Une centaine d’employés mauriciens et étrangers de Star Knitwear Ltd a fait le déplacement, hier, au ministère du Travail pour formuler des propositions dans le cadre de leur éventuel licenciement. Les travailleurs mauriciens souhaitent que leurs indemnisations soient équivalentes à trois mois de salaire par année de service et non pas 15 jours comme stipulé par la loi. Les travailleurs étrangers demandent de leur côté leurs billets d’avion pour retourner au plus vite dans leurs pays car les membres de leur famille sont inquiets de la situation qui prévaut à l’usine.
Accompagnés de leur négociateur syndical, les travailleurs étrangers affirment qu’ils n’ont pas de visibilité quant à l’avenir à Maurice. D’une part, ils affirment qu’ils n’ont pas encore obtenu leurs lettres de transfert pour travailler dans une autre usine et d’autre part, la situation, disent-ils, laisse à désirer dans leurs dortoirs. Ils affirment que la fourniture d’eau et d’électricité est irrégulière et éprouvent parfois des difficultés à se nourrir. Ce qui fait que des organisations non gouvernementales interviennent de temps en temps pour les approvisionner en ce sens.
Le négociateur du groupe d’employés de Star Knitwear Ltd, Fayzal Ally-Beegun, a déclaré, hier, qu’avec la cherté du coût de la vie, des indemnisations équivalentes à 15 jours par année de service ne sont pas raisonnables. C’est pourquoi le ministre du Travail, Reza Uteem, doit changer cette formule, a-t-il dit. Cela, avant d’affirmer qu’il avait l’intention d’écrire une lettre au Premier ministre, Navin Ramgoolam, pour lui demander d’intervenir afin de rayer les dettes de Star Knitwear Ltd auprès du Central Electricity Board et de la Maubank.
Pour lui, les actifs de la compagnie auraient dû être vendus rapidement pour que les travailleurs puissent toucher rapidement leurs indemnités de licenciement. Pour l’heure, dit-il, les travailleurs de la compagnie bénéficient d’une allocation. Le négociateur a aussi fait ressortir que les procédures de leur transfert dans d’autres secteurs doivent s’accélérer. Il a mis en exergue que plusieurs opérateurs économiques locaux ont pris contact avec lui pour organiser leur transfert, mais en l’absence d’une lettre officielle de l’administrateur de Star Knitwear Ltd les choses n’avancent pas.
Fayzal Ally-Beegun a affirmé que les travailleurs étrangers souhaitant retourner dans leurs pays ont décidé d’accorder un délai de huit jours à l’administrateur de Star Knitwear pour leur remettre leurs billets d’avion, faute de quoi ils se proposent de descendre dans les rues de Port-Louis pour un sit-in devant la Victoria House, siège du ministère du Travail à Port-Louis.
« Ces pauvres étrangers originaires de l’Inde, du Sri Lanka et du Bangladesh ne pensaient pas qu’ils se seraient retrouvés dans une si mauvaise passe en venant travailler à Maurice, ils ont quitté leurs familles pour venir à Maurice en croyant qu’ils allaient enfin subvenir à leurs besoins. Mais maintenant ils doivent mendier pour la nourriture et vivre dans des conditions qui laissent à désirer. Ce n’est pas juste », déclare Fayzal Ally-Beegun.
STAR KNITWEAR
« Le rapatriement de certains travailleurs prend du temps »
Le ministre du Travail dit comprendre l’impatience de certains employés de l’usine Star Knitwear, qui souhaitent avoir un éclairage sur leur sort. « Je souligne qu’il y a eu un accord devant le Redundancy Board entre les représentants des travailleurs et le Receiver Manager, concernant la compensation qui doit être payée», dit-il.
Reza Uteem avance que tout est fait pour faciliter le transfert de certains employés qui souhaitent exercer ailleurs. Concernant ceux qui souhaitent retourner dans leur pays natal, il concède que le processus prend du temps. « Le Receiver Manager a fait comprendre qu’il n’y a pas assez de fonds pour régler les dépenses liées au retour des employés qui souhaitent partir », confirme-t-il, indiquant que des discussions se poursuivent pour voir si l’État pourrait prendre en charge les frais de rapatriement.