Le ministère de l’Éducation a procédé à un remaniement dans trois collèges d’État cette semaine. Cela, alors même qu’un grand exercice de transferts vient d’avoir lieu à la rentrée du deuxième trimestre. Des recteurs élèvent également la voix contre le maintien de l’épouse d’un ministre dans un établissement où elle a passé presque une décennie.
Alors que le deuxième trimestre a démarré, le 28 avril dernier, avec une valse de transferts de recteurs, il y a eu de nouveaux changements dans le secondaire d’État cette semaine, soit trois semaines plus tard. Ainsi, R.Jagessur, qui venait de poser ses valises à la James Burty David SSS, a été de nouveau transféré, cette fois-ci, au Queen Elizabeth College. Cela rappelle le cas de M. Jhureea, qui, en mars dernier, avait quitté le France Boyer de la Giroday SSS pour le collège Royal de Curepipe, et par la suite, un mois et demi plus tard, se retrouve être à nouveau déplacé vers le John Kennedy College…
Dans le sillage de ce nouveau remaniement, la rectrice du Queen Elizabeth College est dorénavant postée à l’Ébène SSS, Boys. Le recteur de ce collège est muté à la James Burty David SSS. Cet exercice est venu provoquer un nouveau malaise chez les recteurs du secondaire d’État. L’un d’eux témoigne : « cette situation fait qu’il y a un manque de stabilité. Comment mettre un plan de travail en place s’il y aura des mutations tous les mois ? », se demande-t-il.
Ce dernier fait ressortir que les recteurs sortent à peine d’une semaine compliquée, avec des instructions « contradictoires » par voie de circulaires, concernant le paiement des frais d’examens. Il souhaite ainsi une stabilité accrue à partir de maintenant, « car nous sommes déjà arrivés presque à la moitié du deuxième trimestre et qu’il faudra bientôt se préparer pour les examens. »
Dans la foulée, ces nouveaux transferts sont venus raviver le mécontentement concernant des « privilèges » allégués à l’épouse d’un ministre qui, elle, n’a pas été inquiétée par les transferts jusqu’ici. Cette dernière serait en poste dans un collège de l’Est depuis presque une décennie. En plus, elle habite la région. Des recteurs se demandent ainsi, s’il y a une politique de deux poids deux mesures : « Sous l’ancien gouvernement, cette dame a eu trois promotions, soit Deputy Rector, Acting Rector, puis Rector, en étant dans le même établissement .» D’après ses détracteurs, sa proximité avec un groupe socioculturel ferait d’elle une « intouchable ».
Ces recteurs sont aussi très critiques de leur syndicat qui, disent-ils, n’a rien fait à ce sujet. « Nous avions beaucoup d’espoir quand le nouveau ministre avait dit qu’il allait apporter des changements dans le système, mais aujourd’hui, nous avons l’impression qu’il ne peut pas agir », s’indigne-t-on, se demandant ainsi pourquoi certains recteurs doivent voyager loin ou être affectés dans des collèges réputés difficiles, alors que d’autres n’ont jamais à faire face à de telles situations.
Dans une lettre faisant part de leurs mécontentements, les recteurs indiquent ainsi : « it is with much hope that we, concerned rectors, are raising our voices and call for action. Nothing short of that will quench the thirst of rectors which have been taken for granted for too long.»
Ces recteurs invitent aussi le ministre Mahend Gungapersad à faire très attention au phénomène « karapat sanz lisien », que ce soit au niveau du ministère ou dans les collèges. Ils précisent : « our goal is not to incite negativity but to promote transparency and justice. »
Ministère de l’Éducation :« Aucun privilège »
Sollicité sur cette affaire, le ministère de l’Éducation a indiqué que la rectrice en question ne bénéficie d’aucun privilège et qu’elle n’a pas fait presque une décennie, comme dénoncé dans ce collège de l’Est. « Elle a été affectée dans ce collège comme Deputy Rector de 2018 à 2023. Ensuite, elle a agi comme Acting Rector dans d’autres établissements. Elle a été promue en 2024 et affectée à nouveau dans ce collège », explique-t-on.
Pour ce qui est de nouveaux changements effectués cette semaine, le ministère explique que pour des raisons internes, il fallait transférer un recteur et dans la foulée, il a fallu procéder à des remplacements. La proximité avec leur lieu de résidence a été prise en considération, fait-on comprendre.
Intercollèges : cacophonie !
Un incident survenu lors de la compétition de tennis de table des intercollèges suscite l’indignation au sein de la communauté scolaire. Lundi dernier, les collèges de la zone 4 étaient en compétition. Chez les filles, seuls deux collèges avaient des représentantes, soit une du Dr Maurice Curé State College et sept du Collège Lorette de Quatre-Bornes (LCQB).
Les filles du LCQB ont remporté les médailles dans les trois catégories au programme. Toutefois, au moment de la remise des prix, il a été annoncé qu’un officier du ministère de l’Éducation venait sur les lieux pour « mettre les points sur les i ». Les indications sont que ce dernier est venu ainsi préciser que le LCQB était disqualifié car le collège s’était enregistré après le deadline pour la compétition. Il a même annoncé que les filles devraient rendre leurs médailles.
Ce qui a provoqué la colère et la déception au niveau du collège. Certains se demandent ainsi pourquoi les organisateurs ont laissé les filles participer à la compétition, pour ensuite leur dire qu’elles n’étaient pas éligibles. LMe programme de cette compétition était prêt depuis le jeudi précédent. « Que faisait donc l’officier du ministère depuis tout ce temps ? N’avait-il pas vu que le LCQB était en compétition ce jour-là ? », se demande-t-on.
Sollicité à ce sujet, l’officier responsable au ministère de l’Éducation maintient sa position dans cette affaire : « Le LCQB a été disqualifié parce que le collège ne s’est pas inscrit.
D’ailleurs, c’était la première compétition à laquelle les filles participaient. »
Quant à savoir pourquoi on a laissé jouer les filles, il a fait comprendre que l’officier sur place n’a pas voulu les renvoyer « pour des raisons humanitaires ». Ce qui laisse perplexe, car c’est encore plus dur de leur demander de rendre les médailles, après avoir sué pour les obtenir. De surcroît, les filles ont également fait preuve de fairplay en attendant la participante du Dr Maurice Curé SC – qui est arrivée avec plus d’une heure de retard.
À ce stade, le collège demeure dans l’attente d’une communication officielle des organisateurs à ce sujet en vue de rendre les médailles.
Par ailleurs, le ministère de l’Éducation a précisé que le LCQB n’a pas été le seul collège à avoir été disqualifié pour non-respect du deadline d’inscription.