Le négociateur syndical de la Federation of Civil Service and Other Unions (FCSOU), Narendranath Gopee, prévient. Si la Banque de Maurice ne revient pas à de meilleurs sentiments d’ici à vendredi, une manifestation sera organisée devant le siège de la Bank of Mauritius Tower à Port-Louis et une campagne sera enclenchée au niveau de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Il faisait allusion à la suspension du président de la Banque of Mauritius Employees Union (BOMEU), Chidanand Rughoobur.
S’adressant à la presse, hier, en présence du président de la FCSOU, le Dr Vinesh Sewsurn et le président de la BOMEU, Narendranath Gopee souligne que ce qui se passe à la Banque de Maurice s’apparente au précédent de 2021 à la suite d’un litige sur des négociations collectives, cas qui avait été rapporté par la FCSOU auprès de l’Employment Rights Tribunal. La Banque de Maurice contestait la reconnaissance dudit syndicat.
Avec l’arrivée du nouveau gouvernement maintenant, la BOMEU a relancé l’idée de cette reconnaissance syndicale auprès de la direction. Narendranath Gopee avance que cette démarche avait bénéficié du soutien de l’ancien No 2, Gerard Sanspeur. Or, tout juste après, la Banque de Maurice a commencé à réclamer d’autres documents pour justifier cette reconnaissance syndicale. Pour lui, la direction de la Banque Centrale ne veut pas de syndicat car elle a peur que des choses s’étalent au grand jour.
La Banque de Maurice a profité d’un démêlé personnel entre le président de la BOMEU et la police qui l’accuse du délit provisoire de Rogue and Vagabond pour s’en prendre au président de la BOMEU. « C’est un terme colonial qui a été utilisé à son encontre parce qu’il a élevé la voix avec des officiels de police. Il est passé en Cour et il a été libéré et il a informé la Banque Centrale de cette affaire le 14 juillet dernier. Vingt-cinq jours après, la BOM dit qu’il n’a pas informé l’institution. Cette manière de faire de la Banque est illégale », dénonce Narendranath Gopee.
« Le comité disciplinaire que la BOM se propose de mettre sur pied n’est qu’une façade pour licencier le président du syndicat, une façon connue pour licencier des employés dans les corps paraétatiques et le secteur privé. La loi du travail contient des faiblesses qui ne protègent pas les salariés et encore moins les syndicalistes. C’est pourquoi il y a souvent la confusion entre un employé et un syndicaliste. Pour qu’il n’y ait pas de syndicalistes à la BOM, on veut tout simplement étêter la BOMEU. Il y a une machination de la BOM pour gâcher la réputation du président du syndicat, que ce soit sur le plan interne et externe. Comment se fait-il qu’une affaire personnelle prenne autant d’ampleur ? La BOM prend cette petite affaire pour l’internationaliser sur son website. Le gouverneur de la BOM, Rama Sithahen, a une part de responsabilité dans le dénigrement de la réputation de la BOM. Il aurait dû empêcher cela », avance Narendranath Gopee, qui a aussi fait état de sa rencontre avec le ministre du Travail, Reza Uteem. Ce dernier a demandé à Banque de Maurice de ressaisir dans ce litige sur le plan des relations industrielles d’ici à vendredi.