Tirs Croisés : La santé malade ou les malades de la Santé?

À la lumière d’un commentaire sur Facebook du ministre de la Santé, Anil Bachoo, suite à une visite nocturne, jeudi dernier, au Sir Anerood Jugnauth Hospital de Flacq, la polémique sur l’état de santé dans le service médical public ne cesse de s’enflammer. Les différents Stakeholders font valoir leurs points de vue et revendications, le ministre de tutelle maintenant que le foyer de problèmes est entretenu par un petit groupe alors que la majorité des membres du corps médical fait preuve de conscience professionnelle sans bornes.

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Ainsi, dans cet entretien, Anil Bachoo revient sur l’enjeu de la santé avec l’avènement du gouvernement de l’Alliance du Changement, dont l’urgence est de procéder à des recrutements pour pallier l’indécision du précédent gouvernement.

Pour sa part, le président de la Fédération des Syndicats du Service Civil (FSSC), le Dr VInesh Sewsurn, dresse un état des lieux du terrain, en faisant appel de ne pas verser de l’huile sur le feu dans la conjoncture, avec l’ensemble de la profession médicale jeté en pâture.

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Radhakrishna Sadien, fort de son expérience en tant que syndicaliste au sein de la fonction publique, propose de Chart a Way out of the Crisis avec pour préoccupation majeure les malades de la santé.

Radhakrishna Sadien, présentant du SEF
« Nous avons toute une mentalité à changer »

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Comment se présente la situation dans le secteur de la santé ?
Nous savons comment le service santé opère dans le pays mais nous avons également tout un Mindset qu’il faudra changer. Comme vous savez, un patient ne souhaite pas faire de longues queues dans les hôpitaux pour bénéficier des soins nécessaires bien qu’il n’hésitera pas attendre dans une clinique privée.

Je pense que le service de santé et hospitalier doit faire beaucoup d’efforts pour améliorer leur communication avec les patients. Il y a une formation à faire dans ce sens. Il faut reconnaître que le nombre de personnes qui fréquentent les hôpitaux fait que le personnel médical et les infirmiers travaillent sous forte pression. Souvent les gens viennent à l’hôpital pour des raisons banales.

Ajouter à cela qu’il y a un problème manque de personnel médical. On annonce le recrutement de 300 infirmiers. Or, ces derniers ne prendront pas leurs fonctions du jour au lendemain. Il faudra passer par la PSC et ceux qui sont recrutés doivent suivre une formation d’au moins trois ans. Il y a également un manque de personnel dans le secteur paramédical à différents niveaux qui ce soit au niveau des Records, de la pharmacie, dans le secteur de X-Ray et ou de techniciens. Leur nombre a diminué d’année en année.
O, en examinant le budget je constate qu’il y a un poste de manager vacant depuis plusieurs années et qui n’a toujours pas été rempli. Tout cela fait qu’il y a un gros problème de Burn Out au niveau de la santé. Le gros problème auquel le personnel est confronté est le transfert intempestif. Pour le moindre problème, un officier est transféré afin de calmer l’opinion publique. Or, si un patient mécontent peut se rendre à la radio pour évoquer son problème, le fonctionnaire n’a pas le droit de parler avec pour résultat que le public ne dispose pas d’informations objectives. Pour cela, certaines personnes utilisent le nom du ministre pour proférer des menaces.

Les visites effectuées par le ministre de la Santé provoquent de vives réactions parmi le personnel médical. Qu’en pensez-vous ?
C’est bon qu’il y ait ces visites surprises. Les visites de routine ne donnent pas le résultat attendu car les responsables des institutions peuvent déployer un tapis rouge pour accueillir le ministre qui ne voit pas les vrais problèmes.

Donc les critiques du ministre sont justifiés ?
J’ai entendu le ministre critiquer les médecins, qui ne sont pas à leur place à l’hôpital alors qu’ils sont de service. Si c’est le cas il revient à l’administration de faire son travail. Il ne faut pas attendre qu’Anil Bachoo fasse ce constat. Il revient aux médecins concernés de donner leurs explications. Toutefois, le ministre ne devrait faire des interventions et prendre des actions qui affectent le moral du personnel hospitalier. Il y a des choses qui peuvent être réglées en interne sans qu’elles ne prennent une proportion nationale.
Que pensez-vous du projet d’institution d’un Monitoring Committee au niveau du ministère de la Santé ?

Il aurait fallu rencontrer les syndicats pour passer en revue les problèmes confrontés par les uns et les autres. Nous sommes tous au service de la population. Il nous faut donc voir quels sont les vrais problèmes ensemble et définir les paramètres de responsabilité. À ce moment, si les officiers dans les services hospitaliers n’assument pas leurs responsabilités, nous pouvons prendre des décisions qui s’imposent. J’ai entendu le ministre réagir à chaud. À mon avis, il ne faut pas se contenter de faire des déclarations médiatisées sans parler aux personnes concernées au préalable.

Que faire pour améliorer le système actuel ?
Je constate que les cliniques poussent comme des champignons. Avec le vieillissement de la population, il y a des maladies qui ont fait surface. Par exemple, il y a beaucoup de séquelles de Covid. Les problèmes de bronches sont en hausse. À part les maladies comme le diabète et la tension artérielle, il faudrait mettre l’accent sur la prévention à tous les niveaux à commencer par les écoles. Le ministère devrait avoir les ressources pour le faire.
Par ailleurs, au lieu d’envoyer les malades dont ceux souffrant du cancer à l’étranger, il faudra acquérir les équipements appropriés. J’ai connu des cas où les cliniques disposent des équipements qui n’existent pas dans les hôpitaux. Dans certains cas, il y a des appareils sans qu’il y ait un personnel formé pour les utiliser. Il faudra donc assurer non seulement la formation mais également la maintenance de ces équipements.
Il ne faut pas oublier que dans les cliniques tout est monnayé. Même le sang obtenu gratuitement dans les hôpitaux est payant dans les cliniques privées. Ce n’est pas pour rien qu’une des premières questions posées au moment de l’admission d’un patient dans les cliniques privées consiste à savoir s’il est couvert par une assurance médicale.
Il y a encore des progrès à faire au niveau de la disponibilité des médicaments dans les hôpitaux. Il est vrai que le ministre a le droit de demander au patient de s’approvisionner dans le privé. Il faut savoir si les médicaments sont préservés dans les bonnes conditions. Un gros travail doit être entrepris au niveau de l’accueil dans les hôpitaux afin de mieux canaliser les patients vers les services appropriés comme c’est le cas dans les centres hospitaliers à l’étranger. Un autre point important est que les médecins doivent pouvoir communiquer en toute franchise avec les parents dans les cas de maladies graves
Il y a room for improvement dans tous les secteurs. Il ne faudrait toutefois pas traumatiser les officiers avec la menace de transfert comme c’est le cas actuellement.


La FCSOU fait état d’une situation malsaine dans les hôpitaux

Le Dr Sewsurn (FCSOU) au ministre Bachoo : « Pa met delwil lor dife

Le président de la Federation of Civil Service and Other Unions (FCSOU), le Dr Vinesh Sewsurn, a fait état d’une situation malsaine qui règne dans les hôpitaux. Cela fait suite à la déclaration du ministère de la Santé, Anil Bachoo, à l’effet qu’il y a manque de collaboration des médecins à l’hôpital Sir Anerood Jugnauth à Flacq. Rencontrant la presse, hier, il devait souligner que suite à la déclaration du ministre sur sa page Facebook : il y a eu des « déclarations désobligeantes, irresponsables à l’encontre des médecins généralistes et de la profession médicale en général. Nous sommes dans une situation de tension car ses propos ont tendance à inviter la population à s’en prendre aux médecins qui travaillent dans les hôpitaux et les dispensaires. »

« Il y a des allégations gratuites comme des brebis galeuses, des médecins négligents. Il y a des instances compétentes habilitées à juger ce genre de cas comme le Medical Council. Il ne faut pas oublier que tous les effectifs des hôpitaux sont des fonctionnaires et que leur fonctionnement est contrôlé par le Performance Management System (PMS). Comment pouvons-nous dire alors qu’il y a des brebis galeuses ? Les propos à l’encontre du personnel médical ont soulevé un mécontentement énorme au niveau de la profession médicale en général. Les médecins sont découragés et démoralisés. Ils ont peur lorsqu’ils auscultent des patients. Savez-vous que le personnel soignant est victime actuellement d’abus verbal très régulièrement ? On a semé des doutes dans la tête des gens à l’effet que tel ou tel médecin est négligent ou est une brebis galeuse. Cela a fini par inciter les gens à perdre confiance dans le secteur de la santé publique. Les médecins de l’État travaillent corps et âme. Nous avons vu aussi une déclaration selon laquelle dokter pe fer bal dans l’hôpital. Lorsque l’on fait une telle déclaration, cela crée une fissure dans la confiance des patients à l’égard des médecins. À ce jour : les médecins ne se sentent pas en sécurité dans les hôpitaux à la suite de ces propos vexants », souligne le Dr Sewsurn.

Parlant du cas de la nuit du 27 août à l’hôpital SAJ, le Dr Sewsurn a avancé que le ministre a dit dans son post que c’était une visite surprise. « Ce n’était pas une visite surprise. Nos informations indiquent que ce jour-là, il a fait une descente pour venir voir un patient spécifique. D’après les relevés enregistrés à l’hôpital, entre 23 h et minuit, seulement 19 cartes des patients ont été émises. Loin donc de la présence d’une cinquantaine de patients comme il a été allégué. Les accompagnateurs ne sont pas des patients, Fode pa met delwil lor dife car l’insécurité dans les hôpitaux ne date pas d’aujourd’hui. Les violences verbales ont augmenté et nous espérons que cela ne devienne pas des agressions physiques », dit le Dr Sewsurn, qui a aussi demandé de revoir la composition de la Monitoring Team pour plus de sérénité dans les hôpitaux.

Le secrétaire de la FCSOU, Rishi Seesaha a déclaré que le système e-Health a été mis en place à l’hôpital de Flacq à la va-vite. « On a cancelled la Casualty Card pour accorder aux patients une page A4 alors que le système aurait dû être Paperless. Lorsque le ministre dit qu’il y a des brebis galeuses qui tentent de saboter le système e-Health alors que c’est nous qui avons réclamé l’e-Health en 2017. Nous avions réclamé deux choses à l’époque, l’e-Health et les Clinical Guidelines. Nous sommes ouverts aux discussions. Est-ce que le ministre sait que cette année un médecin a été agressé dans un hôpital ? Est-ce qu’il sait qu’une doctoresse a été agressée et elle a fait une fausse-couche ? Le ministre Bachoo a dit lundi No retreat, no surrender. Je n’ai jamais vu un ministre parler ainsi à son personnel. Nous aussi nous sommes passés par des turbulences. Nou pa pou surrender. La balle est maintenant dans votre camp », avance le secrétaire de la FCSOU.

Le négociateur de la FCSOU, Narendranath Gopee, a déclaré que le gouvernement a hérité d’un système de santé qui était déjà malade. Les médecins de l’État font de leur mieux pour soigner ce système de santé. « Nous savons tous comment le Dr Jagutpal a géré le système de santé, surtout avec les décès des dialyses. Maintenant, lorsque les médecins tentent de redresser la situation on parle de No Retreat, no Surrender. Comme si vous étiez un guerrier qui vient se battre avec des ennemis sur le terrain. Nous ne pouvons pas changer le système lorsque vous avez décidé de déclarer une guerre ouverte aux médecins, ce sera une guerre perpétuelle. Je pense que le ministre doit avoir un temps de retenue. Un ministre est là pour servir la population et tout comme les médecins. Pa atann enn medsinn dir enn pasian, No Retreat, No Surrender. Anil Bachoo doit comprendre que s’il brandit l’épée pour se battre, une épée se dressera contre lui également », déclare Narendranath Gopee.

Anil Bachoo, vous effectuez une série de visites dans des établissements de santé. Quel est votre principal constat ?

Bien avant d’occuper les fonctions de ministre de la Santé, j’occupais le portefeuille des Infrastructures publiques et surtout des hôpitaux, je me suis toujours fait un devoir de visiter des hôpitaux. Je dois dire qu’auparavant il n’y avait pas de grands problèmes. Le personnel médical ainsi que les patients étaient plus ou moins satisfaits.
Après mon entrée dans le gouvernement après une absence de dix ans, j’ai continué à effectuer des visites dans les hôpitaux. J’ai commencé par encourager les uns et les autres et à inviter le personnel hospitalier à améliorer le service en tenant compte des critiques formulées dans le public.

Finalement, j’ai fini par constater que ce discours n’avait eu aucun impact sur un groupuscule, qui s’est habitué à s’inscrire dans des abus et à commettre des erreurs, et ne pas assumer les responsabilités alors que les autres continuaient à faire leur travail. L’indiscipline dans les hôpitaux, surtout le soir, m’a beaucoup choqué. C’est bouleversant d’entendre les pleurs et les plaintes des patients. Lorsqu’une personne est malade, elle raconte ses souffrances. Certains médecins, pas tous, n’en ont cure parce qu’ils ont d’autres préoccupations.

J’ai été offusqué par cette absence de conscience professionnelle. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à faire des visites surprises et à suivre la situation de plus près. Des personnes qui se sentaient visées ont commencé à réagir. Or, notre philosophie consiste à adopter une approche Patient-Oriented comme l’a dit le Premier ministre. Je compte sérieusement mettre cette philosophie en pratique. Je suis conscient qu’il y a un manque de personnel médical. Ce n’est ni ma faute ni celui de Navin Ramgoolam ou de Paul Bérenger. Nous n’étions pas au pouvoir durant les dix dernières années. Nous ne sommes pas responsables s’il y a eu un laxisme ou s’il n’y a pas eu de recrutement.
Notre devoir consiste à redresser la situation. Lorsque nous commençons à le faire, nous sommes heurtés à un gros problème financier. Pouvez-vous imaginer que le ministère de la Santé avait plus de Rs 2 milliards de dettes ? J’ai été ministre pendant 20 ans et je n’ai jamais su qu’un ministère pouvait avoir des dettes. Je sais qu’au terme d’un budget, le ministère des Finances a toujours dit que le surplus financier des différents ministères sera alloué de nouveau. Aujourd’hui, c’est le contraire.

Nous devons plus d’un milliard de roupies en termes d’Overtime. Certains nous reprochent de ne pas payer les heures supplémentaires. Or, nous ne pouvons pas débourser autant d’argent d’un seul coup. Nous avons à payer presque Rs 1 milliard pour l’achat des vaccins pour le Covid-19. Or, le gouvernement a déjà appliqué une taxe de Rs 2 par litre d’essence. Les Ventilators de Pack and Blisters n’ont pas été utilisés mais lorsque les appareils ont été retournés en Espagne il faut payer les frais d’entrepôt où ses appareils ont été stockés. Vous imaginez dans quelle situation nous nous trouvons…

On déplore actuellement le manque de personnel médical…
Oui, c’est vrai. Nous recrutons en ce moment. Mais nous ne pouvons recruter autant de médecins du jour au lendemain. Il ne faut pas oublier que des normes sont à respecter pour cela. Nous avons besoin de1500 à 1800 infirmiers. Comment recruter autant de personnes d’un seul coup. Nous ne pouvons recruter un jeune de 19 ou 20 ans sans assurer la formation. Cela prend deux ou trois ans pour le Mauritius Institute of Health d’octroyer un diplôme reconnu à travers le monde.

Nous avons déjà recruté 300 Nursing Students, qui ne peuvent entrer en fonctions dans les hôpitaux tout de suite. Nous avons été obligés de recruter ceux qui avaient déjà pris leur retraite. Il est vrai que les médecins, s’ils le souhaitent, peuvent faire de l’Overtime. Ils sont payés pour cela. Je suis conscient qu’ils sont Overburdened mais nous procédons à des recrutements. Je dois vous dire que je connais beaucoup de médecins qui sont très dévoués. Je peux citer quelqu’un qui s’était rendu à Rodrigues pour une intervention chirurgicale, et qui a donné son propre sang pour sauver un malade. Je peux citer de nombreux cas de médecins qui ont sauvé des vies. Je suis satisfait du travail de nombreux médecins mais c’est un petit groupe qui crée des problèmes.

Je suis conscient qu’il y a des médecins qui quittent le service public pour la pratique privée. Peut-on me reprocher de prendre des actions contre eux ?
On parle également de manque d’équipements. Que répondez-vous ?
Je suis triste d’énoncer… que nous avons tous les équipements nécessaires dans les hôpitaux acquis par les gouvernements successifs. Nous procédons actuellement à l’achat d’équipements manquants. Je peux vous dire que les hôpitaux disposent de meilleurs équipements, de meilleurs médecins et d’un meilleur personnel infirmier à Maurice.
Pourquoi donc dans un certain nombre de cas ne parvenons-nous pas à diagnostiquer leurs maladies alors que lorsque ces mêmes patients se rendent dans le privé, cela se fait facilement ? Le public sait de quoi je parle. Je connais des cas où des médicaments palliatifs ont été prescrits à un patient à l’hôpital alors que dans le privé que ce même patient avait été diagnostiqué d’un cancer au stade avancé et qu’il était trop tard. Comment expliquer cette situation. Je suis redevable au public, au gouvernement et au Premier ministre. Or, mes questions restent sans réponses.

Il est vrai que certains équipements sont défectueux mais des officiers sont responsables de leur entretien. Nous continuons à acquérir de nouveaux équipements, dont le CT Scan, alors que nous ne sommes pas un pays riche. Je lance un appel aux médecins consciencieux pour qu’ils continuent à entreprendre leur travail. Le gouvernement reconnaît leur travail mais nous serons impitoyables vis-à-vis d’un groupuscule qui sème la zizanie. Notre rôle consiste à sauver les vies humaines.

L’annonce de la création d’une Monitoring Team a provoqué une levée de boucliers. Quel est le rôle de cette instance ?
Il y a déjà eu ce genre de comité dans le passé sous différents noms. Combien de fois n’avons-nous pas entendu les patients se plaindre de n’avoir pas obtenu le traitement requis à l’hôpital ? J’ai vu un patient attendre quatre heures pour être reçu par un préposé à l’hôpital. Certains ont protesté contre la qualité des literies qui seraient parfois sales. D’autres reprochent aux médecins de ne pas leur accorder les soins nécessaires et se plaignent du manque d’infirmiers.

Le but de la Monitoring Team ne consiste pas à surveiller les médecins mais de prendre en compte tous les problèmes qui se posent. Il doit effectuer un rapport On a Day-to-Day Basis afin de régler les problèmes au plus vite. Ce comité sera composé de personnes d’expérience.

Même des parlementaires de la majorité s’élèvent contre la création de ce comité ?
Un membre de la majorité en a fait une comparaison malheureuse. Je lui souhaite bonne chance avec ses rêves. Je rassure la population et les médecins que ce comité sera surtout à l’écoute de tous les problèmes et manquements. Je sais que tous les parlementaires sont conscients des problèmes dans les hôpitaux et qu’ils ont des cas concrets à rapporter et à raconter.
Je le répète, le gouvernement a été élu sur la base qu’il ne faut pas continuer avec le Business as Usual. Il faut une rupture alors que nous progressons dans ce sens, il ne faut pas que les gens soient en colère. Nous avons été élus pour cela. J’ai été étonné d’entendre les critiques contre la digitalisation des services de la santé (e-Health). C’est un système pratiqué à travers le monde.

À chaque fois qu’il y a une réforme il y a une révolte. Le statu quo constitue le Comfort Zone pour certains. Il nous faut sortir et prendre des décisions importantes. On voit toute sorte de maladies dans le pays. Le diabète fait des ravages, les amputations sont en hausse. Nous n’avons des mesures du budget que nous devons mettre en œuvre l’une après l’autre. Le ministère de la Santé dispose d’un budget de Rs 18 milliards. C’est l’argent des contribuables. Nous veillerons que chaque sou soit dépensé judicieusement. Notre intention est que chaque personne qui entre dans un hôpital se sente dans un « second home » et qu’elle a les traitements nécessaires. Je rassure la population que nous ferons le maximum pour les aider. Je suis triste que des patients souffrent à Flacq. Je leur ai dit qu’une décision sera prise dans les heures qui viennent afin que les choses ne soient plus comme avant.

On parle de manque de médicaments dans les hôpitaux. Quel est le problème ?
À ce jour, 95% des médicaments sont disponibles. Avant de livrer des médicaments, une institution teste tous les médicaments. Pour les médicaments qui ne sont pas disponibles ou qui ne sont plus produits, il y a des alternatifs. J’ai déjà donné des instructions pour que les médicaments indisponibles dans les hôpitaux soient achetés sur le marché local. La question de pénurie de médicaments, en fin de compte, ne tient pas debout. J’ai demandé à trois médecins expérimentés de m’indiquer où est ce qu’il manque de médicaments.
Avez-vous un plan de réforme au niveau de la santé ?

Nous avons un plan de réforme. But we are going Piece Meal. Nous traitons avec la vie humaine. Nous ne pouvons pas apporter une réforme du jour au lendemain. Nous avons un retard de 10 ans concernant la digitalisation des services de santé. Nous l’avons introduit à l’hôpital de Flacq. Par ailleurs, le nouvel hôpital ophtalmologique (l’hôpital des yeux) sera complété dans un mois. Nous aurons un hôpital plus spacieux. Les problèmes existants seront réglés à cette occasion.

Concernant l’hôpital de cancer, nous avons un grand problème : nous n’avons pas suffisamment de Surgical Oncologists à Maurice. Nous négocions avec les grands hôpitaux en Inde. Nous souhaitons recourir à des spécialistes indiens afin d’effectuer les opérations à Maurice. La Junior Minister est basée presque en permanence à l’hôpital et je lui ai demandé de veiller que chaque patient bénéficie du traitement nécessaire. Nous disposons de meilleurs équipements.

Vous avez insisté sur le fait de poursuivre ce que vous avez commencé. No Retreat No Surrender. Que voulez-vous dire ?
Nous ne pourrons pas reculer, nous effectuons un travail pour le bien-être de la population. Si quelqu’un n’est pas trop intéressé à travailler à l’hôpital, il peut également travailler dans le privé. Cette année, 100 RMOs ont été autorisés à suivre une spécialisation à l’étranger. Nous avons actuellement 110 postulants RMO qui doivent faire un examen au niveau de la PSC, qui fait son travail. Nous procédons au recrutement des 28 médecins disponibles dans le privé. Je lance un appel aux spécialistes à la retraite et qui ont envie de travailler de venir nous voir. Nous comptons recruter une dizaine. On ne peut pas dire que le gouvernement n’est pas insensible.

Un message à la population ?

En toute humilité, je dis que la population a élu un gouvernement pour pratiquer la rupture avec le passé comme l’affirme le Premier ministre. Il nous faut un nouveau système où tout le monde sera partie prenante. Nous voulons que chaque personne bénéficie du même traitement et se sente à l’aise à l’hôpital. Nous avons les médicaments nécessaires. Nous avons des médecins qui travaillent avec dévotion. Nous avons le meilleur personnel au niveau des infirmiers et des pharmaciens.

 

 

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