Technologie informatique : 4 000 éducateurs initiés et formés à l’utilisation de l’IA

• Le ministre Gungapersad : « La technologie dans l’enseignement ne servira pas à grand-chose si nous n’y mettons pas du cœur »

- Publicité -

L’Institute of Technical Education and Technology (ITET), en collaboration avec le ministère de l’Éducation, organise en ce moment, une formation à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans l’éducation. Huit sessions sont prévues et 4 000 éducateurs concernés. Lors du coup d’envoi, hier, le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad a mis en avant le potentiel de l’IA et la nécessité de se doter des compétences nécessaires en vue de la maîtriser. Il a aussi évoqué l’importance de la touche humaine.

Le MGI, à Moka, a accueilli un atelier de travail, hier, sur le thème Embracing Artificial Intelligence and Technological Change in Education. Destinée aux éducateurs, cette formation vise à développer les compétences nécessaires pour l’utilisation de l’IA dans l’éducation, tout en se penchant sur l’aspect éthique. Procédant à l’ouverture de cette session, le ministre a situé l’importance de l’IA dans la société moderne. « Nous ne pouvons faire abstraction de l’intelligence artificielle de nos jours. J’ai participé récemment à un sommet de l’UNESCO sur ce thème. Nous avons passé en revue comment nous pouvons exploiter le potentiel de l’IA dans l’éducation. Certains pays comme le Singapour, le Japon, l’Allemagne et la Grande-Bretagne sont très avancés dans ce domaine », fait-il ressortir.

- Publicité -

Après avoir écouté les ministres de l’Éducation de ces pays expliquer comment ils utilisaient l’IA et quels étaient les bénéfices pour leurs élèves, Mahend Gungapersad a dit s’être posé des questions quant à son introduction dans le système d’éducation à Maurice. « Il s’agit de nos enfants et nous devons préparer leur avenir aujourd’hui. Toutefois, l’utilisation de l’IA doit se faire avec une touche humaine. L’enseignement ne peut être mécanique. La technologie dans l’éducation ne servira pas à grand-chose si nous n’y mettons pas du cœur », prévient-il.

Il a ainsi regretté que certains soient tentés de faire du Copy Paste, s’engageant dans la voie de la facilité. « Moi-même j’ai déjà été approché par des personnes qui voulaient que j’écrive leur dissertation, mais je n’en suis nullement à l’aise. C’est plus valorisant quand vous recevez votre diplôme selon vos mérites. » Il s’est appesanti sur la dimension de l’utilisation éthique de l’IA.

- Advertisement -

Il a partagé une anecdote où dans un collège des élèves avaient caché le cahier de leur enseignant. « Celui-ci a été incapable de faire la classe par la suite, car il se contentait de se référer à son cahier », dit-il. Parlant d’une expérience vécue à l’université, il a raconté que son chargé de cours lui demandait de déchirer ses notes après chaque classe. « Un jour je lui ai demandé quelle en était la raison ? Il m’a répondu que s’il gardait les notes il n’allait plus en faire d’autres. J’ai appris cette leçon. Préparer les notes est un exercice créatif », concède-t-il.

Le ministre a ainsi invité les enseignants à s’investir et à utiliser pleinement leurs compétences au service de leurs élèves. « Il y a des personnes qui cumulent des certificats, mais c’est lorsqu’elles parlent que vous savez véritablement qui elles sont. De même, et je regrette d’avoir à le dire, il y a peu d’enseignants qui utilisent leur potentiel intellectuel dans leur travail », ajoute-t-il.

Par ailleurs, Mahend Gungapersad a salué l’initiative de l’ITET visant à équiper les enseignants des compétences nécessaires pour l’utilisation de l’IA. Il a estimé important de se donner les moyens de s’adapter aux nouvelles réalités pour l’avenir de nos enfants. Le ministre a établi un parallèle avec la situation au cours de la pandémie de COVID-19 où les enseignants n’étaient pas préparés à assurer des cours en ligne. « Nous n’avons pas un système parfait mais nous travaillons pour l’améliorer », promeut-il.

Dans ce contexte, il a tenu à assurer que le Blue Print sera dévoilé très bientôt et que les consultations vont se poursuivre avec les partenaires. Il a également mis en avant le projet pilote en partenariat avec Mauritius Telecom, MyT GPT. « Les élèves auront un assistant virtuel pour les aider à avancer à leur rythme », indique-t-il. Il précise que l’IA ne remplacera pas l’enseignant, mais qu’il s’agit d’un outil permettant d’explorer de nouvelles approches. « Beaucoup se préoccupent du taux de réussite ou du nombre de lauréats, mais il faut aussi penser à ceux qui ont des difficultés », a-t-il fait ressortir.

La formation se poursuivra jusqu’au 11 décembre. Huit sessions regroupant 4 000 éducateurs sont prévues. Les recteurs, leurs adjoints, les chefs de départements, les maîtres d’école, les éducateurs, les ICT Support Officers, ainsi que les responsables des institutions comme le MITD et l’ITET, sont concernés.

Partage d’expérience

Narysha Sungalee et Visaken Murden de l’ITET sont deux des Resource Persons pour cette formation sur l’IA dans le domaine de l’éducation. Ils expliquent qu’ils l’utilisent déjà et qu’ils ont voulu partager l’expérience avec les éducateurs. « Avec la pandémie de Covid-19, les enseignants ont été appelés à faire du Online Teaching. Ils n’ont pas eu le temps d’être formés pour cela. Aujourd’hui, avec l’IA, il y a de nouvelles opportunités. C’est pour cela que nous avons voulu en profiter pour partager avec eux, ce que nous pratiquons déjà », disent-ils.

Lors de l’atelier, les participants ont été exposés aux différentes plateformes de l’IA, qui peuvent être utilisées dans l’éducation. « Il y a eu aussi des discussions. Les participants ont exprimé leurs appréhensions par rapport à l’utilisation de l’IA comme outil éducatif. »
L’éthique était également au programme, pour sensibiliser sur une utilisation responsable de l’IA. « Les élèves l’utilisent déjà pour les devoirs. Nous voulons que les enseignants soient aussi équipés. Cela ne veut pas dire que l’IA va remplacer les profs ou que les élèves ne seront pas encouragés à faire des efforts. Il est question de montrer une manière convenable de l’utiliser dans l’éducation. »

Comité d’enquête sur le New Educational College

Le ministère de l’Éducation a institué un Committee of Enquiry pour enquêter sur des allégations d’abus au New Educational College de Bel-Air. Celui-ci sera présidé par Me Arassen Kallee, qui avait également présidé un comité similaire sur le Mauritius College.

Ancien membre du MSM, Arassen Kallee a démissionné en 2022, pour intégrer le Rassemblement Mauricien. Les autres membres du comité sont trois officiers du ministère de l’Éducation, à savoir, Rajiv Kumar Aukhojee, Akshaye Kumar Jeewoolall et A. Rama.
Les attributions sont les suivantes : mener une enquête en profondeur au sujet des allégations de Mismanagement du collège ; identifier la racine des relations industrielles tendues ; enquêter sur des allégations de harcèlement contre des élèves et des renvois injustifiés ; enquêter sur l’utilisation des fonds déboursés par la PSEA ; évaluer le rôle et les responsabilités des assesseurs de la PSEA dans ce collège ; et faire des recommandations appropriées sur la marche à suivre, suivant les conclusions de l’enquête.

Le comité écoutera les différentes parties et ceux qui souhaitent venir déposer doivent en informer le secrétaire du comité, au plus tard le 15 décembre. Pour cela, ils doivent s’adresser au ministère de l’Éducation.

La situation au New Education College a été décriée depuis longtemps par l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE). Des relations tendues avec le personnel ont notamment été mises en avant. Il y a quelques mois, le ministère de l’Éducation avait également ordonné au Management la réintégration de trois enseignants qui avaient été limogés.

 

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques