Tirs Croisés — Mixité dans les académies : Entre objectif noble et réalité sociale

Après seulement quelques années d’existence, la mixité dans les académies ne fait pas l’unanimité. Alors que le but tendait vers un objectif noble, consistant à faire coexister adolescents et adolescentes, suite logique de leur éducation au primaire et préparation à leur future vie sociale, des enseignants et parents ont exprimé leur désapprobation. Qu’est-ce qui n’a pas marché ?

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Arvind Bhojun, président de la Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), précise que le syndicat n’est pas contre la mixité, mais que c’est davantage sa forme actuelle qui pose problème. Dans les pays nordiques, cet idéal du vivre-ensemble se fait sans heurt. « Il y a tellement de respect entre garçons et filles qu’ils partagent les mêmes toilettes. C’est la mentalité qu’il faut développer si nous voulons cette tendance dans notre pays. » Il propose soit de garder la mixité, mais qu’elle soit là dès le Grade 7, soit de séparer les garçons et les filles comme cela a été le cas par le passé. Mieux encore, suggère-t-il : « Au lieu de séparer garçons et filles, et si nous faisions un 11 Year Schooling jusqu’en Grade 11 (avec mixité) et par la suite un examen national à la fin du Grade 11.

Ensuite, voir s’il faut des académies pour les deux années restantes. »
Pour Mohini Bali, co-fondatrice avec Sheila Bappoo du Gender Equality Movement (GEM), le plus tôt on commence à promouvoir le concept d’égalité, le mieux on inculquera le respect et l’équité entre filles et garçons. Elle se dit convaincue que la mixité dans les collèges est une win-win situation. Toutefois, « nous ne pouvons le faire brusquement. Il faut faire une campagne de sensibilisation au préalable. GEM est là pour aider. » Elle ajoute que « ce n’est pas du jour au lendemain que le regard sur la mixité changera au vu de la mentalité des Mauriciens. Mais il faut sensibiliser. Imaginez, si parmi les 60 collèges avec lesquels travaille GEM, nous arrivons à montrer aux PTA, aux recteurs et élèves comment il est plus sain d’évoluer dans des collèges mixtes. Il faut faire comprendre que ce n’est pas un danger, mais une win-win situation pour tous. »

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Saffiyah Edoo, parent, estime qu’avant que le gouvernement ne décide d’éliminer la mixité, il serait souhaitable qu’il ait une recherche sur l’impact de la mixité continue dans les écoles mixtes qui existent depuis plusieurs années. « Nous avons trop tendance à limiter le vivre-ensemble uniquement à la coexistence des religions et des communautés à Maurice, excluant ainsi le vivre-ensemble entre hommes et femmes. L’école, qui reste un microcosme de la société, doit le refléter, sous tous ses angles ». Elle est d’avis que l’école devrait accorder une bonne part à la formation à la vie. Mais, estime-t-elle, dans le contexte actuel, la mixité ne devrait pas être la priorité sur la liste des changements à apporter dans le domaine de l’éducation en G9. « La priorité doit être le rehaussement de niveau », maintient-elle.

 

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ARVIND BHOJUN (UPSEE) : « Pas contre la mixité, mais… »

Le ministre de l’Éducation a récemment annoncé que la forme actuelle de mixité dans les Académies serait revue dans un proche avenir. Êtes-vous pour ou contre la mixité ?
Au niveau de l’UPSE, nous avons réfléchi sur la question. Nous ne sommes pas contre la mixité, mais ne sommes pas non plus tout à fait d’accord avec la mixité telle qu’elle est actuellement pratiquée dans les académies. Du préprimaire à la fin du cycle primaire, la mixité existe. Une fois au secondaire, dans les collèges d’État, les filles et les garçons se retrouvent séparés. C’est le cas dans certains collèges privés également. Au MGI, par exemple, c’est totalement différent, avec la mixité se poursuivant durant tout le cycle du secondaire.

Lorsque les jeunes retournent à la mixité en Grade 10 après une séparation de trois ans, ils sont en pleine puberté. Nous avons en effet relevé quelques difficultés. Ces jeunes ont tendance à être distraits, occupés qu’ils sont à « explorer » leur ami(e)s de sexe opposé. Pour eux, c’est nouveau, car ils ont été déshabitués à côtoyer des élèves de sexe opposé.
Ils prennent du temps à explorer cette nouvelle relation fille-garçon au lieu de se concentrer sur leurs études. D’autant que quand nous avons créé ces académies, nous avons voulu réunir l’élite des élites. Or, à voir les performances, nous notons un laisser-aller et un déclin sur le plan des résultats académiques. La concentration est ailleurs. Il y a aussi des actes qui sont observés au contact du sexe opposé qui ne se serait pas produits si ces jeunes étaient restés dans leur établissement non-mixte, comme les grossesses précoces, les fugues.

Pensez-vous que si la mixité existait dès le Grade 7, la situation aurait été différente ?
Définitivement. Il y aurait une continuité après le cycle primaire, où les élèves sont habitués à se côtoyer entre garçons et filles. Il y aurait le même respect que chacun avait l’un pour l’autre à l’école primaire. Nous avons en outre remarqué un autre problème chez les élèves plus timides qui se sentent bullied lorsque par rapport à la présence des filles, par exemple, d’autres amis garçons les narguent. Certains ne veulent plus reprendre le chemin de l’école. Certains autres se sentent humiliés en voyant que des amis ont des petites amies, alors qu’eux n’en ont pas. Ce sont autant de problèmes que nous avons remarqués.

Sous quelle forme souhaiteriez-vous voir la révision de la mixité : fin de la mixité ou mixité dès le Grade 7 ?
Je pense que la meilleure des choses, c’est soit séparer les garçons et les filles comme dans le passé, soit introduire la mixité à partir du Grade 7. Il est important de faire ressortir par ailleurs que si nous introduisons la mixité, nous aurons à revoir plein de choses. Par exemple, dès le Grade 7, l’encadrement des élèves devra être différent. La formation des enseignants devra être adaptée aux nouvelles conditions. Les infrastructures de même devront être revues là où des collèges n’accueillaient que des garçons ou que des filles.

Au cas où la mixité est introduite dès le Grade 7, faudrait-il un programme pour encadrer des élèves ?
Évidemment, l’encadrement est très important dès l’école primaire, car il y a des enfants qui font leur croissance tôt, et cela demande donc une éducation et une sensibilisation appropriées. Pour moi, donc, si nous décidons d’introduire la mixité en Grade 7, il ne faut pas tarder à introduire ces formations et former aussi les enseignants et tous ceux appelés à travailler avec ces élèves. Il faudra adapter l’éducation par rapport à la croissance physique que certains vivent depuis le primaire.

Selon des formateurs dans le monde de l’enseignement, les établissements scolaires sont des écoles de la vie et la vie sociale étant mixte, il ne serait pas logique de séparer les genres. Il faudrait leur apprendre à vivre ensemble. Qu’en pensez-vous ?
Je suis entièrement d’accord avec cela. Nous avons tendance à prendre l’exemple des pays qui ont un bon système d’éducation comme les pays nordiques. Il y a tellement de respect entre garçons et filles qu’ils partagent les mêmes toilettes. C’est la mentalité qu’il faut développer si nous voulons cette tendance dans notre pays.

C’est une bonne chose, car quand ils quitteront le monde scolaire, ces jeunes intégreront la société où ils côtoieront le sexe opposé. Il est important de montrer que filles ou garçons, nous sommes tous humains, quoique différents. Mais il faut apprendre à respecter l’autre pour pouvoir cohabiter. Il faut savoir gérer les conflits entre garçons et filles, pouvoir les rappeler à l’ordre et mettre l’accent sur les valeurs telles que le respect pour les filles ; le respect pour les garçons.

Les parents aussi devraient être partie prenante de ce travail de sensibilisation. Ces jeunes, quand ils rentrent chez eux, ne retrouvent-ils pas leurs frères et sœurs, cousins et cousines ? Pourquoi n’ont-ils pas de problème avec ces derniers ? Ils doivent pouvoir se comporter comme ils le font avec leurs proches.

Les parents n’avaient jamais aucune objection contre la mixité à l’école primaire. Aujourd’hui, nous constatons une demande grandissante pour les collèges payants et mixtes. Dans les écoles payantes, il n’y a pas de problème avec la mixité, car dès le départ, elles font les choses comme il se doit.

En conclusion ?
Alors que nous remettons en question la mixité, devons-nous garder le 9-Year Schooling avec collèges régionaux d’un côté et académies de l’autre ? Devons-nous continuer avec les examens du NCE ? Au lieu de séparer garçons et filles, et si nous faisions un 11 Year Schooling jusqu’en Grade 11 avec mixité et par la suite un examen national à la fin du Grade 11. Ensuite voir s’il faut des académies pour les deux années restantes.

 

MOHINI BALI (Gender Equality Foundation): « La mixité : pas un danger mais une Win-Win-Situation »

Le ministre de l’Éducation a récemment annoncé que la forme actuelle de mixité dans les académies serait revue dans un proche avenir. Que pensez-vous de la mixité au collège?
Personnellement parlant, dans le contexte où nous vivons, la mixité est une bonne chose, car quand nous regardons autour de nous, il y a beaucoup de problèmes entre les garçons et les filles dans les collèges. En même temps, je travaille avec 10 collèges du Service Diocésain de l’Education Catholique (SeDEC), parmi lesquels des collèges mixtes.
La Gender Equality Foundation (GEF) que j’ai co-fondée avec l’ex-ministre Sheila Bappoo a pour but principal de revoir le patriarcat et la masculinité. Le patriarcat est un problème systémique que nous avons hérité de génération en génération. Après avoir été au ministère de l’Égalité des Genres pendant 31 ans, je me suis demandé pourquoi la femme est toujours considérée comme subordonnée et l’homme domine toujours.

Dans cette optique, la fondation a pensé expliquer aux jeunes ce qu’est le patriarcat et la masculinité. La masculinité peut être positive ou toxique. Souvent, dès son jeune âge, dans la tête du garçon, il doit être autoritaire et tout contrôler. En revanche, la masculinité positive consiste à soutenir la fille et partager une relation égale. C’est un problème systémique.

Ce ne sont pas les hommes le problème, mais c’est ce système de patriarcat. Je sais que cela prendra beaucoup d’années pour le briser, mais nous commençons déjà avec les jeunes pour promouvoir le concept d’égalité. Le plus tôt on commence, le mieux on inculquera le respect et l’équité entre filles et garçons.

Depuis le début de l’année, nous avons commencé à travailler avec des collèges d’État.
Des collèges d’État mixtes ?
Pas tous. Nous venons de travailler avec des jeunes filles de la SSS de Belle-Rose. Je leur ai expliqué qu’il n’y a rien de mal si demain elles fréquentaient un collège mixte. Au contraire, elles pourront grandir, respecter et se faire respecter. Du côté du SeDEC, il y a beaucoup de collèges mixtes. Par exemple, lors d’une marche organisée dans le cadre de la Journée de la Femme, les jeunes hommes étaient les premiers à y participer et faire passer des messages sur le respect des filles.

La mixité des genres peut donc tendre vers cet objectif de respect de l’autre sexe et d’égalité ?
Tout à fait. C’est la base. Notre initiative a été accueillie par le nouveau ministre. J’ai rencontré des recteurs et je travaillerai avec 60 collèges. Je n’ai pas de doute : le travail sera fructueux dans ces établissements. Déjà, les enseignants, les élèves sont enthousiastes. Ils réalisent que c’est la voie à suivre en vue de l’égalité des genres. Dans d’autres pays, ce programme fait partie du programme d’études et non pas extracurriculaire. Je suis convaincue que si un tel programme fait partie intégrante du programme scolaire, cela contribuera énormément au développement socio-économique du pays.

La mixité telle qu’elle l’est actuellement dans les académies fait débat. Qu’est-ce qui manque selon vous pour que tous puissent bénéficier de ses avantages ? Des programmes tels que le GEMs pourraient aider ?

C’est justement la solution, mais cela ne se fera pas du jour au lendemain. J’ai été au ministère pendant 31 ans et je peux dire qu’il y a un grand manque au niveau de la compréhension du Gender. Le jour où nous comprendrons l’importance de cette question, tout changera, même la perception des parents. Ils réaliseront alors à quel point il est important que les garçons et les filles dès leur jeune âge apprennent la question du genre.
Pourquoi les parents disent non ? Parce qu’ils ignorent que c’est un problème systémique. Cela va prendre du temps. Il faut des campagnes, mais pour cela, il faut de l’argent. Tout ce que je fais est bénévole. Il faut élargir ces campagnes pour sensibiliser à ce concept de mixité. Les parents comprendront alors que c’est une win-win situation. Pourquoi se méfier des garçons ? Le slogan que j’ai retenu pour la GEF, c’est Engaging Boys and Men as Allies. Ils sont nos alliés, pas le problème. Ils peuvent faire partie du problème, mais ils font aussi partie de la solution. Nous devons maximiser sur le soutien des garçons et des hommes. Il faut engager la communauté sur le concept de la mixité. Ce n’est pas du jour au lendemain que le regard sur la mixité changera au vu de la mentalité des Mauriciens. Mais il faut sensibiliser. Imaginez, si parmi les 60 collèges avec lesquels Gems travaille, nous arrivons à montrer aux PTA, aux recteurs et élèves comment il est plus sain d’évoluer dans des collèges mixtes. Il faut faire comprendre que ce n’est pas un danger, mais une win-win situation pour tous.

Comment toucher tous les collèges ?
Tant que c’est une activité extracurriculaire, les élèves doivent avoir le consentement de leurs parents pour y participer. Si cela fait partie du programme d’études, nous pouvons établir par exemple 20h de sensibilisation sur le genre par trimestre. Mais qui fera cela ? Je ne pourrai le faire pour toute l’île.

Il y a deux moyens : soit j’assure la formation des formateurs, soit je forme les enseignants eux-mêmes. Le GEM est une student-led initiative. J’ai initié le programme, mais les élèves s’engagent dans des activités avec l’encadrement de l’éducateur. Maintenant, pas tous les éducateurs vont le faire. Mais si cela devient une firm policy du ministère qui est d’accord pour former tous les enseignants, eh bien, ce serait très facile.

En conclusion ?
Je souhaiterais que la gender equality fasse partie intégrante du curriculum, car c’est la base pour la réussite de la mixité. La population en général, surtout les parents doivent comprendre ce qu’est l’égalité entre garçons et filles. La mixité peut déboucher sur une win-win-situation. Mais nous ne pouvons le faire brusquement. Pour tout projet où il y a deux écoles de pensée, il faut faire une campagne de sensibilisation au préalable. GEM est là pour aider.

 

SAFFIYAH EDOO (Parent) :« L’école devrait avoir une bonne part de formation à la vie »

Le ministre de l’Éducation a récemment annoncé que la forme actuelle de mixité dans les Académies serait revue dans un proche avenir. Êtes-vous pour ou contre la mixité. Pourquoi ?

En soi, la mixité n’est pas une mauvaise chose. Elle représente un moyen de coexister dans le respect d’autrui et une occasion de se mesurer comme individus, et non en étant limité par le genre. Mais il est vrai que dans un contexte marqué par une perdition des valeurs et où les tentations sont nombreuses, la mixité dans les écoles doit être accompagnée de responsabilités partagées.

Les écoles doivent se préparer à accueillir des élèves en plein développement, c’est-à-dire, avoir des sessions de formation avec des psychologues, des pédagogues pour mieux accompagner les élèves, surtout ceux qui sortent d’un environnement single sex ou d’un environnement familial où la mixité est considérée comme tabou.

En parallèle, les élèves doivent être aussi responsabilisés, en se soumettant aux rules and regulations. Cette sensibilisation ne doit pas être présentée qu’aux élèves uniquement comme une formalité ou un document qui ne veut rien dire. Les élèves doivent apprendre que leurs actions, positives ou négatives, génèrent des conséquences.
Beaucoup sont contre la mixité à partir de Grade 10, mettant en avant des répercussions sur la performance académique, entre autres, et trouvent que si elle était introduite dès le Grade 7, cela aurait été différent. Qu’en pensez-vous ?

Dès la petite enfance, pour la plupart, les enfants évoluent dans un environnement mixte. Ils s’y adaptent et font leur chemin. Dans un moment critique du développement de l’enfant, il est mis dans un environnement différent, lui donnant déjà une conscience de différence, qu’il n’aurait peut-être pas eu aussi forcefully si cela n’avait pas été imposé.
À l’annonce de l’introduction de la formule de l’académie mixte dans le contexte du 9-Year-Schooling présenté par l’ancien régime, j’ai été contre, car justement, je suis d’avis qu’enlever la mixité au moment crucial du développement des adolescents et les remettre dans ce même schéma ne peut qu’entraîner des casse-têtes. Le changement n’est pas fluide et ne suit pas une logique d’adaptation et d’évolution.

Selon des formateurs dans le monde de l’enseignement, les établissements scolaires sont des écoles de la vie et la vie sociale étant mixte, il ne serait pas logique de séparer les genres. Il faudrait leur apprendre à vivre ensemble. Qu’en pensez-vous ?
Un environnement mixte continu enlèverait des hurdles dans l’école. Ils sont déjà dans un environnement mixte dans le monde extérieur, dans les classes de leçons particulières. Là où l’école aurait dû mener le rôle de l’apprentissage de vie en parallèle avec l’académique, elle est réduite encore une fois à un single dimensional role.

Avant que le gouvernement ne décide d’éliminer la mixité, il serait souhaitable qu’il ait une recherche sur l’impact de la mixité continue dans cette catégorie d’écoles qui existent depuis plusieurs années. Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres, y compris les genres. Nous avons trop tendance à limiter le vivre-ensemble uniquement à la coexistence de religions et de communautés à Maurice, excluant ainsi le vivre-ensemble entre hommes et femmes. L’école, qui reste un microcosme de la société, doit le refléter sous tous ses angles.

Sous quelle forme souhaiteriez-vous voir la révision de la mixité : fin de la mixité ou mixité dès le Grade 7 ? Ou encore la mixité accompagnée d’un programme d’accompagnement des élèves ?

Nous sommes aujourd’hui dans un monde où les adolescents vivent au-delà des bancs de l’écoles. L’école ne représente plus l’unique espace où un enfant acquiert des expériences. Ils assimilent beaucoup de choses virtuellement. L’école devrait avoir une bonne part de formation à la vie. Elle doit assumer et deliver son rôle de former de manière holistique.
Dans certaines écoles primaires privées, les enseignants font une session de préparation en fin de cycle pour initier les élèves à la vie scolaire en secondaire. Cela est une idée qui pourrait être répliquée dans les écoles secondaires. Le programme peut brasser très large. Nous mettons beaucoup l’accent sur le vivre-ensemble en termes de respect parmi les religions et communautés. Il nous faut peut-être réfléchir à inclure le vivre-ensemble de genre également. Un tel programme peut aussi être une base pour les relations adultes éventuellement, où les adolescents pourront identifier, entre autres, la misogynie, le patriarcat qui restent des formes latentes de contrôle dans notre société, et ainsi avoir des outils pour améliorer leur vie d’adulte.

En conclusion ?
Dans le contexte actuel, la mixité ne devrait pas être la priorité sur la liste des changements à apporter dans le domaine de l’éducation en G9. La priorité doit être le rehaussement de niveau. Le niveau actuel donne une fausse perception de réussite aux élèves qui accèdent en académie et se retrouvent, pour beaucoup, en difficultés arrivé au niveau de Cambridge.
La question de nivellement doit être abordée dès le niveau de PSAC, où il n’est pas logique qu’un élève ayant obtenu 75% soit considéré au même niveau qu’un élève ayant obtenu 99 ou même 100%. Le système éducatif demande une redynamisation vers le haut pour ne plus produire des jeunes qui, non seulement rencontreront des difficultés à gérer un environnement mixte, mais aussi un environnement de niveau.

 

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