Le Joint Negotiating Panel (JNP) menace de déclencher des manifestations devant les villas de luxe à Pointe-D’Esny, Mahébourg et Blue-Blay si Beau Vallon Ltée ne revient pas à la table des négociations pour revoir les conditions de travail des laboureurs et des artisans de la compagnie. Intervenant hier au centre social de Riche-en-Eau, Ashok Subron, porte-parole du JNP, a souligné que l’entreprise en question est actionnaire dans ces villas de luxe.
« Si Beau Vallon Ltée n’est pas en mesure de respecter les droits acquis des travailleurs, il faut qu’elle vienne de l’avant avec un plan de retraite volontaire pour ses employés », fait-il comprendre. Il ajoute qu’au cas où « la compagnie ne voudrait pas aller de l’avant avec de VRS, alors celle-ci devra aligner les conditions de travail des travailleurs de Beau Vallon Ltée sur celles d’Omnicane .»
Ashok Subron explique qu’un dirigeant d’Omnicane siège au conseil d’administration de Beau Vallon Ltée, et qu’à ce titre, « on ne peut pratiquer des conditions de travail moins favorables dans une des deux compagnies ». En outre, les compagnies sucrières sont régies par des certifications internationales. « Si zot pa negosie, nou pou ekrir Bon Sucro et Fair Trade pou fer zot kone dan ki kondision travayer Beau Vallon pe travay », prévient-il.
Il trouve ainsi inadmissibles que les conditions des travailleurs d’Omnicane soient différentes de celles de Beau Vallon Ltée, qui fournit la canne à Omnicane.
« Je dispose de renseignements sur les conditions de travail des entrepreneurs responsables de la coupe de la canne, pour être livrée à Omnicane. Les compagnies qui s’occupent des certifications seront informées de la situation si le deadlock se poursuit dans les négociations », déclare Ashok Subron. Les résidents et propriétaires des villas de luxe seront également informés de ce qui se passe au sein de la compagnie.
Pour Devanand Ramjuttun, autre dirigeant du JNP, les travailleurs de Beau Vallon Ltée se retrouvent dans cette situation après la dissolution de la Mauritius Sugar Producers Association (MSPA) en 2017. « Ce qui fait que les négociations portant sur un nouveau protocole d’accord dans cette industrie doivent se faire sur le plan sectoriel », concède-t-il.
Des négociations visant à améliorer les conditions de travail des travailleurs sont actuellement tenues dans 16 compagnies sucrières. Les pourparlers, bien qu’ayant démarré en 2020, ont été fortement ralentis du fait de la pandémie de Covid-19. « Maintenant, la compagnie Beau Vallon Ltée insiste sur le fait qu’il faut revoir les droits acquis des travailleurs. Zot pe dimann travayer al fer travay mason, plonbie ek poz marb kan pena travay. Mo trouv sa inakaseptab. Akot dinyite travayer », reprend Devanand Ramjuttun.
Il devait souligner que d’après la direction de la compagnie, les travailleurs de la compagnie auront tout seulement droit à la compensation salariale de Rs 1 000 à partir de janvier. Il devait toutefois insister sur le fait que le JNP ne compte pas céder et ira de l’avant avec des actions syndicales si la direction ne revient pas à de meilleurs sentiments. « Nous leur demandons simplement de respecter les droits acquis des travailleurs », lance-t-il en guise d’appel.
