Alors que la réforme du Free Pre-Primary Education Scheme soulève de vives inquiétudes parmi les syndicats et les gestionnaires d’écoles préscolaires, le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, se veut rassurant. Dans une déclaration accordée à Week-End hier, il a affirmé avoir pris en considération les doléances du personnel et des responsables d’écoles, et prévoit d’autres sessions de discussion durant la semaine afin de trouver « une solution commune. »
« J’ai transmis leurs doléances à mes collègues du Conseil des ministres ainsi qu’à l’acting Premier ministre Paul Bérenger, que je remercie d’ailleurs. Nous avons décidé de tout faire pour trouver un terrain d’entente dans l’intérêt de nos enfants », a déclaré le ministre. À cet effet, Mahend Gungapersad a annoncé qu’une série de rencontres aura lieu cette semaine avec les syndicats et les managers d’écoles préscolaires afin de recueillir leurs propositions. « Il s’agit d’une étape cruciale, soit d’écouter ce que les acteurs du secteur ont à nous dire. Il y a eu trop d’abus dans le système d’avant, avec la prolifération d’écoles préscolaires un peu partout. Ce n’était pas idéal pour nos enfants », a-t-il ajouté, espérant que ces discussions aboutiront à une solution commune et équilibrée.
Pour rappel, le gouvernement a annoncé, lors du dernier Budget, une révision du Free Pre-Primary Education Scheme, prévoyant notamment une participation financière des parents. Une mesure qui a immédiatement suscité des réactions de la part de la Confédération des Travailleurs des Secteurs Privé et Public (CTSP), qui a rencontré le ministre cette semaine.
À l’issue de cette réunion, le syndicaliste Reeaz Chuttoo a soutenu que le ministre a avancé que la nouvelle subvention gouvernementale serait fixée à Rs 2 750 par enfant, englobant le salaire du personnel, le loyer et le matériel scolaire. « Selon les règlements de l’Early Childhood Care and Education Authority (ECCEA), pour dix élèves, il faut trois enseignants. Comment les écoles pourront-elles assurer les salaires de trois personnes avec Rs 27 500 et couvrir tous les autres frais ? Cela veut dire que le préscolaire coûtera très cher aux parents », a-t-il expliqué au Mauricien durant la semaine.
Le syndicat craint ainsi une vague de licenciements dans le secteur et une hausse inévitable des coûts pour les familles. Les discussions prévues cette semaine seront donc décisives pour tenter de concilier exigences budgétaires et justice sociale dans un secteur essentiel à la formation des plus jeunes.20
