D’un côté, il y a The State of the Economy tel que mis en avant par le gouvernement et de l’autre il y a l’attente d’une population sous le poids de la cherté de la vie et n’ayant pas oublié les promesses électorales. Quel type de budget donc pouvons-nous espérer ?
« Le gouvernement a présenté The State of The Economy qui a projeté une image très sombre de l’économie. La caisse est supposément vide mais je ne pense pas que tel est exactement le cas car Moody’s nous aurait déjà conféré un Junk Status », soutient Narendranath Gopee, négociateur de la Federation of Civil Service and Other Unions.
Il est d’avis que le gouvernement dispose de suffisamment de fonds pour réaliser un budget d’équilibre. Parmi les attentes prioritaires de la population, il cite une baisse plus conséquente de l’essence et du diesel ; une baisse des prix des médicaments mais aussi un budget majoritairement axé sur l’agro-industrie en vue d’une autosuffisance alimentaire. Le représentant syndical souligne que quand il y a des attentes de la population, il faut y répondre. « Nous ne pouvons tout garder tous les fonds pour rembourser les dettes. Il faut accomplir des choses pour la population », dit-il.
Suttyhudeo Tengur, directeur de l’Association pour la Protection de l’Environnement et des Consommateurs (APEC), attend pour sa part des mesures budgétaires concrètes pour soutenir les ménages: « renforcement des aides sociales telles les allocations logement ou les aides alimentaires pour soulager ceux qui peinent à couvrir leurs dépenses essentielles; mise en place des contrôles temporaires sur les prix des produits de première nécessité (alimentation, énergie, carburant) afin de limiter leur inflation; favoriser l’accès à l’emploi et à la formation pour garantir un revenu stable, en particulier pour les plus précaires. Il faut par ailleurs encourager la consommation locale pour soutenir l’économie nationale tout en réduisant certains coûts liés à l’importation ». Au vu du fort taux d’endettement hérité de l’ancien gouvernement « qui limite considérablement la flexibilité financière du gouvernement actuel », il est plausible, dit-il, que « nous assistions à un passage à un budget de rigueur, visant à resserrer les dépenses, renforcer l’efficience des investissements et assurer la stabilité économique ».
Reaz Chuttoo ne ménage pas ses mots et se dit pessimiste pour le prochain budget dont des représentants du gouvernement ont déjà annoncé la couleur, dit-il. « L’on a parlé de pacte social où les jeunes de 18-25 ans toucheront obligatoirement le salaire minimal alors que le Premier ministre a dit qu’on ne peut plus continuer à accorder des allocations. » Il relève que le pays entre dans une spirale inflationniste .
« L’employeur a payé Rs 610 de compensation salariale. Le gouvernement a diminué la compensation de la MRA de Rs 500. L’employé est sous-compensé. Et, le gouvernement a augmenté le taux d’intérêt, l’électricité, le ciment… ». Il ne croit pas dans une marge de manœuvre restreinte. « Quand nous sommes dans une situation inflationniste, le peuple souffre alors que les revenus de l’État augmentent ». Il exhorte le gouvernement à maintenir l’allocation de la MRA pour éviter une crise sociale.
NARENDRANATH GOPEE (FCSOU) :
« Quand il y a des attentes de la population, il faut y répondre »
En amont du prochain exercice budgétaire qui aura lieu le 5 juin, qu’attendez-vous comme mesures ?
Dès son entrée au pouvoir, le gouvernement a présenté The State of The Economy qui a projeté une image très sombre de l’économie. La caisse est supposément vide mais je ne pense pas que tel soit exactement le cas car Moody’s nous aurait déjà conféré un Junk Status.
Nous sommes probablement à la limite mais je pense que nous avons suffisamment pour réaliser, je ne dirais pas un très bon budget, mais un budget d’équilibre. C’est au bon vouloir du gouvernement de voir comment balancer le budget pour au moins cristalliser l’attente de la population.
Quelles en sont ces attentes ?
Le gouvernement a fait beaucoup de promesses électorales, certaines devant être implémentées immédiatement, d’autres à moyen et long terme. Les employés du pays ont une certaine attente surtout dans le domaine de la santé. Il faudra revoir la manière dont les services de santé sont dispensés. De même que des mesures pour retenir les spécialistes qui sont en train de délaisser la fonction publique pour le privé.
Si cette tendance se maintient, il y aura vite un manque cruel de spécialistes dans le public. D’autant que les spécialistes se font très rares. Quand nous avons une politique qui pousse les spécialistes vers le privé, nous aurons définitivement un secteur de santé malade.
Il faudra aussi revoir à la baisse les prix des médicaments. C’était le cri des retraités. Il y a aussi l’abolition de la taxe sur les revenus de moins de Rs 1 million. Cela ne coûte pas grand-chose. Il y a beaucoup de gaspillage de fonds publics qui vont dans le transport gratuit. Je ne suis pas contre le transport gratuit mais la formule doit être revue. Nous avons expliqué au gouvernement comment le faire.
Il y a aussi l’abolition de la redevance télé de Rs 150 promise dès son entrée au pouvoir. Qu’on ne vienne pas nous dire que la MBC doit payer l’électricité, etc ! Ce sont des raisons farfelues. Il y a eu une promesse d’abolir la redevance télé, il faut la réaliser.
De plus, il y avait une promesse qu’au lendemain des élections, il y aurait une baisse conséquente de l’essence et du diesel mais nous n’avons eu que Rs 5 de baisse alors qu’au niveau mondial, le prix de l’essence et du diesel a baissé. Je pense que le gouvernement peut faire un effort en ce sens.
Ensuite, le gouvernement peut ouvrir un dialogue social, ce que nous n’avions pas avec l’ancien gouvernement. L’essentiel, ce n’est pas de les écouter mais de voir parmi les suggestions de ces derniers ainsi que des syndicats, ce qui peut être implémenté.
Ce budget sera présenté dans le sillage du fort taux d’endettement hérité de l’ancien gouvernement et brandi par le présent gouvernement comme obstacle à la réalisation des promesses sans compter les répercussions mondiales des taxes douanières de Trump constitueront…
Il faudra que le gouvernement vienne avec des mesures de redressement immédiates. Nous avons un taux d’endettement de 90% du PIB. Il faut rembourser graduellement. Cela se fera sur le long terme.
Mais, quand il y a des attentes de la population, il faut y répondre. Nous ne pouvons garder tous les fonds pour rembourser les dettes. Il faut accomplir des choses pour la population tout en boostant l’économie et payer les dettes une fois l’économie redynamisée.
Quant aux taxes douanières de Trump, nous avons d’autres créneaux d’exportation comme l’Asie, la Chine, l’Inde, l’Afrique. Le gouvernement devra s’asseoir avec les partenaires principaux dans le privé pour voir comment absorber le choc de 40% de taxe sur les produits mauriciens vers les USA.
Justement, ce contexte économique incertain et le coût de la vie qui ne cesse de flamber nous montrent qu’il est plus que jamais urgent d’introduire des mesures budgétaires en faveur de la survie des consommateurs. À quoi pensez-vous ?
Nous savons qu’il est difficile de contrôler les prix car ils sont en partie fixés localement et déterminés en partie par des facteurs externes venant des pays d’importation où ils ont leurs propres variations de prix. Il y a aussi le fret.
En revanche, tout ce que nous consommons pourrait être produit à Maurice. Pourquoi ne pas produire à Maurice ? Nous avions commencé par cultiver avec succès pommes et oranges à l’époque où sir Satcam Boolell était ministre de l’Agriculture mais pour des raisons quelconques, nous avons tout abandonné. Maurice cultivait aussi avec succès du riz.
Il faudrait donc un budget axé majoritairement sur l’agro-industrie. Il faudra trouver une solution à toutes les pénuries qui surgissent (pomme de terre, oignon, légumes, etc.). Il suffit d’une bonne conviction du gouvernement. Il faut motiver les gens à retourner vers la terre.
Les Mauriciens ont abandonné la terre car ils ont voulu l’argent facile. Les propriétaires ont vendu leurs terres qui ont été bétonnées par les acheteurs. Nous nous dirigeons vers une économie de bétonnage qui est très néfaste pour notre avenir alimentaire.
Il faudra des motivations aux jeunes dès leur jeune âge à travers l’Agricultural Science comme matière à l’école. Si les jeunes s’y intéressent, nous pourrons être autosuffisants à l’avenir dans le secteur alimentaire.
Maintenant que les jeux des élections sont faits et les élus casés, les promesses électorales sont désormais chose du passé. Les budgets labous dou ne sont qu’un écho lointain à présent ? Aurons-nous un budget de rigueur loin des cadeaux électoraux?
Les promesses électorales ne doivent pas demeurer des expressions d’intention pendant une campagne électorale. Vous vendez votre parti à la population à travers de grandes promesses mais nous ne connaissons la chaleur du poêlon que lorsque nous le tenons.
Ces expressions d’intentions doivent se cristalliser. Ne venez pas dire que vous ne saviez pas quel était l’état de l’économie. Tous les Mauriciens le savaient. Nous n’attendons pas qu’elles soient toutes réalisées en un an mais que celles qui peuvent être réalisées tout de suite le soient. Une élection, c’est une responsabilité que la population confie à un gouvernement avec l’espérance que sa vie sera meilleure.
SUTTYHUDEO TENGUR (APEC) :
« Des mesures concrètes pour soutenir les ménages »
En amont du prochain exercice budgétaire qui aura lieu le 5 juin, qu’attendez-vous comme mesures ?
Avant le 5 juin, il serait pertinent d’envisager plusieurs mesures pour assurer un exercice budgétaire efficace. D’abord, il faut réviser les dépenses et les recettes pour ajuster les prévisions en fonction de la situation actuelle. Il faut prioriser les investissements et les dépenses en fonction des besoins stratégiques et des ressources disponibles. Il faut aussi identifier les économies possibles sans compromettre la qualité des services.
D’après moi, il faut impérativement mettre à jour les prévisions de recettes en intégrant de nouvelles sources et en ajustant les estimations existantes. Et, impliquer les responsables de chaque secteur pour recueillir leurs besoins et attentes.
Autre aspect, il faut anticiper les risques financiers et prévoir des marges de sécurité. La
préparation et une communication claire sont nécessaires pour accompagner la présentation du budget à l’ensemble des parties prenantes.
Ce budget sera présenté dans le sillage du fort taux d’endettement hérité de l’ancien gouvernement et brandi par le présent gouvernement comme obstacle à la réalisation des promesses sans compter les répercussions mondiales des taxes douanières de Trump … La marge de manœuvre du gouvernement est restreinte, qu’en pensez-vous ?
Concernant la situation budgétaire actuelle, en effet, le fort taux d’endettement hérité de l’ancien gouvernement limite considérablement la flexibilité financière du gouvernement actuel, car une partie importante du budget doit être consacrée au service de la dette, ce qui réduit la capacité à financer de nouvelles initiatives ou à répondre aux besoins urgents de la population.
De plus, le gouvernement met en avant cet endettement comme un obstacle à la réalisation de ses promesses, ce qui est compréhensible dans un contexte où les ressources sont limitées.
Les répercussions mondiales des taxes douanières de Trump, telles que des tensions commerciales ou des hausses tarifaires, peuvent également affecter l’économie nationale, réduire les revenus fiscaux, et compliquer encore davantage la gestion budgétaire.
En résumé, la marge de manœuvre du gouvernement semble effectivement restreinte. Il doit jongler entre la nécessité de respecter ses engagements, la gestion de la dette, et l’incertitude économique internationale. Cela pourrait conduire à des choix difficiles, notamment en matière de dépenses publiques ou de politiques fiscales, et nécessite une gestion prudente et stratégique pour préserver la stabilité économique à long terme.
Justement ce contexte économique incertain et le coût de la vie qui ne cesse de flamber nous montre qu’il est plus que jamais urgent d’introduire des mesures budgétaires en faveur de la survie des consommateurs. À quoi pensez-vous ?
Dans un contexte économique incertain et face à la hausse constante du coût de la vie, il est essentiel de mettre en place des mesures budgétaires efficaces pour soutenir les consommateurs. Il serait bon d’explorer quelques pistes.
Face à l’incertitude économique et à la flambée du coût de la vie, il devient crucial d’adopter des mesures budgétaires concrètes pour soutenir les ménages. Parmi celles-ci, nous pouvons envisager le renforcement des aides sociales, comme les allocations logement ou les soutiens alimentaires pour soulager ceux qui peinent à couvrir leurs dépenses essentielles.
Ensuite, le gouvernement peut avoir recours à la mise en place des contrôles temporaires sur les prix des produits de première nécessité (alimentation, énergie, carburant) afin de limiter leur inflation. La réduction et la suspension de certaines taxes, notamment la TVA sur les produits de première nécessité, pour alléger leur coût est un autre moyen.
Il importe en outre de favoriser l’accès à l’emploi et à la formation pour garantir un revenu stable, en particulier pour les plus précaires. Il faut par ailleurs encourager la consommation locale pour soutenir l’économie nationale tout en réduisant certains coûts liés à l’importation.
Il serait bon aussi de faciliter l’accès au crédit ou le rééchelonnement des dettes pour permettre aux ménages de mieux gérer leurs finances.
Promouvoir des actions d’efficacité énergétique, comme la rénovation des logements en vue de réduire à long terme les factures d’énergie est un autre moyen de soulager le fardeau des personnes concernées.
Toutes ces mesures, combinées et adaptées à la situation, peuvent contribuer à préserver la capacité de survie des consommateurs dans ce contexte difficile.
Maintenant que les jeux des élections sont faits et les élus casés, les promesses électorales sont désormais chose du passé. Les budgets Labous Dou ne sont qu’un écho lointain à présent ? Aurons-nous un budget de rigueur loin des ‘cadeaux électoraux’ ?
Il semble que la période électorale ait laissé place à une phase de réalignement des priorités pour le gouvernement. Après la mobilisation autour des promesses électorales, il est fréquent que l’attention se tourne vers la gestion concrète des finances publiques. L’expression budget Labous Dou évoque peut-être des dépenses jugées excessives ou démesurées, qui appartiendraient désormais au passé.
Dans ce contexte, il est plausible que nous assistions à un passage à un budget de rigueur, visant à resserrer les dépenses, renforcer l’efficience des investissements et assurer la stabilité économique. Cela signifierait une réduction ou une mise en pause des cadeaux électoraux pour préserver les finances publiques et répondre à la nécessité d’un équilibre budgétaire.
En résumé, il est probable que le gouvernement adopte une politique budgétaire plus austère, centrée sur la consolidation financière, afin de garantir une gestion responsable et de préparer le terrain pour des initiatives futures sans compromettre la stabilité économique.
REAZ CHUTTOO (CTSP):
« Pour éviter une crise sociale, maintenez l’allocation de la MRA »
En amont du prochain exercice budgétaire qui aura lieu le 5 juin prochain, qu’attendez-vous comme mesures ?
Je suis très pessimiste. D’ailleurs, avant même que le budget n’ait été présenté, nous avons eu droit à un Trailer. Des représentants du gouvernement ont parlé de Labour Market Reform. Nous avons parlé de pacte social où les jeunes de 18-25 ans toucheront obligatoirement le salaire minimal. C’est comme une période de formation.
Par ailleurs, le Premier ministre a dit que nous ne pouvons plus continuer à accorder des allocations. Selon lui, le CSG Fund, depuis avril, n’a plus d’argent. Or, le CSG Fund n’existe pas. Tout l’argent va vers le Consolidated Fund qui finance le budget et donne de l’argent à la MRA. Le ministre Gunness parle de projets pour décongestionner le trafic ainsi que du Dream Bridge. L’État n’a pas d’argent mais devra aller de l’avant avec un Public Private Partnership, à l’instar d’un système de péage.
S’agissant des écoles Special Education Needs Authority (SENA), un comité technique composé des représentants des ministères de l’Éducation, de la Sécurité sociale, de la NSIF devait se réunir depuis octobre 2024 pour se pencher sur le financement du personnel de ces écoles. Sept mois après, le comité ne s’est jamais réuni ! Aujourd’hui, certaines de ces écoles ne payent pas le salaire de certains employés alors que d’autres ont été licenciés. Nous nous éloignons d’un modèle économique marqué par la sociale-démocratie. Malheureusement, l’ancien régime a fait du trafic d’influence et de la corruption son fonds de commerce et nous avons un nouveau gouvernement qui entre dans le social-libéralisme, ce qui signifie que les choses seront gérées par les forces du marché.
Ce budget sera présenté dans le sillage du fort taux d’endettement hérité de l’ancien gouvernement…
L’on tire la sonnette d’alarme sur le taux d’endettement qui a atteint 90% de notre PIB. Il y a des pays où ce taux est de 120 % (Japon), 100% (USA). Cela ne veut rien dire. Quand un pays est endetté, il lui faut trouver des revenus pour rembourser la dette, il faut diminuer les dépenses publiques, diminuer les taxes pour attirer l’investissement du privé.
Le pire, c’est que nous entrons dans une spirale inflationniste. L’employeur a payé Rs 610 de compensation salariale. Le gouvernement a diminué la compensation de la MRA de RS 500. L’employé est sous-compensé. Le gouvernement a augmenté le taux d’intérêt, l’électricité, le ciment… Nous allons vers une économie gérée par l’offre et la demande.
En 2006, Sithanen parlait d’une économie basée sur la croissance, aujourd’hui, le chef du gouvernement parle d’économie fondée sur l’investissement. Quand le gouvernement dit que la caisse est vide, quels investissements attendent-ils si ce n’est le secteur privé.
Le secteur privé n’investit que quand il est assuré de profits garantis, soit dans les services essentiels : électricité, eau, port, aéroport, le transport. Deuxièmement, le secteur privé, pour investir, doit avoir le pouvoir de Hire and Fire. Il a déjà demandé ouvertement d’abroger la section 57 et 94 de l’Employment Relations Act et une loi séparée pour travailleurs étrangers même si c’est anticonstitutionnel.
Tout compte fait, le privé demande moins d’interventions dans le monde du business. Donc, diminuer la taxe, facilitation de l’obtention des permis. Avant le budget, le gouvernement a déjà montré qu’il va dans cette direction. Nous serons sous l’emprise du gros capital.
Le fort taux d’endettement brandi par le gouvernement comme obstacle à la réalisation des promesses sans compter les répercussions mondiales des taxes douanières de Trump font que la marge de manœuvre du gouvernement est restreinte pour ce budget…
Je ne crois pas dans une marge de manœuvre restreinte. Quand nous sommes dans une situation inflationniste, le peuple souffre alors que les revenus de l’État augmentent. Par exemple, le prix de la pochette de ciment augmente de 5%. La TVA augmentera aussi de 5% et le gouvernement aura un revenu en plus. Soit, le gouvernement accorde des subsides sur les commodités, soit il donne un support au salaire ou encore augmente le nombre de Bread Earners.
À Maurice, 45% des femmes ne travaillent pas. Il faut étudier les raisons pour lesquelles elles ne travaillent pas et s’adapter à leurs exigences. Si une femme ne peut travailler que 4h, pourquoi ne pas employer deux femmes dans un supermarché au lieu d’employer un étranger.
Venir dire que les caisses sont vides est une préparation de l’opinion publique pour justifier leurs réformes anti-populaires. Par exemple, actuellement il fait sombre à partir de 17h30. Tout le monde allume la lumière. Le gouvernement a fait une étude en janvier pour dire que la consommation a atteint un Peak, cela pour justifier l’augmentation du tarif. Pourquoi augmenter les tarifs ? Pour que le CEB devienne attirant et qu’il puisse être vendu au privé. Idem pour le métro où des pertes astronomiques sont brandies pour justifier une privatisation. Soudainement, nous avons cessé de parler de l’argent du Diego Garcia et de Trump.
Le salaire minimum depuis décembre 2023 est de Rs 21 000, le minimum pour qu’une personne puisse survivre. Le Household Survey parle de Rs 42 000 nécessaires pour une famille de 4 personnes (2 adultes, 2 enfants). Un adulte a besoin en moyenne de Rs 32 000 pour vivre. Le Minimum Guaranteed Remuneration a diminué.
Je demande au gouvernement de manière urgente, pour éviter une crise politique et sociale où les gens ne peuvent survivre, de maintenir le support de la MRA qui puise dans le Consolidated Fund, qui a une croissance d’au moins 10 % chaque année. Plus aura-t-on des travailleurs étrangers, plus les revenus augmenteront dans le Consolidated Fund.
En conclusion ?
Je donne un humble conseil au Premier ministre : n’enlevez pas le MRA Income Support pour que la personne ait une sécurité alimentaire. Il faut par ailleurs ramener les 45% de femmes au foyer vers le marché du travail pour augmenter le nombre de Bread Earners dans la famille. Enfin, une mesure selon laquelle les 18-25 touchent le salaire minimum est une mesure qui pousserait les jeunes à quitter le pays.