Le dernier rapport sur l’environnement de Statistics Mauritius démontre que les produits chimiques sont toujours utilisés de manière intensive, pour ne pas dire abusive, dans l’agriculture à Maurice. Cela, en dépit des effets négatifs sur la santé et sur l’environnement. À titre d’exemple, l’importation de pesticides a augmenté par 50,8% en un an, soit de 2023 à 2024, et celle des fertilisants de 9,1%.
Maurice compte 15 hectares de forêts en plus sur la période 2023 à 2024. C’est ce que dévoilent les Environment Statistics, publiées la semaine dernière. La surface forestière est ainsi passée de 41 997 hectares à 42 012 hectares. Cette reforestation a été notée particulièrement sur des terrains appartenant à l’État et sur les Pas Géométriques. Sur les 42 012 hectares de forêts, 22 012 hectares sont des terrains de l’État et 20 000 hectares sont des terrains privés.
Dans le secteur agricole, les terres sous culture de canne ont régressé de 35 863 hectares en 2023 à 34 759 hectares en 2024. Conséquemment, la production de sucre a également accusé une baisse de 5,6%, passant de 238 854 tonnes en 2023 à 225 547 tonnes en 2024.
En revanche, la surface sous production sous culture vivrière a progressé de 9 211 hectares en 2023 à 9 585 hectares en 2024. Soit une hausse de 4,1%. Ce qui a mené également à une hausse de l’ordre de 8,3% dans la production, pour la même période.
Concernant la culture du thé, une légère baisse a été enregistrée en 2023 et 2024. La production de feuilles vertes est passée de 6 712 à 6 018 tonnes, en dépit du fait que la surface cultivée a augmenté de 623 à 627 hectares.
Les statistiques démontrent également qu’en dépit des effets néfastes sur l’environnement et la santé, il y a toujours une utilisation intensive des produits chimiques dans l’agriculture mauricienne. À titre d’exemple, l’importation de fertilisants a augmenté par 9,1%, passant de 24 445 tonnes à 26 673 tonnes. L’importation des pesticides a, elle, augmenté par 50,8%. Soit de 2 368 tonnes à 3 572 tonnes de 2023 à 2024. L’utilisation intensive de produits chimiques dans l’agriculture affecte les nappes souterraines et les rivières.
Qualité de l’air
S’agissant de la qualité de l’air, l’émission de gaz à effet de serre a connu une hausse 2,4% en un an. Le secteur le plus polluant demeure celui de l’énergie, avec 78,3% des émissions, suivi du secteur des déchets, avec 11,8%. Le secteur industriel est à 8,7% et l’agriculture est à 1,2%. Le dioxide de carbone représente la plus haute émission, soit 78%, suivi du méthane, 12,3%. La hausse de 15 hectares de surface forestière a permis d’absorber 2,5% des émissions carbone.
La dépendance du secteur énergétique sur les énergies fossiles est la principale raison de l’augmentation des gaz à effet de serre. En 2024, la production à partir d’énergies renouvelables représentait seulement 9,1%, tandis que les énergies fossiles représentaient 90,9%. Ce qui représente une baisse de 2,4% dans l’utilisation des énergies renouvelables,en 2024. La production à partir de la bagasse a chuté par 6,1%. Le biogaz a connu une baisse de 27,3%. Ce qui a impacté le taux global, en dépit d’une hausse dans les autres sources, comme les énergies solaires (+19,5%) et éoliennes (+71,4%).
L’importation d’huile lourde a augmenté de 5,8% de 2023 à 2024. Celle du charbon a augmenté par 19,3%. La production d’électricité a augmenté par 4,7% pour la même période. Soulignons qu’en dépit de la baisse de 2,4% dans l’utilisation des sources renouvelables, la production a augmenté par 8,2%. La production à partir du charbon a progressé de 22%.
En gros, la production d’énergie à partir du charbon occupe la première place dans la production globale en 2024, soit 54,2%. Les produits pétroliers suivent derrière avec 33% et la bagasse, 12,6%. Une situation expliquée par une chute de 6,2% de la bagasse.
Concernant la gestion des déchets, en 2024, il y a eu une baisse de 7,9% dans la quantité de déchets à Mare-Chicose par rapport à 2023. Soit de 541 141 tonnes à 498 309 tonnes.
En 2024, 36 permis EIA ont été émis par le ministère de l’Environnement. Parmi, 11 concernent la conversion de terrains en morcellements résidentiels. Cinq permis ont été émis pour des projets photovoltaïques et quatre autres pour des hôtels ou travaux autour des hôtels. Il y a eu trois permis EIA pour des projets IRS/PDS/Smart City. Deux autres ont été octroyés pour des travaux dans le port. Un pour un projet industriel. Les 10 restants concernent des projets divers non spécifiés.