TIRS CROISÉS – Parlement : L’expérience en tant que Honourable Members

Trois backbenchers de la majorité, Babita Thannoo, de Quartier-Militaire/Moka (No 8), Sandeep Prayag, (Piton/Rivière-du-Rempart No 7) et Ram Etwareea (Grand-Baie/Poudre d’Or No 6), jettent un regard sur leurs dix premiers mois passés à l’Assemblée nationale.
Pour Babita Thannoo, cela lui a permis d’avoir une compréhension bien plus approfondie de l’appareil d’Etat. « Afin de militer pour les changements qu’on revendique, il faudra travailler avec la marge de manœuvre, dont nous disposons pour le moment et œuvrer à élargir considérablement cet espace afin d’avoir l’impact voulu », affirme-t-elle.

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Pour sa part, Sandeep Prayag dit se réjouir d’intégrer l’hémicycle à un moment charnière pour notre pays, sous l’impulsion de l’Alliance du Changement. « J’ai abordé ce mandat avec humilité, mais aussi avec une grande détermination à porter la voix des habitants de ma circonscription et à participer activement à la reconstruction du lien de confiance entre le peuple et ses représentants », affirme-t-il.

Ram Etwareea affirme être dans son élément en tant que Backbencher : « Je pose des questions certes sur les problèmes de ma circonscription, mais aussi sur des préoccupations plus larges comme la macro-économie et les relations internationales. J’interviens volontiers dans les débats. »

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Sandeep Prayag, député de Piton/Rivière-du-Rempart : Le Legal Aid & Legal Assistance Act renforcent l’équité dans le judiciaire

Quel bilan faites-vous de ces dix mois vécus au Parlement ?
Ces dix premiers mois au Parlement ont été à la fois exigeants et profondément enrichissants. Intégrer l’hémicycle à un moment charnière pour notre pays, sous l’impulsion de l’Alliance du Changement, a été un immense honneur.
J’ai abordé ce mandat avec humilité, mais aussi avec une grande détermination à porter la voix des habitants de ma circonscription et à participer activement à la reconstruction du lien de confiance entre le peuple et ses représentants. Mon Maiden Speech, axé sur des enjeux cruciaux comme la santé publique, la lutte contre la toxicomanie et la dégradation sociale, traduit mes priorités et ma volonté d’apporter des réponses concrètes aux réalités du terrain.

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Quels sont les projets de loi qui vous ont le plus marqué ?
Parmi les projets de loi les plus marquants de cette première année parlementaire figure sans conteste le Legal Aid & Legal Assistance Bill. Ce texte important vise à garantir un meilleur accès à la justice pour les citoyens les plus vulnérables. Trop de Mauriciens se retrouvent seuls face à des procédures complexes, sans accompagnement juridique faute de moyens ou de connaissances. Ce projet de loi vient corriger cette injustice, en renforçant l’équité dans notre système judiciaire.

Est-ce que cela vous laisse suffisamment de temps pour vous occuper de votre circonscription ?
Malgré un emploi du temps chargé au Parlement, je m’efforce de rester ancré dans la réalité de ma circonscription. Tout comme chaque dimanche, je me rends au marché de Rivière-du-Rempart pour être à l’écoute de mes mandants ; chaque lundi, sans faute, je suis au bureau de CAB pour recevoir les habitants. Ces rencontres sont essentielles : elles me permettent d’écouter, d’orienter, et d’agir concrètement, dans la limite de mes prérogatives, pour résoudre les doléances des citoyens. Oui, et c’est une priorité.

Citez deux ou trois projets et résolutions de problèmes des habitants les plus marquants.
Plusieurs projets structurants ont pu avancer grâce à cette présence constante. L’un des plus significatifs est le retour du projet autoroutier M4, annoncé récemment par le ministre des Infrastructures nationales. Treize ans après avoir été mis en suspens, ce projet refait surface et figure désormais parmi les priorités budgétaires du gouvernement.
La future autoroute reliera plusieurs villages de l’Est et du Nord-Est, de Forbach à Caroline, en passant par Poudre d’Or Hamlet, Plaine-des-Roches, Laventure, Queen-Victoria, Olivia, Ferney, entre autres. Elle contribuera à désengorger nos routes, à faciliter l’accès aux nouvelles Smart Cities et à dynamiser l’économie locale.

Pour les jeunes, elle représente également de nouvelles perspectives d’emploi et de mobilité. D’autres réalisations concrètes m’ont particulièrement marqué : la réhabilitation et l’éclairage de terrains de sport, favorisant l’épanouissement des jeunes ; l’amélioration de l’accès à l’eau potable dans des zones longtemps confrontées à des pénuries chroniques ; ou encore la mise en place de programmes sociaux, en partenariat avec des ONG et institutions locales, pour venir en aide aux familles les plus vulnérables.

Quels sont vos projets pour les vacances ?
Quant aux vacances, elles sont cette année consacrées à ma famille. Mon fils se prépare à passer ses examens du PSAC, et je souhaite lui offrir toute la sérénité et le soutien nécessaires durant cette période cruciale.

Par ailleurs, j’accompagne actuellement mon père en Inde, où il suit des traitements médicaux. Nous sommes à Chennai, une ville qui s’est imposée comme une référence majeure en matière de santé dans la région. Les hôpitaux y sont à la pointe de la technologie, les spécialistes hautement qualifiés, et l’accueil des patients exemplaire. L’établissement dans lequel mon père est actuellement pris en charge nous a offert, dès les premiers jours, un encadrement humain, rapide et professionnel. Les examens ont été menés avec efficacité, les diagnostics clairs, et les décisions thérapeutiques prises dans le respect total du patient et de sa famille.

J’ai partagé des conversations avec d’autres familles dans l’avion, venues en Inde avec moi. Je peux vous dire que je les aide aussi ici en ce moment. Ma formation de médecin est un atout qui apporte beaucoup de réconfort à ces Mauriciens, souvent exploités par des gens malsains pendant leurs moments pénibles, lorsque leurs proches sont malades et suivent des traitements à l’étranger. Ces dernières semaines, j’ai appris beaucoup sur les hôpitaux en Inde. Quelquefois, de petits gestes font une grande différence lorsque quelqu’un traverse des moments difficiles. Cette expérience personnelle me pousse à réfléchir à l’importance de rendre ce type de soins plus accessibles aux Mauriciens.
D’ailleurs, je me mets souvent à la disposition de beaucoup de nos compatriotes qui ont besoin de renseignements concernant leur santé. Trop de familles, faute d’informations ou de moyens, hésitent ou renoncent à se tourner vers ces centres médicaux pourtant à portée. Il devient urgent de structurer, à travers des accords bilatéraux, un véritable encadrement pour le transfert médical vers l’Inde. Cela inclut un accompagnement administratif, des facilitateurs médicaux, et un suivi post-traitement à Maurice. Et surtout, on doit veiller qu’il n’y ait pas d’abus de la part des hôpitaux étrangers concernant les frais des différentes procédures.

J’ai été témoin personnellement d’hôpitaux médiocres à des prix exorbitants, et aussi d’hôpitaux excellents à des prix raisonnables. Je suis convaincu qu’une telle approche peut s’inscrire dans notre coopération déjà forte avec l’Inde. Il ne s’agit pas seulement d’envoyer des patients à l’étranger, mais de garantir un parcours de soins digne, humain et accessible pour tous. Cette expérience m’a transformé, à la fois en tant que député et en tant que fils.

Elle renforce ma conviction profonde que la santé est un droit fondamental, et que nous avons le devoir, en tant que décideurs publics, de bâtir un système de santé plus juste, plus solidaire et plus humain. Je salue le ministre Anil Kumar Bachoo pour son initiative de mettre deux logements gratuitement à la disposition des patients mauriciens en traitement à Chennai, dans le cadre de l’Overseas Treatment Scheme.

Babita Thannoo, parlementaire : « Continuer notre lutte afin d’implémenter notre programme gouvernemental »

 

Quel bilan faites-vous de ces dix mois vécus au parlement ?
Nous avons une compréhension bien plus approfondie de l’appareil d’État. Afin de militer pour les changements que nous revendiquons, il faudra travailler avec la marge de manœuvre que nous avons pour le moment et œuvrer à élargir considérablement cet espace afin d’avoir l’impact voulu. Le néolibéralisme a créé un contexte de crise sociale et économique et cela demeure notre plus grand obstacle à l’encontre de la justice sociale et économique que nous voulons instaurer.

La hausse du coût de la vie demeure notre plus grand défi, et cela est soigneusement orchestré par les forces néolibérales à travers la financiarisation et l’endettement accru.
De ce fait, il est de notre devoir de continuer notre lutte afin de mettre en œuvre notre programme gouvernemental ; notre arme principale pour rebâtir l’ile. Nous comprenons les obstacles majeurs auxquels fait face chaque ministère. Notre budget est l’exemple même de la blessure infligée par l’instance néolibérale suprême : Moody’s.

Par contre, nous avons une série de mesures afin de renforcer les caisses de l’État avec le but de reconstruire les institutions qui doivent désormais être fonctionnelles. L’appareil d’État doit être au service du peuple et, malgré les contraintes, nous sommes là pour nous battre afin que le système fonctionne dans le bon sens.

Le parlement nous a permis de travailler avec les architectes des changements fondamentaux des lois d’antan, tel que Shirin Aumeeruddy-Cziffra – qui a une vision émancipatrice pour les femmes. Avec leur soutien, nous nous armons de courage et de résilience contre le néolibéralisme meurtrier ainsi que tous les obstacles qui abondent.
Je suis amplement reconnaissante que nous avons revu les heures pour le sitting. Terminer tôt me permet, en tant que femme, de m’occuper de la famille. C’est un vrai pas en avant pour la Gender Inclusion.

Quel projet de loi vous a le plus marqué ?
Le Legal Aid Bill est fondamental. Ce projet de loi illustre précisément comment l’État peut accomplir son devoir d’être au service des plus nécessiteux et démunis. Le Bill nous démontre comment nous pouvons contrecarrer les échecs institutionnels précédents et indique aussi la sensibilité du gouvernement, de l’Attorney General et de ses officiers. Ils ont analysé les obstacles qui faisaient du précédent texte de loi restrictif et profondément limité.

Le projet de loi est avant-gardiste car le seuil d’accès n’est pas basé sur le salaire perçu mais bien sur le revenu net après toutes les dépenses encourues, permettant un accès plus large à la population. C’est exactement ce qu’il faut mettre à exécution par rapport à l’endettement.

La réforme du Legal Aid Bill tient compte du rôle très important des policiers qui malheureusement, bien souvent, n’informent pas les individus de leurs droits fondamentaux. Ce texte de loi est principal par rapport au nombre de femmes qui souffrent de violence domestique et dont la précarité ne permettait pas l’accès à la justice.
La dimension du genre dans ce texte est d’autant plus fondamentale car ce sont les femmes qui subissent l’exploitation dans le monde du travail ; il y a beaucoup plus de femmes dans les secteurs mal payés qui sont reliés à l’exploitation. Leur accès à l’aide légale a été bien plus difficile avant malgré le bureau du Travail, les services pro bono et les syndicats qui abattent un travail énorme.
Le judiciaire, en somme, n’inspirait pas confiance vu les frais exorbitants. Mais ce projet de loi changera cette perception. Il faut aussi tenir compte des propositions très importantes faites sur l’indépendance de l’instance décisionnelle par rapport à l’attribution de la Legal Aid.

Est-ce que cela vous laisse suffisamment de temps pour vous occuper de votre circonscription ?
Les besoins et conditions de vie de la circonscription demeurent ma priorité. En tant qu’une fervente défenseure de l’activisme Grassroots, je me dois d’être à l’écoute de la circonscription. Nous avons fait une liste prioritaire des projets d’infrastructures tout en reconnaissant les limites budgétaires. Mais nous avons encore quatre ans pour faire aboutir les projets les plus importants. En ce moment, je me bats pour que nous puissions trouver une solution soutenable pour les familles qui sont sévèrement affectées par le glissement de terrain le long de la rivière Profonde.
Je suis reconnaissante envers la PS du ministère du Local Government and Disaster Risk Management, qui a été très proactive pour instituer un comité afin de trouver une solution dans les meilleurs délais. De même, je suis reconnaissante envers le ministre du Logement et celui de L’Énergie pour avoir reconnu le problème aigu de manque d’accès à l’eau que subissent des victimes du Morcellement-Suburrun à L’Espérance. Le manque d’eau à Nouvelle-Découverte nous interpelle quotidiennement ainsi que la violence émanant de la drogue.
Je remercie les responsables de l’école du gouvernement de L’Avenir et de L’Islamic College de Belle-Rose qui encadrent les enfants ayant perdu leurs mères respectives dans des circonstances atroces découlant de la consommation de la drogue synthétique.
Pour le manque d’eau, nous allons nous assurer que le projet à long terme d’un réservoir qui captera l’eau de la région soit étudié. Nous espèrons pouvoir reloger les familles les plus affectées par les glissements de terrain.

La drogue demeure un défi majeur. Je souhaite que la NADC enclenche les projets qui permettront le suivi des victimes ainsi que leur réhabilitation. Nous étudierons aussi le nombre de joueurs de football qui ont été blessés sur les terrains de foot synthétiques afin de militer pour le démantèlement de ces terrains. Nous allons travailler doublement pour que les femmes qui s’adonnent à l’agriculture biologique puissent être soutenues. Nous soutiendrons les coopératives qui vont promouvoir l’agriculture biologique et saine.

Citez deux ou trois projets et résolutions de problèmes des habitants les plus marquants.
Nous devons assurer le suivi des projets dans la circonscription pour qu’ils aboutissent. Nous devons nous atteler aux questions de demandes d’emploi, de requêtes pour les maisons de la NHDC, d’autres pour les pensions coupées, des doléances pour manque d’accès à l’eau, de demandes de transfert pour les employés dans le secteur public, de constructions illégales qu’il faudra stopper, les problèmes environnementaux, les demandes des malades pour des interventions chirurgicales à l’étranger, des problèmes d’infrastructures et ceux d’incivilité.

Avec les vacances parlementaires, je pourrais entreprendre le suivi des doléances de plus près. J’espère aussi être en mesure de poursuivre mon travail de recherche sur le néolibéralisme, l’écoféminisme et l’esclavage avec les conférences ainsi que des workshops prévus dans les semaines qui viennent ; les travaux de l’AP-COI à compléter et la réunion du Gender Caucus du parlement à préparer. Je songe quand même trouver un peu de temps pour me ressourcer et passer du temps avec la famille.Ram Etwareea, député de Grand-Baie-Poudre d’Or (NO. 6) : « Je me réjouis de la proscription de la torture et traitements cruels, inhumains et dégradants »

Quel bilan faites-vous de ces dix mois vécus au Parlement ?
En tant que journaliste dans les années 80-90, j’ai couvert les travaux de l’Assemblée législative depuis la tribune de la presse, perchée juste au-dessus du siège du Speaker. À présent, c’est une autre expérience de se retrouver au sein de l’hémicycle en tant que député. Les protocoles, les usages, les Standing Orders et l’ambiance solennelle confèrent un sens de responsabilité et de devoir aux parlementaires. Je le ressens pleinement.
Journaliste dans l’âme, je suis dans mon élément en tant que Backbencher. Je pose des questions, certes sur les problèmes de ma circonscription, mais aussi sur des préoccupations plus larges comme la macro-économie et les relations internationales. J’interviens volontiers dans les débats. Nous avons eu pas moins de 37 séances. 21 projets de loi ont été déposés, 17 ont été votés et proclamés.

Mais au-delà des questions et des débats, ces premiers mois au Parlement ont aussi été une question de nouvelles et riches relations personnelles. Je m’en félicite de me retrouver avec des hommes et des femmes engagés. Tout ce monde croit ferme qu’une autre île Maurice est possible.

Quel projet de loi vous a le plus marqué ?
L’amendement constitutionnel qui proscrit pour toujours la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants par les forces de l’ordre. Il est vrai que le Comité contre la torture de l’ONU a dû nous tirer les oreilles les 9 et 10 avril derniers lors de la présentation du 5 e rapport périodique de notre pays en matière de la Convention contre la torture. Nous avons donc jusqu’au 2 mai 2026 pour lui fournir des informations sur la mise en œuvre des recommandations, notamment (1) l’intégration de la criminalisation de la torture dans la législation nationale, (2) la garantie de neutralité de la Commission indépendante des plaintes contre la police et (3) l’amélioration des conditions de détention. Maurice est plutôt bon élève, en tout cas sur papier, en matière de respect des droits humains. Dans la pratique, c’est autre chose. L’ancien régime avait institutionnalisé la torture dans les centres de détention pour extorquer des aveux. Je pense à tous ceux qui ont subi la torture psychologique et l’humiliation uniquement pour avoir critiqué l’ancien régime.

La réforme constitutionnelle garantira une interdiction absolue de la torture physique. Mais je souhaite que notre État de droit ne laisse pas de place à la torture psychologique non plus. Ici, je pense plus particulièrement aux travailleurs migrants qui sont chez nous et répondent à la pénurie de travailleurs. Mais reconnaissons-le. Loin de leurs familles, ces derniers subissent une immense torture mentale sous des formes diverses : discrimination, exploitation par des employeurs véreux, longues heures de travail, salaires de misère et insultes, confiscation de leur passeport.

Je me félicite des Assises du travail prévues pour septembre. Il y sera aussi question de conditions d’emploi des travailleurs étrangers – qui sont devenus indispensables à notre économie.

Permettez-moi de mentionner encore quelques projets de loi qui ont été votés et qui auront un impact direct sur la vie des Mauriciens. En premier, le Finance Bill, qui donne vie au budget 2025-26 présenté par le Premier ministre et ministre des Finances le 5 juin dernier. L’attention a beaucoup été braquée sur l’âge de la pension. Soit. Mais les mesures prises dans ce domaine pérennisent et consolident notre système de pension.

Mais le budget va beaucoup plus loin. Il impose la discipline financière, pose les jalons pour des investissements et la relance. Je suis particulièrement fier de l’idée du frein à l’endettement que s’impose l’État. Il entend ramener notre endettement de 90% du PIB en 2025 à 75% en 2030 et à 60% en 2035. C’est un objectif très ambitieux d’autant plus que l’environnement extérieur – crises diverses, instabilité et imprévisibilité – n’est pas favorable. Une note de Rs 21 milliards en 2025 que pour le service de la dette ne nous donne pas une perspective réjouissante. Paul Bérenger, leader du MMM, a bien dit en parlant de « responsabilité historique ».

Je suis aussi heureux que le Parlement version Alliance du Changement ait voté une loi qui rend l’aide légale plus accessible aux Mauriciens. Vous savez qu’un grand nombre de Mauriciens renonce à la justice parce qu’ils n’en ont pas les moyens ?
La justice est un droit fondamental et il est essentiel que chacun, indépendamment de ses moyens, puisse faire valoir ses droits de façon équitable. La nouvelle loi corrige une erreur qui n’a que trop duré.

Et enfin, le gouvernement a appliqué un remède de cheval pour nettoyer l’écurie d’Augias qu’étaient devenues les courses hippiques à Maurice. Personnellement, je ne fais pas de paris, mais je pense aux petits parieurs qui peuvent perdre tout, non seulement leur mise, mais aussi leurs salaires et leurs biens. Désormais, la nouvelle loi préconise des jeux du hasard responsables et prévoit qu’on décèle en amont les joueurs ayant une addiction et à risque.

Est-ce que cela vous laisse suffisamment de temps pour vous occuper de votre circonscription ?
J’ai l’avantage d’habiter à Fond-du-Sac, qui est mon lieu de naissance et qui se trouve dans la circonscription Grand-Baie/Poudre-d’Or. J’y suis et j’y reste. Force est de constater que l’ancien régime nous a laissé un héritage pourri, et nos mandants, avec raison, exigent des solutions rapides.
Avec mes deux camarades d’armes, le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, et le député Nitish Beejan, qui tous deux habitent également la circonscription, nous avons déjà un bilan impressionnant. Vous connaissez sûrement le Chemin 20 pieds qui mène de Triolet à Cap-Malheureux – qui était dans un état non seulement déplorable mais aussi dangereux. C’est tout bon maintenant. La route Vale–Grand-Baie, en passant par La Salette, vient aussi d’être asphaltée. Nous avons aussi eu à résoudre un grand nombre de connexions à l’eau et au courant. Des dizaines de demandes étaient en attente. Un certain nombre de cas sont résolus. N’oubliez pas que lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, nous avons, comme dans le reste du pays, eu à faire face à une pénurie d’eau. Ce problème-là va durer encore un moment. Des travaux d’infrastructure n’ont pas été réalisés depuis des années.
À Grand-Gaube, les tuyaux datent d’avant l’indépendance du pays ! Je suis un député de proximité et je suis à l’écoute. Je suis parlementaire et aussi membre du Public Accounts Committee, ce qui exige aussi pas mal de boulot.

Quels sont vos projets pour les vacances parlementaires ?
Je n’ai pas de projet spécifique. Il y a quelque temps j’ai pu visiter ma famille en Suisse – j’ai passé 32 ans dans ce pays. Je reste donc par ici. Au programme : lectures, notamment en matière de la désinformation. J’aimerais développer quelques idées pour combattre ce fléau qui gangrène les réseaux sociaux et qui est un réel danger pour la démocratie et la liberté d’expression. J’aimerais aussi réfléchir avec des amis sur ce que nous pourrions faire avec le Media Trust.

 

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