le secteur de l’éducation. Ils sont plus d’un parmi les professionnels de l’éducation à reconnaître que le concept de la régionalisation porte ses fruits.  Mais les événements politiques à Rodrigues et les débats insistants sur le Best Loser System ont quelque peu éclipsé les bonnes surprises émanant de ces derniers résultats du HSC.
Le Queen Elizabeth College ainsi que les deux établissements pour garçons portant le nom « Royal » ont certes obtenu le plus grand nombre de boursiers, mais ils n’ont pas dominé l’événement annuel. Les 29 bourses pour les candidats à Maurice ont été réparties entre 11 collèges d’État et privés catholiques.
Le ministre de l’Éducation, lors de la proclamation des résultats lundi dernier, a reconnu lui-même ce jour-là les bienfaits de la régionalisation. « Il n’est pas nécessaire, a-t-il déclaré, de faire les enfants traverser d’un bout à l’autre le pays pour être admis dans une ‘star school’. » Il s’est toutefois empressé d’ajouter que la bonne performance enregistrée par nombre de collèges régionaux « résulte de la politique de l’éducation adoptée par le gouvernement PTr ».
Au delà de la question des lauréats, c’est surtout la bonne performance individuelle des collèges régionaux qui mérite d’être relevée. Il est bon de signaler que les lauréats issus du QEC,  du collège Royal de Curepipe et du Collège Royal de Port-Louis ont entamé leurs années d’études de Form I à V dans les collèges régionaux. Face à ces nouveaux résultats du HSC, Steve Obeegadoo, l’ancien ministre de l’Éducation de l’alliance MMM-MSM – et qui est à l’origine du concept de la régionalisation –, est un homme très heureux. « Ces résultats démontrent l’inutilité de certaines dispositions de notre système éducatif. Les lauréats de QEC et des deux collèges Royal étaient déjà des élèves brillants dans les collèges régionaux qu’ils ont fréquenté de Form I à V.  La régionalisation n’affecte en rien la performance au niveau individuel et au niveau national », commente-t-il.
Ces  boursiers des collèges régionaux qui avaient obtenu d’excellents résultats au SC auraient pu se tourner vers un  National college pour faire leurs études du HSC, mais ils ont choisi de faire confiance à leur collège. Il nous revient que certains d’entre eux, sous la pression des parents et d’autres adultes, se sont laissés tentés effectivement par un de ces « nationals colleges », mais après quelques mois, ils ont choisi de retourner au bercail. On cite le cas d’une des lauréates du Collège Lorette de Rose-Hill.
Par ailleurs, à ceux qui estiment que les brillants élèves ne peuvent cohabiter  dans un contexte de « mixed abilities », car ce serait à leurs détriments, les récents résultats du HSC apportent un démenti formel à ce type de préjugés. Les collèges catholiques, où l’on pratique le mixed abilities, ont en effet non seulement obtenu plusieurs lauréats, mais ont enregistré aussi un excellent taux de réussites. « Ces  résultats de HSC sont remplis d’enseignements. Contrairement aux préjugés, le mixed abilities ne rabaisse pas le niveau et apporte un démenti flagrant à ceux qui disent qu’il faut nécessairement placer les élèves brillants ensemble », commente Steve Obeegadoo.  
Il est aussi bon de signaler l’intérêt témoigné par quelques-uns de ces nouveaux lauréats pour des activités non-académiques, comme la pratique du sport ou d’un instrument de musique qu’ils n’ont pas abandonné pendant ces deux années du HSC. « Cet équilibre, qui est nécessaire, n’est possible que s’il y a la compréhension et le soutien des parents », ont fait remarquer ces jeunes.
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Faible intérêt pour les langues étrangères
Le développement remarquable qu’a connu l’industrie du tourisme n’a pas pour autant suscité un regain d’intérêt chez nos jeunes pour l’apprentissage de certaines langues étrangères, particulièrement celles des pays européens d’où viennent principalement les touristes.
Allemand (Principal level) : 8 candidats, 7 “Pass” ; la meilleure performance est le Grade C (obtenu par deux candidats)
Espagnol (Principal level) : 5 candidats, 4 “Pass” ; la meilleure performance est le Grade C, obtenu par un seul candidat.
Mandarin (Principal level) : 1 seul candidat qui a obtenu le Grade B
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Autres observations
General Paper (Mauritius) : Sur les 11 014 candidats pour le papier le plus redouté chaque année par les candidats, 9 819 ont réussi, soit 89,15 %. Ce taux de réussite tend à dire que les derniers candidats n’ont pas eu de grosses difficultés à travailler le questionnaire. Les performances sont comme suit : Grade A 1 108 candidats, Grade B 2 896 candidats, C 2 380 candidats, D 2 177 candidats et E 1 258 candidats.
Food studies : 143 candidats ; 138 “P” ; Grade A* (2 candidats) ; A (12 c) ; B (27 c) ; C (37 c) ; D (34 c) ; E (26 c).
Travel & Tourism : 241 candidats ; 197 “P” ; Grade B (1c) ; C (41 c) ; D (97) ; E (58) ; “e” (2 c).
Marine Science : 10 candidats ; 5 “P” ; Grade B (1) ; C (2 c) ; D (2) ; “e” (3 c)
Geography : 20 candidats, 14 “P” ; Grade A (1 c) ; B (1 c) ; C (2 c) ; 5 (D c) ; 5 (E).
– Les matières commerciales ont toujours la cote : 4 233 candidats pour la comptabilité, 2 223 candidats pour Business Studies et 2 746 candidats pour Economics.
– Le nombre de matières que prennent les school candidates mauriciens a beaucoup évolué ces dernières années et atteint aujourd’hui une trentaine ; certaines d’entre elles sont toujours peu connues dans beaucoup d’établissements telles que Thinking skills, Marine Science, Psychology et Law.
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Le GP résiste à “Thinking Skills”
Matière introduite il y a quelque temps seulement, Thinking Skills, comme son nom l’indique clairement, a pour but de développer les aptitudes des jeunes pour réfléchir et pour analyser à partir de sujets de société. En proposant aux collèges cette matière qui existe déjà en Angleterre et dans d’autres pays, le MES avait souhaité qu’elle remplace dans un deuxième temps le General Paper (qui est pris uniquement à Maurice). Il est connu que de nombreux candidats mauriciens apprennent par coeur le contenu des réponses sur des sujets figurant dans des manuels de GP publiés par des enseignants et arrivent difficilement à faire preuve de créativité le jour des examens. Le MES avait alors demandé à Cambridge d’adapter la matière Thinking Skills au contexte mauricien. Malheureusement le conformisme a empêché le développement de cette matière. Au lieu d’être obligatoire comme l’est le GP, Thinking Skills figure à présent parmi les matières au choix au niveau Principal. L’an dernier, il y a eu onze participants à cette matière mais trois candidats seulement y ont réussi. La meilleure performance est le… Grade D, décroché par un seul candidat tandis que les deux autres ont obtenu le Grade E et le Grade “d”.
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Utilisation du “mobile” : Cambridge intraitable
Les 39 cas de “malpractices” pendant le déroulement des derniers examens du HSC, qui sont l’objet d’enquête par Cambridge, sont de diverses natures : plagiat, utilisation du téléphone et/ou d’internet, retard, similitudes dans les course works (travaux pratiques). Six des cas rapportés concernent directement le portable et trois des candidats impliqués ont déjà fait un premier appel auprès de Cambridge. Mais l’organisme anglais est resté ferme sur sa position et l’on apprend que Cambridge « se montre généralement impitoyable » s’agissant du portable et de l’internet car il y va de l’intégrité de ses examens qui sont pris par des candidats d’une cinquantaine de pays à travers le monde.
Il est bon de savoir que dans les cas de “malpractices” enregistrés lors des examens de HSC 2010, Cambridge a pris des mesures disciplinaires à l’encontre de 22 candidats.
A l’ICJM
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L’apprentissage des langues
à la portée du plus grand nombre

Dans le cadre de sa politique de formation destinée au grand public, le Department of Applied Pedagogy de l’Institut Cardinal Jean Margéot (ICJM) a décidé de placer cette année académique 2012-2013 sous le signe de l’apprentissage des langues. C’est ainsi que l’institut démarre bientôt des cours en soirée en anglais, en français et en allemand (niveau I, II et III), destinés au grand public.
La baisse de la qualité des résultats obtenus en anglais et en français aux derniers examens de SC conforte les responsables de l’ICJM dans leur décision d’accorder une importance à la maîtrise des langues internationales. « Nous avons remarqué qu’il y a un grand besoin chez nombre de Mauriciens, y compris parmi les détenteurs du School Certificate et du HSC, d’améliorer leurs compétences à l’oral et à l’écrit en anglais et en français », dit Jimmy Harmon, chef du Department of Applied Pedagogy. « Avec la mondialisation les langues ont un rôle capital sur le marché du travail, qui ne peut que croître en raison de la compétition au plan de l’économie. À l’ICJM nous croyons fermement que l’anglais, le français, l’allemand, le portugais et le malgache sont des langues très importantes pour l’avenir du pays et il importe que les Mauriciens les maîtrisent. Il ne suffit pas de dire que Maurice est bilingue et trilingue, il faut s’assurer de la qualité et des compétences que nous avons dans ces langues », ajoute M. Harmon.
Les cours d’anglais démarrent le 16 février prochain et se dérouleront sur sept soirées. Les organisateurs expliquent que ces evening courses ne visent pas l’obtention d’un diplôme universitaire mais sont destinés à tous ceux qui veulent parfaire leur maîtrise de ces langues dans des situations pratiques. Il s’agit des sessions de perfectionnent à l’oral et à l’écrit et qui comprendront des travaux pratiques et des exposés. Ces cours ne visent pas l’obtention d’un diplôme universitaire mais sont destinés à tous ceux qui veulent parfaire leur maîtrise de ces langues dans des situations pratiques. C’est fort de l’expérience réussie de « Sept soirées en Lang Ek Kiltir Kreol Morisien » organisées par l’ICJM l’an dernier que l’institut a opté à nouveau pour la formule “Sept soirées”. L’apprentissage de la langue malgache figure aussi à l’agenda pour cette année.
Cette démarche de l’ICJM cadre avec sa politique de démocratisation de la formation, que ce soit pour le volet strictement académique ou pour le domaine social.
L’ICJM invite ceux intéressés par ses “evening courses” à consulter son site web (www.icjm-mu.com). L’institut demande une participation financière de Rs 500 seulement pour l’ensemble des sept soirées.

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