Sur la plage de Blue-Bay : Silence, on pollue le soir !

Les serial fêtards à l’œuvre

Les comportements indignes sur les plages mauriciennes ne risquent pas de disparaître de sitôt. Elles se sont amplifiées malgré le durcissement des dispositions relatives à l’Environment Protection Act. On reste bouche bée devant ces tas de déchets éparpillés çà et là sur le sable de la plage de Blue-Bay devenue une vraie poubelle à ciel ouvert. Ce triste spectacle dévoile ce que des fêtards nocturnes ont consommé : canettes de bière, restes de nourriture, bouteilles, sachets de snacks vides, etc. On croirait qu’une horde de sauvages serait passée par là ! « C’est la même rengaine tous les jours », pestent les habitants et les promeneurs qui ont à maintes reprises tiré la sonnette d’alarme sur la recrudescence de ces actes d’incivilité en interpellant les élus du village et la Police de l’Environnement. En vain.

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Blue-Bay reste fidèle à son nom en offrant une eau émeraude incroyable de beauté, une plage de sable blanc entourée par de grands filaos. Ce n’est pas pour rien qu’elle s’est frayé un chemin parmi les 20 plus belles plages du monde, selon un classement de National Geographic en 2021. Or, une sombre tache ternit ce reluisant tableau depuis quelques années : le je-m’en-foutisme des pollueurs patentés qui semblent ne plus avoir de limites si on se fie aux images glaçantes qu’on s’est procurées cette semaine montrant la plage, menacée par des changements négatifs induits par l’homme, regorgeant de déchets des plus surprenants, voire écœurants. Ce genre de délits face auxquels certains habitants du village et des amoureux de la nature mènent une lutte sans relâche se déroule la nuit jusqu’aux petites heures du matin.


Les protestataires déplorent que les lieux soient transformés en « poubelle à ciel ouvert, en toilettes publiques, en aire de barbecue, de beuverie et de camping sauvage. » En postant des photos, les unes plus choquantes que les autres, sur les réseaux sociaux, ils pensaient pouvoir créer un sursaut d’orgueil du côté des autorités. Il n’en est rien. « C’est hallucinant ce qui se passe dans notre pays. Les politiques se fixent comme objectif d’attirer le million de touristes pour booster l’économie, mais parallèlement, ils font l’autruche face à ces actes sauvages qui ternissent cette belle carte postale », souligne un riverain. Non loin de là, on constate des dépôts multiples. Ces actes d’incivilité qui émaillent la plage concernent l’amoncellement de cendres de barbecue. Charbon, papiers et graisse sont souvent laissés sur le sable. Et les odeurs de fumée incommodent les promeneurs.

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« Il est grand temps de réglementer ce genre de pratiques parce que le bon sens ne prend pas le dessus », soutient un promeneur. Ces tas de nourritures laissés sur place font que les chiens errants se sont emparés des lieux. Les riverains s’offusquent aussi qu’au soir du réveillon, des gens ont fait fi des lois en faisant crépiter des pétards et des feux d’artifice sur la plage en laissant leurs débris sur place. Allumer des pétards et autres feux d’artifice à la plage n’est-il interdit par la loi promulguée en 2018 ?

Convention Ramsar
Nul besoin d’épiloguer sur les conséquences néfastes que provoque ce large éventail de déchets sur les écosystèmes marins déjà ébranlés par les va-et-vient constants des bateaux qui offrent des excursions. La pilule est d’autant plus dure à avaler pour les amoureux de la nature que le parc marin de Blue Bay figure depuis plus de dix ans dans la Convention Ramsar, qui répertorie la liste de sites menacés à travers le monde par des changements négatifs induits par l’homme ayant eu lieu, se produisant ou sont susceptibles de se produire. « Ena dirizan politik pe tap lestoma parski zot pe betonn partou. Que font-ils concrètement pour protéger l’environnement et punir les coupables ? Que font-ils pour que nos villages et zones côtières gardent ou retrouvent leur cachet historique ? Nada. Zot inn fini blie Wakashio. Nou, nou pa’nn blie », s’insurge un riverain.

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Les promeneurs qui y viennent en grand nombre pour admirer la beauté des paysages et évoluer sans artifice dans des conditions exigeantes pour le corps et l’esprit ne baissent pas les bras pour autant et comptent bien faire feu de tout bois pour que cessent ces actes d’incivilité. À noter qu’il est possible de dénoncer tout individu commettant ces actes répréhensibles en communiquant au 5250 5151 avec les officiers de la Police de l’Environnement sur leur groupe WhatsApp, photos et vidéos à l’appui. Ceux surpris en train de se débarrasser de déchets domestiques ou commerciaux, de débris de construction, de meubles de maison dans la nature, un lieu public, un cours d’eau et sur un terrain abandonné sont passibles d’une amende de Rs 25 000.

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