Série de problèmes à l’aéroport : Air Mauritius en plein dans les nuages

Air Mauritius fait actuellement face à une mauvaise passe en raison d’une série de problèmes majeurs qui ont plongé la compagnie aérienne nationale dans une situation critique. Les défis logistiques et opérationnels rencontrés ces dernières semaines mettent en évidence les nombreux obstacles auxquels la compagnie est confrontée. La compagnie aérienne est en plein dans les nuages.

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Les problèmes auxquels fait face la compagnie aérienne nationale étaient déjà existentiels avec les pannes à répétition des avions, ce qui avait contraint la direction de MK à venir s’expliquer publiquement et à présenter ses excuses. Cependant, à la suite du passage du cyclone tropical Belal à Maurice, le Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport a été fermé pour des raisons de sécurité, provoquant une pagaille à la réouverture du terminal de départ et dans l’organisation des vols.

Des centaines de passagers, principalement des Réunionnais et des Australiens bloqués, ont manifesté leur vive colère face aux retards et surtout au manque d’informations d’Air Mauritius, qui devra faire des efforts considérables dans ce domaine aussi bien à l’adresse des passagers que de son personnel. Il ne suffit pas de présenter ad vitam æternam des excuses, il faut simplement que tout soit fait dans les règles de l’art.

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La compagnie a été contrainte de déprogrammer ou retarder des vols vers la plupart de ses destinations, notamment l’Inde, l’Afrique du Sud, La Réunion et l’Australie, révélant des défis logistiques imprévus et insurmontables pour une compagnie qui ne compte que douze avions, surtout en cette période de pointe où elle comptait faire carton plein, mais qui a finalement pesé lourd sur sa réputation et sa fiabilité.

Besoin Urgent de Wet-Lease

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Pour pallier ces problèmes opérationnels étendus, la compagnie s’est mise à la recherche en urgence d’un avion gros porteur en wet-lease pour compenser l’immobilisation non-programmée de deux de ses avions. Conséquemment, des retards massifs et des annulations ont touché plus de la moitié des vols programmés depuis fin décembre, affectant plus de 10 000 passagers. L’existence d’informations troublantes sur le décollage d’un vol pour Perth 42 minutes après la fermeture de l’aéroport, soulevant des questions cruciales sur la sécurité des opérations, illustre l’énorme problématique pesant sur les épaules du management actuel pour faire partir et revenir à tout prix les avions à temps.

Le management actuel, au plus haut niveau de la pyramide, n’est pas exempt de tout reproche après s’être vanté des premiers résultats positifs. Ils payent incontestablement un manque de prévision, mais il faut reconnaître les mauvaises décisions prises par des administrateurs aux connaissances limitées en industrie aérienne, mais visiblement très à l’aise en termes financiers qui ont vendu ou bradé des avions qui aujourd’hui vaudraient leur pesant d’or.

Annulations massives et backlog de passagers

Toutes les destinations variées, comprenant La Réunion, Rodrigues, Antananarivo, Londres-Gatwick, Paris-CDG, Genève, Delhi, Mumbai, Johannesburg, Kuala Lumpur, ont été impactées à un moment ou à un autre par les annulations de vols ou les retards accumulés. La gestion de cette situation complexe nécessitait une coordination à toute épreuve pour réaffecter les vols et gérer le backlog de passagers tant à l’aller qu’au retour. Cependant, le temps, la météo, les pannes techniques et la colère des passagers à l’aéroport ont contraint les décideurs à parer au plus pressé plutôt qu’imposer une logique opérationnelle et commerciale.

Pour remédier à la situation critique, Air Mauritius a déployé des efforts considérables, bien qu’en retard. La compagnie a multiplié les vols en direction de La Réunion pour rapatrier les passagers bloqués à Maurice.

Les efforts déployés par Air Mauritius

Cependant, ce choix a multiplié les incertitudes persistantes quant à la régularité des départs, notamment des vols vers l’Australie, l’Inde et l’Afrique du Sud. Il est heureux que le personnel à terre et navigant, qui ont aussi été la proie de la colère et de la pagaille généralisée, aient soutenu le management pour que tous les vols décollent, alors même que cette direction continue à ignorer une demande légitime de reprise de dialogue. Y a-t-il quelqu’un dans cette compagnie capable de restaurer des relations industrielles normales avec le personnel navigant notamment, celui qui ramène le sourire aux passagers en colère ou encaisse en silence leur frustration pour le bien de la compagnie aérienne ?

Au final, la série de problèmes rencontrés par Air Mauritius souligne des faiblesses opérationnelles, logistiques et de communication. La compagnie doit relever des défis complexes, de la gestion des crises climatiques à la planification opérationnelle, en passant par la maintenance de sa flotte sans oublier des relations industrielles normalisées avec ses employés. La réputation d’Air Mauritius est mise à l’épreuve, exigeant une réponse rapide et efficace pour restaurer la confiance des passagers et assurer la pérennité de la compagnie aérienne nationale.

Désordre dans la planification des vols et chaos à l’aéroport — Démission des responsables de la pagaille à Air Mauritius demandée par l’AMCCA

L’Association du Personnel Navigant d’Air Mauritius (AMCCA) a brisé le silence qui prévalait pendant les perturbations massives des vols, les retards et les annulations, ainsi que le chaos des passagers bloqués à l’aéroport. L’AMCCA exprime avec véhémence ses inquiétudes face à la dégradation des conditions de travail et à l’environnement chaotique au sein d’Air Mauritius Ltd (MK). Le syndicat demande avec insistance la démission des responsables du chaos et appelle à une réforme urgente de l’environnement de travail pour garantir la sécurité du personnel et des passagers.

Selon l’AMCCA, la situation actuelle ne résulte pas uniquement des conséquences du cyclone Belal, mais révèle un schéma continu de gestion déficiente, un manque de prise de décision opportune et un dialogue insuffisant avec le personnel de la part de la direction. Le syndicat estime que ceux qui ont contribué au chaos chez Air Mauritius devraient assumer leurs responsabilités en démissionnant.

L’AMCCA dénonce également l’absence de communication efficace de la part de la direction envers les passagers et le personnel, alimentant ainsi une frustration croissante des deux côtés.

La situation, jugée « contre-productive pour abaisser la tension dans une atmosphère déjà stressante », a entraîné des comportements inappropriés des passagers, mettant en danger le personnel et créant un environnement de travail non sécuritaire.

En remontant à 2023, l’AMCCA révèle avoir régulièrement alerté la direction sur les problèmes persistants, proposant des solutions pour soulager le personnel de cabine et améliorer les opérations de MK. Cependant, la direction n’a montré aucun signe d’engagement constructif.

Le syndicat souligne également les préoccupations majeures concernant la sécurité au travail dans cet environnement tendu, pointant du doigt le manque de proactivité des responsables d’Air Mauritius et l’absence d’un plan de contingence pour gérer les débordements humains.

En conclusion, l’AMCCA salue les efforts exceptionnels de ses membres qui, malgré des conditions de travail en sous-effectif pendant la haute saison, ont renoncé à leurs jours de repos pour assurer le bon fonctionnement des vols. Cependant, le syndicat insiste sur la nécessité d’une action immédiate pour restaurer des conditions de travail sûres et assurer la pérennité d’Air Mauritius.

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