Mettre fin à la pollution plastique mondiale. Tel était le thème de la Journée mondiale de l’Environnement observée le 5 juin dernier. « Le plastique, de sa production à son rejet, est bien plus qu’un simple déchet : c’est un facteur majeur de la crise environnementale et climatique. Il contamine les sols, les eaux, les océans et perturbe les écosystèmes, tout en libérant des substances toxiques qui affectent aussi bien la biodiversité que la santé humaine », fait d’emblée ressortir Sébastien Sauvage, Chief Executive Officer (CEO) d’Eco-Sud. Il pointe le système linéaire à bout de souffle auquel la société a contribué et qui consiste à produire, consommer et jeter. Il remet en outre en question le fait de se concentrer uniquement sur le recyclage et ne pas attaquer le problème à la racine, c’est-à-dire, arrêter la production elle-même. « Tant que nous ne remettons pas en question la légitimité de produire massivement du plastique, en particulier à usage unique, toute stratégie restera partielle et donc, insuffisante », martèle-t-il.
Victoria Desvaux, militante écologiste et une des coordinatrices du mouvement citoyen Zero Waste, est pour sa part d’avis que ce n’est pas que le plastique à usage unique qu’il faut questionner « mais toute la mentalité du “jetable”, car tout objet nécessite l’extraction de ressources et de l’énergie pour le produire. Quand nous jetons un objet, nous jetons également toutes ces ressources et cette énergie utilisée ». Elle invite à repenser nos modes de consommation et à se demander « si l’on doit vraiment vivre dans cette mentalité du “tout jetable” ou si nous pourrions aller vers des solutions de réutilisation, vers de la réparation, encourager les produits de seconde main, etc. ». L’information et l’éducation sur l’impact négatif du plastique sont primordiales, ajoute-t-elle. Et de mettre en relief la nécessité de changements tant chez les consommateurs que
chez les entreprises et les Decision-Makers.
De son côté, Gregory Martin, directeur de Mautopia, agence accompagnant la transition écologique dans les îles de l’océan Indien, indique que seuls 4-5% des déchets plastiques sont recyclés actuellement. Néanmoins, la bonne nouvelle, dit-il, c’est que Maurice, en cinq ans, s’est dotée d’une fabuleuse capacité de recyclage (5 000 tonnes). « Le seul défi, c’est que les recycleurs ne recyclent qu’environ 2 500 tonnes parce que le plastique est très éparpillé dans l’île. L’enjeu est d’assurer que ces plastiques ne vont plus dans
l’enfouissement mais chez les recycleurs. Pour cela, il faut une réglementation du tri à la source pour obliger tous les acteurs économiques, industriels et commerciaux à trier et s’assurer que ces matières vont chez les recycleurs. Il faut ensuite des infrastructures de collecte de déchets recyclables. » La question clé qu’il importe de se poser dans cette lutte contre le plastique est : « A-t-on besoin de noix de coco, de choux, de citrons emballés dans du plastique ? »
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SÉBASTIEN SAUVAGE (Eco-Sud) : « Le plastique, un facteur majeur de la crise environnementale et climatique »
La Journée mondiale de l’Environnement, le 5 juin, était axée cette année sur la lutte contre la pollution plastique. Quels sont l’impact et les enjeux d’une telle pollution à Maurice ?
Le plastique, de sa production à son rejet, est bien plus qu’un simple déchet : c’est un facteur majeur de la crise environnementale et climatique. Il contamine les sols, les eaux, les océans et perturbe les écosystèmes, tout en libérant des substances toxiques qui affectent aussi bien la biodiversité que la santé humaine. Présent dans l’air que nous respirons, notre alimentation, notre sang et même le placenta, il incarne une pollution omniprésente et systémique.
Cette dégradation environnementale affecte directement les conditions de vie des populations, les poussant parfois à migrer, contraints de fuir des territoires devenus inhabitables ou insalubres. Ainsi, le plastique contribue non seulement à la destruction du vivant, mais aussi à la fragilisation des sociétés humaines. Un autre enjeu fondamental mais souvent invisible est celui de l’influence des différents lobbies sur la manière dont la pollution plastique est pensée, et donc combattue.
Certains secteurs économiques défendent bec et ongles l’usage du plastique comme une nécessité fonctionnelle ou économique. D’autres groupes, bien qu’animés par des intentions écologiques, se concentrent exclusivement sur la valorisation des déchets, le recyclage, ou les circuits courts, sans jamais remettre en cause la production massive de plastique elle-même.
Cette diversité d’agendas, parfois contradictoires mais convergeant vers le statu quo, empêche d’ouvrir un véritable débat de société sur un avenir sans plastique. Elle occupe tout l’espace politique, médiatique et institutionnel, au point de nous faire croire qu’il est impossible d’imaginer un autre modèle. Ce verrouillage du débat constitue un obstacle majeur à la transformation systémique que la situation exige.
La COI fait ressortir qu’à Maurice, la pollution plastique a atteint un niveau critique, avec environ 75 000 tonnes de déchets plastiques enfouies à Mare–Chicose chaque année et la consommation de plastique à usage unique ne cessant d’augmenter. Votre réaction…
Nous sommes le symbole d’un système linéaire à bout de souffle : produire, consommer, jeter. Sur les 120 000 tonnes de déchets plastiques générées annuellement, seulement 2% sont recyclées ; 60 % finissent à la décharge de Mare-Chicose et 38 % sont dispersées dans l’environnement. Alors que la COI n’ignore pas le rôle qu’elle joue dans les accords de pêche signés avec l’Union européenne et sur lesquels elle exerce une influence majeure, elle aurait pu clairement se positionner contre l’usage des dispositifs de concentration de poissons, qui non seulement aggravent le By-Catch, mais contribuent massivement à la pollution plastique marine, notamment par le rejet de structures en PVC abandonnées au large des côtes.
Les réglementations actuelles sont-elles suffisantes pour lutter contre la pollution plastique ?
À première vue, Maurice semble amorcer une transition ambitieuse vers une économie circulaire. La promulgation de la Waste Management and Resources Recovery Act en 2024, la mise en place de systèmes de tri à la source, ou encore l’élaboration de règlements d’application comme la Responsabilité élargie du producteur ou la consigne sur les bouteilles en PET témoignent d’une volonté réelle de structurer la gestion des déchets. Cependant, cette stratégie repose essentiellement sur une logique de valorisation des déchets, autrement dit, sur une réponse en aval à un problème dont la source reste intacte.
Or, malgré ces avancées, nous n’arrivons pas à contenir l’invasion plastique. Celle-ci est désormais omniprésente comme dit plus haut. Dans ce contexte, continuer à penser la gestion des plastiques uniquement sous l’angle du recyclage ou du traitement après usage revient à ignorer la racine du problème : la production elle-même. Tant que nous ne remettons pas en question la légitimité de produire massivement du plastique – en particulier à usage unique – toute stratégie restera partielle et donc, insuffisante. Une politique ambitieuse doit inclure des mesures de réduction drastique à la source, et des objectifs de Phase Out.
Comment le gouvernement peut-il accélérer la transition vers une économie circulaire ?
Une véritable économie circulaire ne peut pas simplement consister à mieux gérer ce que nous avons déjà trop produit. Elle doit d’abord interroger ce que nous produisons, pourquoi, et en quelles quantités. Pour accélérer la transition, le gouvernement doit dépasser la simple gestion des déchets et questionner la production elle-même. Il faut interdire les plastiques inutiles (usages unique, emballage non nécessaire…), soutenir les alternatives locales, miser sur la sobriété. Une telle ambition exige également du courage politique pour affronter les lobbies liés à la filière plastique, ainsi qu’une véritable collaboration avec la société civile.
Comment inciter les consommateurs à adopter des comportements plus responsables par rapport à l’impact du plastique sur l’environnement ?
Il est essentiel de reconnaître que la responsabilité individuelle ne peut pas être invoquée comme une solution isolée à un problème structurel. Nous pointons souvent les plages publiques jonchées de déchets le dimanche, mais cet exemple révèle un manque criant d’infrastructures adaptées : trop peu de plages accessibles par rapport à la population, des poubelles débordantes et trop petites.
Plutôt que de culpabiliser les citoyens, il faut créer un cadre cohérent et propice au changement. Cela passe par l’ouverture de nouveaux espaces publics, des poubelles plus grosses aux endroits stratégiques, une gestion adaptée des déchets, des alternatives locales et accessibles, un véritable investissement dans l’éducation et le soutien aux dynamiques collectives.
Votre appréciation, en quelques mots, des mesures budgétaires sur l’environnement…
Rs 29 milliards sont prévues pour investir massivement dans le bitume, pour de nouvelles routes d’ici à 2030, renforçant une logique routière carbonée ! Rs 3,3 milliards sont allouées au ministère de l’Environnement, voulant “unlock the economic and energy value of waste”. Rappelons que le défunt projet Waste to Energy à La- Chaumière avait mobilisé les Mauriciens pour dire « non » à une technologie coûteuse, polluante et incompatible avec les principes de tri à la source et de régénération des sols par le compostage des biodéchets. Cela donne l’impression que les impératifs économiques à court terme continuent de primer sur l’urgence écologique et la résilience alimentaire du pays.
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VICTORIA DESVAUX (militante écologiste) :« C’est toute la mentalité du jetable qu’il faut questionner »
La Journée mondiale de l’Environnement, le 5 juin, était axée cette année sur la lutte contre la pollution plastique. Quels sont l’impact et les enjeux d’une telle pollution à Maurice ?
À Maurice, comme dans le monde, la pollution plastique représente de vrais enjeux pour la biodiversité et notre environnement. Globalement, les scientifiques se posent également la question de l’impact du plastique sur la santé vu que de plus en plus d’études prouvent la présence de traces de plastiques dans nos corps. De plus, comme tout produit, le plastique demande également l’extraction de ressources naturelles pour sa production, posant des questions de disponibilité des ressources naturelles.
La COI fait ressortir qu’à Maurice, la pollution plastique a atteint un niveau critique, avec environ 75 000 tonnes de déchets plastiques enfouies à Mare-Chicose chaque année et la consommation de plastique à usage unique ne cessant d’augmenter. Votre réaction…
Alors que le plastique permet d’énormes avancées dans certains domaines – pensons par exemple au domaine de la santé – l’utilisation de ce matériel très résistant pour certaines utilisations de très courte durée et qui ne nécessitent pas forcément son usage soulève des questions. Mais ce n’est pas que le plastique à usage unique qu’il faut questionner, mais toute la mentalité du “jetable” : tout objet nécessite l’extraction de ressources et de l’énergie pour le produire. Quand nous jetons un objet, nous jetons également toutes ces ressources et cette énergie utilisée. Le Earth Overshoot Day nous rappelle que chaque année nous consommons plus de ressources naturelles en une année que ce qui peut se renouveler dans cette année.
Il se pourrait qu’il faille repenser nos modes de consommation et se demander si nous devons vraiment vivre avec cette mentalité du “tout jetable” ou si nous pourrions aller vers des solutions de réutilisation, vers de la réparation, encourager la seconde main, etc. Nous pouvons suivre la Waste Hierarchy et se demander si nous pouvons Refuser, Réduire, Réutiliser ou Recycler nos déchets.
Les réglementations actuelles sont-elles suffisantes pour lutter contre la pollution plastique ?
Un des premiers leviers serait la réglementation sur l’usage du plastique. Néanmoins, quelle que soit cette réglementation, il est urgent de travailler sur une communication montrant par des images simples que l’usage du plastique peut être diminué pour réduire son impact négatif sur l’environnement, la biodiversité, et de plus en plus, moins visible, mais réel, ses dégâts sur la santé humaine. L’information, l’éducation sont primordiales. En conscientisant le consommateur sur les causes et impacts négatifs du tout plastique, alors la donne pourrait aussi changer.
Comment inciter les consommateurs à adopter des comportements plus responsables par rapport à l’impact du plastique sur l’environnement ?
En tant que consommateurs, nous pouvons aussi nous inspirer de la Waste Hierarchy pour consommer de façon plus responsable. Refuser nous rappelle que le meilleur déchet est celui que nous ne créons pas : nous pouvons par exemple éviter du packaging en portant nos propres sacs et contenants réutilisables lors de notre shopping, au marché par exemple, ou dans certains supermarchés qui encouragent cette pratique ou de soutenir certaines entreprises qui proposent des solutions de refill de leurs produits pour justement éviter les déchets.
Refuser nous invite également à nous demander si nous avons vraiment besoin ou envie de cet objet – en nous rappelant ici que le plastique ce n’est pas que du packaging, mais que c’est un matériel qui se retrouve dans énormément d’objets de notre quotidien, par exemple dans la majorité de nos vêtements à partir de tissus synthétiques.
Réutiliser nous invite à aller vers des solutions réutilisables. Investir dans une bouteille réutilisable, un sac de shopping réutilisable ou une tasse de café réutilisable sont souvent les premiers gestes qui nous viennent à l’esprit. Nous pouvons bien sûr aller au-delà de ces gestes en allant vers des objets qui dureront plus longtemps et qui pourront être réutilisés. Quelques exemples : vous préparer une fête pour votre bureau ? Pourquoi ne pas choisir de la vaisselle réutilisable au lieu de la vaisselle jetable ? Idem pour un anniversaire d’enfant : pourquoi ne pas choisir de la décoration et de la vaisselle qui pourront être réutilisées année après année ?
Réutiliser nous demande aussi de penser comment allonger la vie de nos objets en les réparant, les partageant, en les transformant. Un objet ne devient un « déchet » que lorsque nous ne le voyons plus comme une ressource. Acheter et vendre seconde main sont également des façons de réutiliser en donnant une seconde vie à nos objets.
Autrement ?
Pour les plastiques que nous ne pouvons pas refuser, réduire ou réutiliser, nous pouvons les recycler en les apportant aux points d’apport volontaires de recyclages qui existent autour de l’île. De plus en plus de recycleurs locaux émergent également, permettant le recyclage local de certains types de plastiques. Nous pouvons soutenir ces recycleurs locaux en achetant ces objets de plastiques recyclés locaux au lieu d’objets faits de plastique vierge quand nous avons besoin d’acheter des objets en plastique. Le recyclage n’est pas simple et tous les types de plastiques ne peuvent pas être recyclés.
D’où l’importance de refuser, réduire et réutiliser quand on le peut. On peut aussi s’éduquer davantage sur ces sujets pour pouvoir faire le bon choix et mieux les comprendre. Par exemple : les PLA, plastiques biodégradables, plastiques compostables, etc. sont des nouveaux labels qui émergent et qui peuvent porter à confusion. Chaque identification a sa propre signification.
Pour aller davantage vers une économie circulaire, nous avons besoin par contre de nous rappeler que nous avons besoin de changements à tous les niveaux et de changements systémiques : que ce soit de changements de mode de consommation des consommateurs, mais aussi des entreprises et des Decision-Makers. Ce n’est qu’en travaillant tous ensemble avec des changements à tous les niveaux que nous pourrons vraiment aller vers une vraie économie circulaire.
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GREGORY MARTIN (Mautopia) :
« Actuellement, seuls 4-5% des déchets plastiques sont recyclés »
La Journée mondiale de l’Environnement, le 5 juin, était axée cette année sur la lutte contre la pollution plastique. Quel est l’impact et les enjeux d’une telle pollution à Maurice ?
Il faut d’abord faire ressortir que la question de la pollution plastique est compliquée. Maurice est logée à la même enseigne que d’autres pays. Cette matière est à la fois fabuleuse mais elle a également ses impacts tant sur l’environnement que sur la santé.
Nous sommes quasiment tous au même niveau dans le monde entier quant à la manière de diminuer la pollution plastique. Regarde le territoire de Maurice. Qu’est-ce qui se passe ? Imaginez un robinet qui coule à flot et que nous n’arrivons pas à arrêter. Nous n’arrivons pas à savoir quelle quantité de plastique entre sur notre territoire parce que le système de commerce mondial ne prend pas en considération certains types de plastique, notamment l’emballage. Donc, l’emballage plastique des shampoings par exemple qui entrent n’est pas quantifié. Nous ne savons donc pas ce qui entre en termes de quantité. En revanche, nous avons une vision à peu près correcte de la quantité de déchets que nous avons.
Avec la caractérisation en 2020 par le ministère de l’Environnement, la bonne nouvelle, c’est que nous savons clairement qu’il y a environ 75 000 tonnes de déchets plastiques qui vont à l’enfouissement. La mauvaise nouvelle, c’est que c’est beaucoup d’autant que Mare-Chicose arrive à saturation et nous devons verticaliser pour continuer. Ces déchets plastiques représentent des ressources stratégiques. Nous avons une industrie de recyclage à Maurice capable de redonner une nouvelle vie. Actuellement, seuls 4-5% des déchets plastiques sont recyclés.
Que faut-il pour recycler davantage ?
Avant le recyclage, il faut commencer par diminuer, refuser des plastiques. Maurice a fait le choix de bannir certaines catégories plastiques en 2020, une très bonne décision. Cela a fait grincer des dents mais nous avons bien moins de déchets plastiques dans la nature. La question est : avons-nous besoin de noix de coco, de choux, de citrons emballés dans du plastique ? Il faut d’abord décider quels plastiques refuser.
Ensuite, il faut réduire. Dans les sachets de biscuits en promo, par exemple, nous mettons plein de plastique. C’est considéré comme inutile. Après le refus et la réduction vient le recyclage. La bonne nouvelle, c’est que Maurice, en cinq ans, s’est dotée d’une fabuleuse capacité de recyclage (5 000 tonnes). Même La-Réunion n’a pas cette capacité. Le seul défi, c’est que les recycleurs ne recyclent qu’environ 2 500 tonnes parce que le plastique est très éparpillé dans l’île. L’enjeu est d’assurer que ces plastiques ne vont plus dans l’enfouissement mais chez les recycleurs. Pour cela, il faut une réglementation du tri à la source pour obliger tous les acteurs économiques, industriels et commerciaux à trier et s’assurer que ces matières vont chez les recycleurs. Il faut ensuite des infrastructures de collecte de déchets recyclables, car il y a deux catégories de déchets : ménagers et économiques/commerciaux.
Comment le gouvernement peut-il accélérer la transition vers une économie circulaire ?
Nous avons la Waste Management and Resource Recovery Act qui a été promulguée en 2024, ce qui est génial. Elle n’est pas suffisante telle quelle, mais elle est comme un chapeau et il y a huit réglementations sous ce chapeau en préparation dont certaines au State Law Office. Chacune va contraindre à trier à la source, enregistrer le recycleur et les collecteurs, etc. C’est là la bonne nouvelle.
Comment aller plus vite ? Il faut mettre en vigueur partiellement la réglementation du tri à la source et obliger les industriels à trier. Les déchets ménagers sont gérés par l’État grâce à nos impôts, mais les déchets économiques et industriels sont gérés par eux-mêmes. Ils doivent payer un collecteur et s’assurer que c’est dirigé vers le recycleur. Au final, en mettant en place partiellement cette réglementation du tri à la source, on s’assure que Maurice prépare sa transition vers l’économie circulaire. On aura des entreprises qui vont émerger et proposer des solutions aux hôtels, centres commerciaux pour faire du tri. C’est toute une nouvelle économie qui va voir le jour. Cela va alimenter les recycleurs locaux qui pourront redonner vie à cette matière.
Comment inciter les consommateurs à adopter des comportements plus responsables par rapport à l’impact du plastique sur l’environnement ?
Le premier niveau, c’est de se demander si vraiment j’ai besoin de cet objet et surtout, est-ce que cet objet n’est pas suremballé. Commencez par refuser les emballages plastiques inutiles. En faisant cela, on est capable de dire à notre commerçant : « Attention, je suis un consommateur, je m’inquiète pour l’environnement et je ne suis pas d’accord avec les emballages plastiques que vous avez mis autour de ce produit que je consomme. » C’est véritablement la force des consommateurs.
Nous travaillons par exemple avec Made in Moris pour justement retravailler les emballages, pour réduire certains emballages grâce à l’écoconception. Que les fournisseurs assument leurs responsabilités ! Quand demain le consommateur sera devant un rayon et qu’il aura deux possibilités : soit, un fournisseur qui propose un emballage plastique le plus minimal possible et qui a tout un système de collecte et qui soutient l’économie circulaire, soit, vous avez un producteur qui ne fait que de l’emballage sans prendre ses responsabilités, il préférera, on l’espère, la marque qui aura pris plus ses responsabilités.
C’est ce que nous avons voulu inculquer quand nous avons fait venir Plastic Odyssey avec le soutien de la COI, la MCB et PIM Ltd : c’est dire que nous avons des solutions dans le monde entier et comment, nous, à Maurice, nous sommes capables de les appliquer et d’avoir des alternatives d’emballages faits à partir de troncs de bananier, de biomasse. Nous pouvons avoir des alternatives durables sans impact sur l’environnement.
La bonne nouvelle, c’est que Maurice, en 2025, s’engage contre le plastique à travers des solutions industrielles et l’État (à partir d’août prochain, on aura une Road Map qui sera présentée), notamment le refus et le recyclage. On a des recycleurs et des partenaires internationaux qui nous soutiennent.