Sécurité routière : 99 victimes depuis janvier !

Six morts en une semaine

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 Une quarantaine de plus de décès comparé à la même époque l’année dernière

Les piétons (34) et les motocyclistes (30) les plus vulnérables

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Le bilan de décès sur nos routes affiche déjà 99 depuis le début de cette année, une situation alarmante qui suscite l’inquiétude. Récemment, la commission nationale de sécurité routière s’est réunie pour discuter de mesures visant à endiguer la vague d’accidents mortels. Le Premier ministre lui-même a procédé à une campagne de sensibilisation nationale. Force est de constater qu’en dépit des efforts déployés, l’hécatombe continue sur nos routes.

Ils s’appellent Pravesh Dulloo (40 ans), Damien Owen Pascal Bucktowar (25 ans), Yohan Leveillé, (18 ans), Nuvin Kumar Rughoobeer (26 ans), Anishka Pierre (25 ans), et Léonn (un an). Leur point commun : une mort tragique sur nos routes. Le mardi soir, Pravesh Dulloo et Damien Owen Pascal Bucktowar, deux motocyclistes, ont perdu la vie dans une collision à Camp Dalia, Pointe aux Piments. Yohan Leveillé (18 ans), un autre motocycliste, a malheureusement succombé à ses blessures deux jours après un accident survenu le lundi 14 août. Il a heurté un camion sur la route principale de son village, à Montagne-Longue. Nuvin Kumar Rughoobeer est lui décédé à l’hôpital Bruno Cheong de Flacq, succombant à ses blessures causées par un accident survenu dans sa localité. Le véhicule dans lequel se trouvait cet habitant de Sébastopol, qui en a perdu le contrôle, a fini sa course contre un arbre, mettant en évidence les conséquences potentiellement mortelles des accidents de la route.

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Une tragédie particulièrement dévastatrice s’est produite à Pailles dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 août, où Anishka Pierre (25 ans) et son fils Léonn (1 an) ont péri dans un accident. Le pneu arrière droit de la fourgonnette dans laquelle ils se trouvaient aurait éclaté, provoquant une série d’événements catastrophiques. La tête d’Anishka Pierre a violemment heurté un panneau de vitre, tandis que le jeune Léonn a été projeté hors du véhicule avec une violence inimaginable.

Situation alarmante

Ces accidents récents reflètent une situation alarmante concernant la sécurité routière à Maurice. D’ailleurs, pour les huit derniers mois, le bilan est lourd : 99 victimes, soit 38 de plus qu’à la même époque l’année dernière. Selon les données enregistrées à la police, des 94 accidents fatals enregistrés depuis le début de l’année, la route a en effet fait 99 victimes, soit 87 hommes et 12 femmes. Ce sont les piétons (34) et les motocyclistes (37, dont 7 passagers en croupe) qui sont les plus vulnérables. L’année dernière, pour la même période, allant du 1er janvier au 19 août, la route avait fait 61 victimes lors de 58 accidents fatals. Encore une fois, les piétons (21) et les motocyclistes (32, dont 5 passagers en croupe) figuraient en tête de liste.

Au centre de l’hécatombe qui persiste sur nos routes, outre la vulnérabilité des piétons et motocyclistes, il est à noter que ce sont principalement ceux dans la tranche de 26 à 50 ans qui sont les plus vulnérables. Ces huit derniers mois, on recense 35 victimes d’accidents fatals. Les jeunes dans la tranche de 16 à 25 ans suivent de près, avec un total à ce jour de 25 victimes. Les personnes âgées entre 51 et 59 sne sont pas mieux lottis avec un total de 21 morts à ce jour.

La sensibilisation pour briser la spirale infernale

Cette augmentation choquante de 60% dans le nombre de décès sur les routes comparé à l’année dernière dépeint une situation critique qui ne peut être ignorée. En effet, malgré la campagne nationale de sensibilisation à la sécurité routière lancée par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, il y a deux semaines, les statistiques implacables témoignent d’une réalité troublante : Maurice est confrontée à une crise persistante de sécurité routière. La campagne de sensibilisation, bien que noble dans son intention, n’a pas réussi à briser la spirale infernale des tragédies routières. La situation ne fait qu’empirer, laissant présager que les appels à la vigilance et à la précaution restent largement lettre morte. Sachant que les facteurs contributifs sont multiples — conduite sous l’influence de l’alcool ou de la drogue, excès de vitesse, non-respect flagrant du Code de la route et comportements irresponsables, sans compter les infrastructures routières inadéquate —, les chiffres cruels des accidents routiers constituent un cri d’alarme que le pays ne peut plus ignorer. Les appels à la prudence doivent être renforcés par des actions tangibles, surtout à travers une approche collective, impliquant le gouvernement, les organisations civiles, le secteur privé et la population, nécessaires pour inverser cette tendance tragique et construire une voie où les routes de l’île ne seront plus marquées par des drames incessants.

 

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