Le Deputy Prime Minister et ministre du Tourisme, Steven Obeegadoo, qui se trouve actuellement à Londres, participant au World Travel Market, qui réunit les professionnels du voyage et du tourisme, affirme, dans une interview accordée à la BBC World en ce début de semaine que l’industrie touristique mauricienne retrouvera son niveau pré-Covid au début de l’année prochaine.
« Maurice est une destination spéciale, connue pour sa beauté naturelle et ses lagons, l’excellence qui caractérise l’industrie hôtelière, ainsi que sa population multiculturelle et éduquée connue pour son sens de l’accueil. Plus important, nous croyons que nous avons tiré des leçons en termes de résilience et de flexibilité. Nous voulons développer une industrie touristique plus verte en diversifiant le produit afin de mettre l’accent sur des possibilités autres que le soleil, la mer et les plages. Nous développons également le tourisme culturel », déclare Steven Obeegadoo. Il se dit confiant que début 2023, « l’industrie touristique mauricienne retrouvera le niveau pré-Covid ».
Il a également fait le constat que les touristes résident plus longtemps et dépensent plus. « We are very alive to the challenges and risk lying further ahead », a-t-il lancé, ajoutant que le « Covid nous a enseigné à être résilient et plus flexible pour anticiper le pire et se préparer à reconstruire mieux », dit-il.
Interrogé au sujet des effets du changement climatique à Maurice, alors que cette question est au coeur des discussions à la COP 27, qui se tient actuellement à Charm el-Cheikh, en Égypte, Steven Obeegadoo rappellera que « Maurice est une République comprenant un certain nombre d’îles » et que « le réchauffement climatique signifie la montée des eaux . De ce point de vue, nous sommes directement affectés. Ce qui fait que les décisions qui seront prises à la COP 27 seront d’une très grande importance pour Maurice. C’est la raison pour laquelle Maurice a lancé le projet d’île durable, qui est mis en place avec l’aide de partenaires internationaux afin de sensibiliser la population concernant le changement climatique. »
Le ministre du Tourisme explique ainsi qu’à Maurice, l’utilisation du plastique est interdite et que des mesures sont prises pour protéger dans la mesure du possible, de la montée des eaux. « We are living in challenging times », lance-t-il.
Il a également rappelé que pendant la pandémie de Covid, l’industrie touristique était à l’arrêt complet durant 20 mois en raison de deux confinements et de la fermeture des frontières. Ce qui avait entraîné, dit-il, « une des pires récessions que Maurice ait connue, avec une contraction économique de 15% ».
Maurice a toutefois l’avantage d’être une destination touristique très demandée, selon lui. Tout en rappelant qu’en temps normal, l’île, qui a une population de 1,3 million d’habitants, accueille 1,4 million de touristes. Mais du fait du Covid-19, « cela a eu un impact terrible sur la situation économique du pays. »
« Après la réouverture des frontières, nous avons enregistré une croissance régulière. En octobre, nous avons connu une reprise de 90%, et nous ne sommes pas loin de la situation où on se trouvait en 2019 », soutient-il, citant le cas des touristes anglais, plus nombreux actuellement qu’en 2019, avant la pandémie.
« Les autorités avent bien que le pays doit être plus vert. Nous sommes très attentifs à ce que disent les touristes ainsi que la population locale. Nous discutons avec les compagnies d’aviation, souhaitant que le carburant utilisé soit moins polluant et affecte moins l’environnement. Nous ne voulons pas que les activités touristiques viennent s’ajouter à l’empreinte carbone », devait-il conclure.